J. D. Vance joue les saboteurs de l’Alliance atlantiquehttps://politique-ou-pas.blogspot.com/
Comme l’a montré avec fracas la rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison-Blanche le 28 février, le vice-président américain, J. D. Vance, ne se contente pas de jouer les figurants et de s’aligner sur les positions de Trump. Il enfonce un clou dans le cercueil de l’Otan, analyse “The Guardian”.
Mais à quoi joue donc le vice-président américain, J. D. Vance ? D’aucuns s’attendaient à ce qu’il soit un sous-fifre, “un vice-président sans importance”, souligne le quotidien britannique The Guardian. Mais sa performance lors de la rencontre pugilat entre le président, Donald Trump, et son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans le bureau ovale de la Maison-Blanche, le 28 février, semble indiquer une tout autre direction.
Lors de cette réunion particulièrement tendue, digne d’une “diplomatie de téléréalité”, pour reprendre l’expression du magazine américain Foreign Policy, et qui ne s’est finalement pas soldée par la signature de l’accord entre Kiev et Washington sur les minerais ukrainiens, le vice-président américain ne s’est en effet pas contenté de jouer les figurants.
C’est même lui qui a porté l’estocade le premier, souligne le Guardian, accusant le président ukrainien d’être “en tournée de propagande” pour dénoncer les destructions causées par l’invasion russe.
Le “bouledogue de Donald Trump”
C’est donc un rôle principal qu’a joué le vice-président américain en se transformant en “bouledogue de Donald Trump” lors d’une rencontre qui pourrait bien marquer “le moment où l’alliance d’après-guerre entre l’Europe et les États-Unis s’est finalement effondrée”. Et le quotidien britannique de rappeler que c’était la deuxième intervention choc de J. D. Vance en l’espace d’un mois, après son discours prononcé à la tribune de la Conférence de Munich sur la sécurité, le 14 février. Une allocution durant laquelle “la vision du monde profondément eurosceptique [de J. D. Vance] a été mise en évidence”, notamment quand il a accusé les dirigeants européens d’étouffer la liberté d’expression tout en leur assénant : “Si vous avez peur de vos propres électeurs, l’Amérique ne peut rien faire pour vous.”
Le 28 février, dans le Bureau ovale, J. D. Vance a finalement obtenu ce qu’il voulait, estime le Guardian, qui souligne que le vice-président américain “est en train de constituer discrètement une équipe de politique étrangère avec une vision profondément sceptique de la valeur de Kiev en tant qu’allié dans le futur”.
Défendre “l’Amérique d’abord”
C’est presque comme si “l’administration Trump cherchait un prétexte pour ruiner la relation avec l’Ukraine”, souligne le quotidien britannique, pour lequel les messages officiels téléguidés qui ont suivi la rencontre dans le Bureau ovale “semblaient étrangement coordonnés et prémédités”. À peine la réunion terminée, l’administration Trump faisait en effet savoir aux reporters qu’elle était si offensée de la conduite de Zelensky qu’elle envisageait de cesser toute aide militaire à l’Ukraine ; tandis que l’envoyé spécial de Donald Trump pour l’Ukraine, Keith Kellogg, ainsi que le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, félicitaient de concert le locataire de la Maison-Blanche sur la plateforme X pour avoir défendu “l’Amérique d’abord”.
Sur un instantané de la rencontre du 28 février dans le Bureau ovale, on peut voir le secrétaire d’État et le vice-président américains assis côte à côte sur un canapé pendant que Donald Trump s’en prend vertement à Volodymyr Zelensky, conclut le Guardian : “Marco Rubio a l’air profondément mal à l’aise, les mains jointes et le visage abattu. J. D. Vance, lui, a l’air en extase. Il a enfin obtenu la bagarre qu’il cherchait.”
“The Guardian”.
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