Droit social
à la moulinette
par Martine Bulard, jeudi 17 janvier 2013
Les
puissances du capitalisme financier avaient un plan de grande
envergure, rien de moins que de créer un système mondial de contrôle
envergure, rien de moins que de créer un système mondial de contrôle
financier dans les mains du secteur privé capable de
dominer le système politique de chaque pays et l'économie mondiale d'un seul
tenant.
The powers of
financial capitalism had a far-reaching (plan), nothing less than to create a
world system of financial control in private
hands able to dominate the political system of each country and
the economy of the world as a
whole.
Carroll Quigley
Historiquement
régressif. On a beau chercher les mots les plus nuancés, on ne peut en trouver
d’autres pour qualifier l’accord concocté par, d’une part, le Mouvement des
entreprises de France (Medef), la Confédération générale du patronat des
petites et moyennes entreprises (CGPME), et, d’autre part, trois des cinq
syndicats salariés invités autour de la table : la Confédération française
démocratique du travail (CFDT), la Confédération générale des cadres (CGC) et
la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). Deux syndicats
— la Confédération générale du travail (CGT) et Force ouvrière (FO) — ont
rejeté l’accord. La Fédération syndicale unitaire (FSU), Solidaires (Sud) et
l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA) étaient d’emblée hors course,
car considérés comme « non représentatifs » selon la nouvelle loi.
Salué quasi
unanimement par les commentateurs politiques et par la presse, l’accord « historique » n’en est pas moins signé par des « partenaires » (un mot qui sonne doux aux
oreilles patronales) ne représentant pas plus de 38 % des voix aux élections prud’homales de 2008.
Autrement dit, il reste minoritaire. Cela n’empêche pas M. François
Hollande et, à sa suite, les médias, de vanter la méthode et ses résultats. Et
d’exiger des députés de la majorité (socialistes et verts) de ne pas toucher
une ligne du texte quand il sera examiné au Parlement. On pourrait aussi se
faire une autre idée de la démocratie sociale et politique.
Il est vrai que
les mots tendent à perdre leur sens. Déjà, on parlait de « plans sociaux » pour dire licenciements ; désormais, « sécurisation de l’emploi » désigne la flexibilité. Si sécurisation il y a,
c’est bien celle des profits — expression totalement bannie du texte.
Qu’on en juge à l’aune des principales dispositions de l’accord.
1. Le
maintien dans l’emploi. Dans la novlangue patronale, cela s’appelle : « trouver un nouvel équilibre dans l’arbitrage global temps
de travail/ salaire/ emploi ». Traduit dans la vraie vie, cela devient : quand
l’activité baisse, le temps de travail baisse et les salaires suivent. C’est le
chômage partiel généralisé... sans indemnités chômage. Ainsi, le travailleur
peut voir son temps de travail diminuer d’un quart ou de moitié et son salaire
se réduire d’autant, quand le patron le décide. Certes, il faut un accord
d’entreprise — mais on sait combien le face-à-face est aujourd’hui inégal.
Dans les grandes entreprises comme Continental, des arrangements de ce type ont
déjà été signés par la grâce du chantage à la délocalisation et au chômage. On
imagine le poids des travailleurs dans les PME... Le temps de travail revient,
totalement ou presque, entre les mains du patronat, alors que le code du
travail visait justement à l’en déposséder, au moins en partie. En cas de refus
du salarié, le licenciement pour « motif personnel » est engagé, sans le minimum du
dispositif social lié au licenciement économique (notamment sur le volet formation...).
Ce dispositif
est également une machine à fabriquer des travailleurs pauvres. Alors qu’en
France, un salarié sur deux gagne moins de 1 675 euros par mois, on
imagine le drame quand la paie sera réduite d’un quart ou de moitié.
Actuellement, le nombre de travailleurs pauvres dépasse déjà le million (plus
de 8 % des ouvriers, et 10 % des employés).
L’expérience de
l’Allemagne, qui a inauguré le système dont on nous vante les mérites, est
parlante : le nombre de travailleurs « en risque de pauvreté » (sic) a pratiquement doublé
entre 2005 et 2010, pour atteindre 7,7 %. Selon le bureau officiel des statistiques, « en 2010, plus du cinquième des employés
travaillant dans des entreprises d’au moins dix personnes percevaient des bas
salaires, contre 18,7 % en 2006 ». Quant à la croissance dans ce pays, elle vire à la récession ...
Cette
hyperflexibilité des salaires et des personnes inscrite dans le texte adopté
peut durer jusqu’à deux ans. Et après ? L’entreprise peut licencier classiquement. Mais rien ne l’empêche
d’accumuler des réserves pendant cette période, de prendre le temps de
diversifier ses investissements et... de jeter dehors les travailleurs qui
se sont sacrifiés (seuls) au cours de ces deux années. Il suffit de regarder ce
qui s’est passé chez Continental. Certes, toutes les entreprises ne procéderont
pas ainsi. Mais, précisément, le code du travail comme la loi sont faits pour
les escrocs... Et le patron voyou n’est pas une vue de l’esprit.
Pour résumer,
cette seule clause ne supprime pas les licenciements — elle peut au
mieux les différer (c’est bon pour les statistiques, ponctuellement) —,
alors que la baisse du pouvoir d’achat salarial conduira à une réduction de la
consommation qui conduira à une baisse d’activité... Même le Fonds monétaire
international (FMI) a fini par comprendre cet enchaînement fatal.
2. La
mobilité de l’emploi. Cela sonne jeune et dynamique — mais cela
renvoie des générations en arrière. L’entreprise peut décider d’envoyer le
salarié ou un service entier n’importe où dans le groupe, dès lors qu’elle ne
modifie pas sa qualification. Ce n’est plus la loi qui régit ce droit patronal,
mais un simple accord d’entreprise. Le contrat de travail ne fait rien à
l’affaire, et toute personne qui aurait le front de refuser serait licenciée « pour motif personnel ».
3. Les
règles relatives au licenciement. Désormais,
les procédures de licenciement ne sont plus celles fixées par la loi mais « par un accord
d’entreprise »
(majoritaire, c’est bien le moins) ou par un « document produit par
l’employeur et homologué par la Direccte » (Direction régionale des entreprises, de
la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) et non l’inspection du travail, en
vingt-et-un jours maximum. Dans le cas contraire, le plan est réputé acquis.
Pour faire bonne mesure, le délai de
contestation de ces plans par les élus du personnel est ramené à trois mois
(contre douze), celui du licenciement personnel à douze mois (contre
cinq)... Il paraît que la contestation des salariés coûtait très cher !
4. Les contrats à durée déterminée (CDD).
Actuellement, 80 % des embauches se font en CDD, le reste
en contrat à durée indéterminée (CDI). En 1981, à la veille de l’arrivée
de la gauche au pouvoir, c’était exactement l’inverse. Mais seuls les CDD courts
(10 % des salariés) font l’objet d’une
taxation : 7 % pour les moins d’un mois ; 5,5 %
pour les contrats de un à trois mois. Les CDD d’usage de moins de trois mois
bénéficient, eux, d’un taux réduit à 4,5 % et
sont autorisés dans l’hôtellerie, les centres de loisirs et... les instituts de
sondage. Pour Mme Laurence Parisot, la patronne du Medef et
vice-présidente de l’institut de sondages Ifop, il n’y a pas de petits intérêts
à défendre.
Dans
les faits, cette mesure envers les CDD va surtout bénéficier aux agences
d’intérim, qui avaient subi une chute d’activité ces derniers temps — le
surcoût d’un contrat d’intérim s’élève, en effet, à 15 % en dessous des taux adoptés. C’est le
principe des vases communicants. La précarité n’est qu’à peine effleurée.
L’accord prévoit également une exonération de charges (encore !) pour les embauches en CDI pendant
trois mois au-delà de la période d’essai.
5. Le temps partiel.
L’accord aurait pu décider de limiter le recours au temps partiel, qui touche
principalement les femmes (85 %)
et les bas salaires (80 %). Il n’en est rien. L’accord porte de
vingt heures à vingt-quatre heures par semaine la durée minimale,
sauf pour les moins de 26 ans et les salariés qui en feraient la demande
(sous pression de certaines directions d’entreprise ?)... Ces vingt-quatre heures sont
lissées sur l’année ; l’employeur peut à tout moment imposer
des périodes d’amplitude horaire plus vastes, puis de non-travail. La logique
est la même : le salarié est l’unique variable d’ajustement.
Quant
aux points présentés comme incontestablement positifs, le sont-ils tant que
cela ?
6. Le droit rechargeable à
l’assurance-chômage. Le salarié qui retrouve un emploi garde
ses droits au chômage (indemnités et période d’indemnisation) si, par malheur,
il doit se réinscrire au Pôle emploi. C’est un progrès réel. Mais l’accord
spécifie que « les partenaires sociaux veilleront à ne
pas aggraver ainsi le déséquilibre financier du régime d’assurance-chômage ». Autrement dit, le nouveau droit des uns devra être pris sur
ceux des autres.
7. La couverture complémentaire santé pour
tous. L’idée d’étendre la couverture maladie est excellente.
Mais les négociations commenceront en avril, et l’obligation ne sera effective
qu’en... janvier 2016. De plus, les directions d’entreprise pourront
choisir les organismes prestataires. Il n’est pas besoin d’être grand clerc
pour comprendre que les compagnies d’assurances sont d’ores et déjà sur les
rangs. D’où l’excellente appellation de « contrats Axa » (ou Allianz) donnée à cette mesure par l’ancien inspecteur
du travail Gérard
Filoche.*
Enfin,
ces contrats ne définiront qu’un panier minimum de soins (100 euros par an
pour des lunettes, par exemple) qui sera loin de couvrir les frais ordinaires.
Or, là est bien la question. Les gouvernements successifs n’ont cessé de réduire
les remboursements des dépenses de santé courantes (moins de la moitié
actuellement), qui sont de moins en moins compensés par les mutuelles ou
complémentaires (sauf à payer le prix fort). Et une fois les dégâts accomplis,
on présente comme une avancée le colmatage d’une des multiples brèches.
Le
patronat assure que cette nouvelle couverture complémentaire coûtera
4 milliards. Pourquoi ne pas les consacrer à un meilleur remboursement
pour tous ?
On
pourrait encore citer quelques-unes des dispositions adoptées. En réalité,
aucune n’apporte un changement radical pour les salariés, et la logique globale
permet au patronat un retour en arrière de plusieurs décennies.
Une fois de plus, la direction de la CFDT
joue la carte du social-libéralisme.
Déjà, en 2003, Mme Nicole Notat et M. François Chérèque avaient
accepté le plan de réforme des retraites, brisant par là-même le mouvement
social. En 2004, ils avaient négocié une révision à la baisse des
indemnités chômage, les fameux « recalculés ». Depuis, Mme Notat a fait du
chemin : elle est devenue
présidente du Siècle, club sélect de l’élite, en remplacement de
M. Denis Kessler, l’ex-vice-président du Medef et PDG d’une société de
réassurance.
Quant
à M. Chérèque, il vient de prendre la tête du think-tank Terra Nova,
grand inspirateur de cette réforme du droit social. La boucle est bouclée... A
moins que l’expérience de 1984 serve de leçon aux militants
cédétistes : après avoir signé avec l’ancêtre du Medef (le CNPF) un
protocole sur « l’adaptation des conditions d’emploi » (déjà), M. Edmond Maire, le patron
de la CFDT, avait dû faire marche arrière.
Il
reste le débat au Parlement, et surtout la lutte collective, qui demeure la
meilleure assurance tous risques.
Aux totalitarismes
de XXe siècle ont succédé la tyrannie d'un capitalisme financier
qui
ne connait plus de bornes, soumet États et peuples à ses
spéculations,
et le retour de
phénomènes de fermeture xénophobe, raciale, ethnique et territoriale.
Le
chemin de l'espérance
Edgar Morin
*L’encensement de ces « accords
de Wagram » (ils se sont tenus au siège du patronat) par
les médias ne durera pas. La « couverture » du
contenu de l’accord par un certain nombre de dirigeants politiques repose
largement sur la méconnaissance de son contenu réel. Mais dès qu’on prend le
temps de les lire, on est effaré.
Ce sont, en effet, des accords régressifs, signés par une minorité de syndicalistes : ils ne feront pas un seul chômeur en moins. Du point de vue de l’inversion de la courbe du chômage en 2013, ils sont hors sujet.
Il n’y a pas une seule avancée… sauf pour le patronat. Ce sont des accords dont une des principales caractéristiques est de donner 4 milliards aux compagnies privées d’assurance en 2016. Ce sont des accords « AXA / Allianz / Mederic-Malakoff ».
Le plus grave c’est que ces « accords de Wagram » sont en quelque sorte les décrets d’application de la loi Warsmann, article 40, présentée par Sarkozy le 31 janvier 2012, publiée au Journal Officiel le 22 mars : les accords dits de « compétitivité-emploi » seront mis en œuvre et les licenciements facilités.
Il y a 8 syndicats en France : CGT, CFTD, FO, FSU, UNSA, SOLIDAIRES, CGC, CFTC. Seulement 5, CGT, CFDT, FO, CGC, CFTC ont été associés par le Medef aux négociations. Les trois syndicats qui ont signé, sont largement minoritaires.
Depuis 2008, la loi établit que ce n’est plus le nombre de syndicats qui signe qui établit la majorité et la validité d’un accord, ce n’est plus un « vote par ordre » mais un vote « par tête ». Il faut donc un seuil de représentativité en nombre de voix de salariés derrière les syndicats pour qu’un accord soit validé : ce seuil était fixé à 30 % jusqu’en 2012 et porté à 50 % en 2013.
Les trois directions CFDT, CGC, CFTC, étant totalement minoritaires sur ce coup, devraient ne pas faire bande à part, ne pas ratifier ces accords et tous leurs adhérents salariés devraient les pousser à revenir dans un cadre d’unité syndicale ! A elles 3, elles représentaient 38,69 % aux élections prud’homales, alors que la CGT et FO représentent ensemble 49,81 % et près de 54 % si on y ajoute les électeurs de Solidaires (les élections TPE ont confirmé ce niveau de représentativité).
L’accord étant minoritaire, le Parlement n’est absolument pas tenu de le « ratifier » tel quel. La majorité de gauche doit jouer tout son rôle pour contrer ce qu’a imposé le Medef. Il y va de la lutte contre le chômage !
En France, chaque fois que les licenciements ont été facilités, le chômage a augmenté. Partout ou la flexibilité a augmenté, le chômage a progressé y compris dans les pays scandinaves pris comme « modèle » :
La mise en place de la prétendue « flexisécurité » a fait passer le taux de chômage de 3 % à 7,8 % au Danemark, à 7,9 % en Finlande et à 8,1 % en Suède, soit une augmentation moyenne de 3 à 8 (+ 266 %). La flexibilité c’est l’ennemi de l’emploi. C’est quand les salariés sont bien formés, bien traités, bien payés qu’ils sont le plus « compétitifs », pas quand ils sont flexibles !
Ce sont, en effet, des accords régressifs, signés par une minorité de syndicalistes : ils ne feront pas un seul chômeur en moins. Du point de vue de l’inversion de la courbe du chômage en 2013, ils sont hors sujet.
Il n’y a pas une seule avancée… sauf pour le patronat. Ce sont des accords dont une des principales caractéristiques est de donner 4 milliards aux compagnies privées d’assurance en 2016. Ce sont des accords « AXA / Allianz / Mederic-Malakoff ».
Le plus grave c’est que ces « accords de Wagram » sont en quelque sorte les décrets d’application de la loi Warsmann, article 40, présentée par Sarkozy le 31 janvier 2012, publiée au Journal Officiel le 22 mars : les accords dits de « compétitivité-emploi » seront mis en œuvre et les licenciements facilités.
Il y a 8 syndicats en France : CGT, CFTD, FO, FSU, UNSA, SOLIDAIRES, CGC, CFTC. Seulement 5, CGT, CFDT, FO, CGC, CFTC ont été associés par le Medef aux négociations. Les trois syndicats qui ont signé, sont largement minoritaires.
Depuis 2008, la loi établit que ce n’est plus le nombre de syndicats qui signe qui établit la majorité et la validité d’un accord, ce n’est plus un « vote par ordre » mais un vote « par tête ». Il faut donc un seuil de représentativité en nombre de voix de salariés derrière les syndicats pour qu’un accord soit validé : ce seuil était fixé à 30 % jusqu’en 2012 et porté à 50 % en 2013.
Les trois directions CFDT, CGC, CFTC, étant totalement minoritaires sur ce coup, devraient ne pas faire bande à part, ne pas ratifier ces accords et tous leurs adhérents salariés devraient les pousser à revenir dans un cadre d’unité syndicale ! A elles 3, elles représentaient 38,69 % aux élections prud’homales, alors que la CGT et FO représentent ensemble 49,81 % et près de 54 % si on y ajoute les électeurs de Solidaires (les élections TPE ont confirmé ce niveau de représentativité).
L’accord étant minoritaire, le Parlement n’est absolument pas tenu de le « ratifier » tel quel. La majorité de gauche doit jouer tout son rôle pour contrer ce qu’a imposé le Medef. Il y va de la lutte contre le chômage !
En France, chaque fois que les licenciements ont été facilités, le chômage a augmenté. Partout ou la flexibilité a augmenté, le chômage a progressé y compris dans les pays scandinaves pris comme « modèle » :
La mise en place de la prétendue « flexisécurité » a fait passer le taux de chômage de 3 % à 7,8 % au Danemark, à 7,9 % en Finlande et à 8,1 % en Suède, soit une augmentation moyenne de 3 à 8 (+ 266 %). La flexibilité c’est l’ennemi de l’emploi. C’est quand les salariés sont bien formés, bien traités, bien payés qu’ils sont le plus « compétitifs », pas quand ils sont flexibles !
La
victoire des exigences du Medef n’est cependant pas acquise : car rien de
tout cela n’aboutira avant le mois de mai 2013 (il y faut le temps des
ratifications de l’accord, le temps d’écriture des lois, le temps du Conseil
d’Etat, celui du conseil des ministres, et celui des débats aux Assemblées puis
des recours).
Donc la majorité syndicale et politique de ce pays a le temps d’expliquer, de combattre et de gagner ! Il existe une alternative : reconstruire le droit du travail pour garantir l’emploi, les salaires, l’Etat de droit dans les entreprises, la santé, l’hygiène, la sécurité sociale, les droits syndicaux et ceux des institutions représentatives du personnel
Donc la majorité syndicale et politique de ce pays a le temps d’expliquer, de combattre et de gagner ! Il existe une alternative : reconstruire le droit du travail pour garantir l’emploi, les salaires, l’Etat de droit dans les entreprises, la santé, l’hygiène, la sécurité sociale, les droits syndicaux et ceux des institutions représentatives du personnel
EXAMINONS CI-DESSOUS 13 POINTS CONTENUS DANS LES « ACCORDS DE WAGRAM » (ADOPTÉS MAIS MINORITAIRES) 13 POINTS QUI… PORTENT MALHEUR
1°) Les contrats « courts » ? Ils sont
maintenus !
Ce
n’est ni le chômage, ni les salaires, ni la durée du travail, ni le droit du
licenciement, ni la médecine du travail, qui ont focalisé la négociation de
Wagram. Le dirigeant de la CFDT Yannick Pierron, avait choisi de tout
polariser sur les « contrats courts » : « Il n’y aura pas d’accord sans accord sur les contrats
courts » (dans le Nouvel
Observateur le 9 janvier).
Il a donc crié victoire ensuite : « Contrats courts : objectif atteint » à l’unisson avec le chef de file du Medef, Patrick Bernasconi. Mais on va le voir, rien n’a été obtenu et derrière ce leurre, ce sont les « accords de compétitivité » ont été concédés sans coup férir au Medef.
Il a donc crié victoire ensuite : « Contrats courts : objectif atteint » à l’unisson avec le chef de file du Medef, Patrick Bernasconi. Mais on va le voir, rien n’a été obtenu et derrière ce leurre, ce sont les « accords de compétitivité » ont été concédés sans coup férir au Medef.
Selon
cet ANI minoritaire (accord national interprofessionnel) une
« sur-cotisation » devrait être appliquée aux contrats courts au
1er juillet 2013 :
- 7 %
pour les contrats d’une durée inférieure à un mois
- 5,5 %
pour les contrats compris entre 1 et 3 mois.
NOTE :
Environ
1 700 000 salariés sont en contrat temporaire :
1 200 000 en contrat à durée déterminée (CDD) et 500 000 en
intérim selon l’enquête Emploi en continu de l’Insee (encadré 2). Depuis
l’apparition du travail intérimaire en 1972 et l’instauration des CDD en 1979,
la part des salariés en contrat temporaire a fortement augmenté jusqu’en 2000
pour se stabiliser ensuite.
Les emplois en contrat court représentent aujourd’hui 10 % des salariés du secteur privé hors contrats aidés, soit deux fois plus qu’il y a vingt ans. Actuellement, deux salariés sur trois sont embauchés en CDD. Ce sont le plus souvent des femmes, alors que les intérimaires sont majoritairement des hommes, 76 % de ces derniers sont des ouvriers.
Les salariés en contrat court exercent deux fois moins souvent des professions intermédiaires et de cadres que les salariés en CDI : respectivement 24 % et 14 % pour les personnes en CDD et en intérim, contre 39 % pour les salariés en CDI. Ils sont aussi plus jeunes : la moitié des salariés en CDD ou en intérim a moins de trente ans, contre 40 ans pour les salariés en CDI. L’usage des CDD est totalement politique et n’a aucune justification économique : elle frappe les jeunes, les femmes, les immigrés, et récemment les seniors, tous salariés vulnérables. La preuve en est qu’entre 29 ans et 54 ans, il y a 95 % de CDI.
L’économie a tellement besoin de CDI que la durée de ceux-ci s’est allongée de 20 % dans les 30 dernières années. La flexibilité est une anomalie qui sert à faire plier l’échine, à faire pression contre le plein emploi, contre le CDI, contre la syndicalisation, contre les salaires, contre le droit du travail en général. Les précaires ont davantage d’accidents du travail, de maladies professionnelles, et comptent parmi les 10 millions de pauvres.
Les emplois en contrat court représentent aujourd’hui 10 % des salariés du secteur privé hors contrats aidés, soit deux fois plus qu’il y a vingt ans. Actuellement, deux salariés sur trois sont embauchés en CDD. Ce sont le plus souvent des femmes, alors que les intérimaires sont majoritairement des hommes, 76 % de ces derniers sont des ouvriers.
Les salariés en contrat court exercent deux fois moins souvent des professions intermédiaires et de cadres que les salariés en CDI : respectivement 24 % et 14 % pour les personnes en CDD et en intérim, contre 39 % pour les salariés en CDI. Ils sont aussi plus jeunes : la moitié des salariés en CDD ou en intérim a moins de trente ans, contre 40 ans pour les salariés en CDI. L’usage des CDD est totalement politique et n’a aucune justification économique : elle frappe les jeunes, les femmes, les immigrés, et récemment les seniors, tous salariés vulnérables. La preuve en est qu’entre 29 ans et 54 ans, il y a 95 % de CDI.
L’économie a tellement besoin de CDI que la durée de ceux-ci s’est allongée de 20 % dans les 30 dernières années. La flexibilité est une anomalie qui sert à faire plier l’échine, à faire pression contre le plein emploi, contre le CDI, contre la syndicalisation, contre les salaires, contre le droit du travail en général. Les précaires ont davantage d’accidents du travail, de maladies professionnelles, et comptent parmi les 10 millions de pauvres.
La
FSU, le 12 janvier 2013 précise : » La flexibilité et la souplesse
réclamées par le MEDEF existent malheureusement déjà et sont largement mises en
application, avec un résultat sur le taux de chômage que l’on connaît! Par
exemple, en 2010, sur la base des données recueillies par l’ACOSS, sur 19
millions d’embauches, 12 millions ont été des recrutements en CDD de moins d’un
mois, 4 millions des CDD de plus d’un mois et 3 millions en CDI. L’intérim est
largement utilisé comme période d’essai, variable d’ajustement des effectifs et
les ruptures conventionnelles ont explosé ».
2°) La «
complémentaire santé pour tous » ? Le jackpot pour les assurances
On
entend beaucoup dire, en message rapide, qu’il y aurait une « couverture complémentaire santé », qu’elle
couvrirait 4 millions de personnes qui n’en avaient pas, et que cela couterait
4 milliards.
La
vérité, c’est que ce sera payé 50/50 par les salariés et les employeurs, que ça
rapportera aux grandes compagnies d’assurances qui seront « mises en concurrence » d’ici 2016 avec
les mutuelles et la sécurité sociale, car c’est l’employeur qui décidera où
vont les fonds. En fait il s’agit de 4 milliards dans les poches d’AXA,
d’Allianz ou de Mederic-Malakoff.
« L’argus de l’assurance » se réjouit, il
y a de quoi. Lorsque le Medef lâche 2 milliards, vous pouvez être surs qu’il ne
s’agit pas d’abonder la « Sécu » mais bel et
bien les assurances privées.
Cela
a été de longue date la position – discutée, votée, confirmée mais pas souvent
rendue publique – de la direction CFDT : « mettre en concurrence la Sécurité sociale ».
Sauf
que cette concurrence comme toutes les autres sera définitivement
faussée :
Article 1 de l’ANI : « Dans
le cadre de futurs accords de branche qui seront signés… les partenaires
sociaux de la branche laisseront aux entreprises la liberté de retenir le ou
les organismes assureurs de leur choix. »
Ensuite
il ne s’agit pas de « couverture
santé mais d’une couverture de frais de santé couvrant au minimum un panier de
soins ».
C’est
comme dans les contrats d’assurance il faut lire ce qui est écrit en petit
caractère, le diable est dans les détails : « le panier de soins » est « défini » : « 100 %
de la base de remboursement des consultations, actes techniques, et pharmacie
en ville » (donc avec tous les tickets modérateurs et
déremboursements existants !), c'est aussi le forfait hospitalier,
125 % de la base de remboursement des prothèses dentaires et un forfait
optique de 100 euros par an.
Précis
et pingre : exemple si une prothèse dentaire est remboursée à 10 %
elle le sera de 12,5 %. Et 100 euros par an de lunettes c’est moins que
bien des mutuelles aujourd’hui.
Ce
système est un mirifique cadeau pour Axa, Allianz et autres grandes compagnies.
Elles vont se disposer de 2013 à 2016, avec le patronat, pour récolter cette
manne ce que la Sécu ne récoltera pas.
Est
ce que la « portabilité » de cette
couverture des frais de santé et prévoyance est facilitée pour les demandeurs
d’emploi ? l’intention est affichée… mais rien n’est fait, elle reste à
négocier ! La durée de maintien possible des garanties prévoyance et santé pour les
salariés qui quittent l’entreprise et s’inscrivent à Pôle Emploi est portée de
9… à 12 mois.
Les partenaires sociaux affichent l’objectif de généraliser la mutualisation du financement de la portabilité, au niveau de la branche et des entreprises, et laissent à ces dernières un délai d’un an pour mettre en place un tel dispositif concernant la santé et une période de deux ans en matière de prévoyance.
Les partenaires sociaux affichent l’objectif de généraliser la mutualisation du financement de la portabilité, au niveau de la branche et des entreprises, et laissent à ces dernières un délai d’un an pour mettre en place un tel dispositif concernant la santé et une période de deux ans en matière de prévoyance.
Aucun,
aucun effet pour inverser la courbe du chômage !
En
alternative, s'il y avait des hausses de salaire augmentant du même coup les
cotisations à la sécurité sociale, le remboursement des soins dentaires et de
lunetterie pourraient être pris en charge et tous les forfaits qui éloignent
des soins des millions d'ayants droit, seraient abrogés.
3°) Accords dits de « maintien de l’emploi » ou de «
compétitivité »
Il s’agit officiellement de « donner aux entreprises les moyens de s’adapter aux problèmes conjoncturels et de préserver l’emploi ». (Titre II de l’ANI)
Il s’agit officiellement de « donner aux entreprises les moyens de s’adapter aux problèmes conjoncturels et de préserver l’emploi ». (Titre II de l’ANI)
Il s’agit surtout de donner aux employeurs dont l’entreprise
est en difficulté les moyens d’exiger des sacrifices de la part des salariés
pour la redresser : « chômage partiel » et « nouvel équilibre pour une durée limité dans le temps
– 2 ans maximum ! - dans l’arbitrage global temps de travail, salaire,
emploi au bénéfice de l’emploi » (article 18 de l’ANI).
Il
sera possible de faire varier les horaires et de baisser les salaires :
c’est une généralisation d’accords qui avaient été signé et rendus célèbres à
l’époque dans des entreprises comme Bosch, et Continental, ce qui ne les avait
pas empêché de fermer après avoir essoré leurs salariés !
Une
façon de faire plier l’échine aux salariés en prévoyant que lorsque
l’entreprise est mise en difficulté, ils sont contraints de s’incliner :
l’ANI précise bien, « l’accord
s’impose au contrat de travail ». Pas de contestation, pas de
recours : en cas de refus du salarié, la rupture de son contrat « s’analyse en un licenciement économique dont la cause
réelle et sérieuse est attestée par l’accord précité ». Viré
automatiquement, impossible d’aller au tribunal.
S’ils
sont nombreux à refuser, pas de « plan
social » : « l’entreprise
est exonérée de l’ensemble des obligations légales et conventionnelles qui
auraient résulté d’un licenciement pour motif économique » !.
C’est
finalement l’application du projet de loi annoncé par Sarkozy le 31 janvier
2012 et publié au Journal Officiel sous le nom de loi Warsmann (art. 40) le 22
mars 2012 :
Article
40 de la loi Warsmann : « Modulation
du nombre d’heures travaillées sur courte période sans requalification du
contrat de travail : la mise en place d’une répartition des horaires sur
une période supérieure à la semaine et au plus égale à l’année prévue par un
accord collectif ne constitue pas une modification du contrat de travail »
C’est
pire : c’est 2 ans. Et les salaires aussi seront modifiables à la baisse
sans que ce soit retenu comme modification du contrat salarial !
C’était
déjà possible de signer des accords dérogatoires au Code ou à la convention
collective par la loi Fillon du 4 mai 2004. Ca inversait la hiérarchie des
sources de droit. Le contrat devenait plus fort que la Loi. Mais avec Fillon,
le salarié pouvait refuser et il gardait ses droits en cas de licenciement.
C’est donc pire que la loi Fillon du 4 mai 2004 : ce dernier n’avait pas osé à l’époque imposer la loi à un salarié qui refusait individuellement la baisse de son salaire. Celui ci restait dans ses droits !
Là, ce n’est plus le cas, il sera licencié avec une « cause réelle et sérieuse » présumée, le contenu de l’accord. (Cela pourrait être anticonstitutionnel parce que cela prive le juge d’apprécier lui même la cause réelle et sérieuse).
C’est donc pire que la loi Fillon du 4 mai 2004 : ce dernier n’avait pas osé à l’époque imposer la loi à un salarié qui refusait individuellement la baisse de son salaire. Celui ci restait dans ses droits !
Là, ce n’est plus le cas, il sera licencié avec une « cause réelle et sérieuse » présumée, le contenu de l’accord. (Cela pourrait être anticonstitutionnel parce que cela prive le juge d’apprécier lui même la cause réelle et sérieuse).
Sur
ce point là c’est un recul historique d’une ampleur encore inappréciable !
Ça bouleverse un point fondamental du rapport entre la loi, la convention et le
contrat de travail !
Quel effet sur l’emploi ? Là, il peut y en avoir et des
négatifs : différer dépôts de bilan et liquidation en faisant payer les
difficultés aux salariés. Le chantage à l’emploi est légalisé et le contrat de
travail collectif et individuel peut être attaqué dans ses éléments
substantiels.
4°) Les temps partiels ? Chou blanc. Report de l’essentiel
Mauvaise nouvelle : portés de 20 h à 24 h minima, les contrats à temps partiels seront en contrepartie lissés sur l’année au bon gré de l’employeur ! « Sauf cas particulier et avec un lissage sur l'année, un contrat à temps partiel devra prévoir une durée d'au moins 24 heures par semaine », horaire qui ne sera qu'une moyenne puisqu'il sera lissé sur l'année. Et il y a d’abondantes dérogations aux 24 h : les moins de 26 ans, les salariés des particuliers employeurs, ou « les salariés qui en feront la demande par écrit » (sic) pourront travailler moins !
Mauvaise nouvelle : portés de 20 h à 24 h minima, les contrats à temps partiels seront en contrepartie lissés sur l’année au bon gré de l’employeur ! « Sauf cas particulier et avec un lissage sur l'année, un contrat à temps partiel devra prévoir une durée d'au moins 24 heures par semaine », horaire qui ne sera qu'une moyenne puisqu'il sera lissé sur l'année. Et il y a d’abondantes dérogations aux 24 h : les moins de 26 ans, les salariés des particuliers employeurs, ou « les salariés qui en feront la demande par écrit » (sic) pourront travailler moins !
24 h
au lieu de 20 h : mais attention ce sera pour les salariés qui seront
employées un an après la signature de l'accord !
Les
salariés déjà employés actuellement pourront demander un "complément d'heures choisies" s'ils
souhaitent augmenter leur temps de travail hebdomadaire : ces heures « complémentaires » (dont la
majoration était passée de 10 à 25 %) sont limitées à 8. Mais ce point est
renvoyé… à un « accord de branche
étendu ».
Le « lissage sur l’année », c’est le pire, car
cela signifie des périodes hautes et basses qui ne tiennent compte que de
l’intérêt de l’entreprise pas du salarié. Des modulations qui vont se terminer
en pratique sans délai de prévenance : de quoi gâcher la vie personnelle
de la majorité des femmes qui sont concernées !
Pour
toutes les autres questions importantes : pour les branches
professionnelles dont au moins un tiers des salariés est occupé à temps
partiel, l’ANI prévoit une négociation :
–
sur le nombre et les périodes d'interruption dans la même journée (ce pluriel
est inquiétant car la loi Aubry 2 de 1999 prévoyait une seule coupure au
maximum de 2 heurs dans une même journée).
– sur la
répartition de la durée de travail dans la semaine (normalement c’était des
horaires fixes, écrits dans le contrat sinon il était réputé à temps
plein !)
–
sur le délai de prévenance préalable à la modification des horaires (inquiétant
aussi, car il est de 7 jours voire 3 jours, il est couramment violé au
détriment de la vie des salariés)
–
sur la rémunération des heures complémentaires (10 % et à partir d’un
seuil de 1/10e de la durée hebdomadaire ou mensuelle,
25 % ?)
–
sur les modalités d’accès à un temps plein (possibilité pour un employeur de
proposer des emplois a plein temps… de nature différente – sic).
Tout
cela est reporté à…. une autre négociation.
On
ne voit rien qui change le sort de 3,7 millions de temps partiels subis, à
85 % des femmes et à 80 % des non qualifiés.
Aucun,
aucun effet sur l’emploi et le chômage.
Par contre le chômage partiel est encouragé, simplifié,
unifié « : travailler
moins pour gagner moins » ! C’est l’antithèse des 35 h sans perte de salaire.
C’est la réduction forcée du temps de travail avec baisse de salaire !
Nos
libéraux dont la grande théorie est « pour
sortir de la crise il faut travailler plus » et « C’est le travail qui crée le travail »… n’hésitent pas à
pérenniser le système contraire :
-
maintien d’un contingent annuel d’activité partielle par salarié à 1 000
h.
-
uniformisation des modalités de calcul des heures indemnisables par l’Unedic et
l’Etat.
Aucun,
aucun effet contre le chômage, évidemment, puisqu’il s’agit de l’aménager, même
de le faciliter.
5°) L’ANI ouvre la brèche énorme de la création d’un « CDI intermittent » dans trois secteurs « chocolaterie, formation et articles de sport » (sic) !
La presse a annoncé que le Medef renonçait aux « contrats de projets ». Pas que la direction de la CFDT acceptait les « contrats intermittents ».
5°) L’ANI ouvre la brèche énorme de la création d’un « CDI intermittent » dans trois secteurs « chocolaterie, formation et articles de sport » (sic) !
La presse a annoncé que le Medef renonçait aux « contrats de projets ». Pas que la direction de la CFDT acceptait les « contrats intermittents ».
Pourtant
le négociateur de la CFDT avait pourtant dit fermement « non » : « Nous
sommes formellement opposés à la création de CDI de projet et de CDI
intermittents. Nous savons bien que ces contrats deviendraient la norme, et
signeraient donc une nouvelle précarisation des salariés. » Yannick
Pierron (Nouvel Observateur, 9 janvier)
Il
a cédé ! Yannick Pierron a mangé son chapeau. Or comme il le disait, c’est
LA brèche gravissime dans le CDI (il s’agit de CDD successifs… sans prime de
précarité). Il a ouvert la brèche.
L’ANI
prévoit : « Une
expérimentation d'alternance entre périodes travaillées et chômées serait
lancée dans trois secteurs pour les entreprises de moins de 50 salariés ».
Dans le chocolat, la formation, les articles de sports.
Les
salaires seront « lissés » tout au long de
l’année. Magnifique économie pour le patronat de ces secteurs.
Ca
servira demain partout, hôtellerie, jouets, agro alimentaires, etc.…
Aucun effet, sinon négatif sur l’emploi : des CDI
permanents remplacés par des CDI intermittents !
6°) Un « droit de recharge » de l’assurance chômage « au fil de l’eau » ? Rien n’a été conclu
Le troisième article des accords prévoyait la création de « droits rechargeables » : un chômeur qui reprend un emploi conserve le reliquat de tout ou partie de ses droits aux allocations du régime d’assurance chômage, et peut les faire valoir en cas de retour au chômage.
6°) Un « droit de recharge » de l’assurance chômage « au fil de l’eau » ? Rien n’a été conclu
Le troisième article des accords prévoyait la création de « droits rechargeables » : un chômeur qui reprend un emploi conserve le reliquat de tout ou partie de ses droits aux allocations du régime d’assurance chômage, et peut les faire valoir en cas de retour au chômage.
L’idée
à la base est qu’actuellement une grande partie des privés d’emploi attendent
d’épuiser leurs droits avant de retourner travailler. C’est un postulat
idéologique selon lequel “le chômeur
est chômeur parce qu’il le veut bien” constamment démenti par les faits.
En
fait cette éventuelle mesure annoncée à tort par les médias sera inscrite… dans
la future renégociation en 2013 de la convention Unedic.
Ce
n’est pas cadeau : il faudra que cela ne coûte rien : l’Unedic devra
évaluer « les résultats de ce déploiement
au fil de l’eau et ex post » est-il écrit dans l’article 3 de l’ANI. Qui comprend
cela ?
Cette
formule allusive désigne à n’en pas douter le suivi mensuel (« au fil de l’eau ») du Taux de
Sorties vers l’Emploi Durable (TSED) des allocataires. Le 21 décembre, l'Unedic
a obtenu de Pôle Emploi un suivi mensuel du TSED pour les seuls allocataires du
Régime d'Assurance Chômage (RAC).
Il lui sera ainsi possible de vérifier - au fil de l’eau - si les droits rechargeables ont un impact sur la propension des allocataires du RAC à prendre un nouveau contrat court (4 mois ou plus) alors que leurs droits antérieurs ne sont pas épuisés.
7°) Un « compte personnel de formation » prévu tout au long de la vie ?
De grandes annonces dans les médias qui veulent bien se laisser abuser, par exemple : « il y aurait un compte de formation "universel", "individuel" et "intégralement transférable" c'est-à-dire qu'il ne disparaît pas lorsque le salarié quitte une entreprise ».
Il lui sera ainsi possible de vérifier - au fil de l’eau - si les droits rechargeables ont un impact sur la propension des allocataires du RAC à prendre un nouveau contrat court (4 mois ou plus) alors que leurs droits antérieurs ne sont pas épuisés.
7°) Un « compte personnel de formation » prévu tout au long de la vie ?
De grandes annonces dans les médias qui veulent bien se laisser abuser, par exemple : « il y aurait un compte de formation "universel", "individuel" et "intégralement transférable" c'est-à-dire qu'il ne disparaît pas lorsque le salarié quitte une entreprise ».
La
vérité, à lire « dans les petites
lignes » c’est que ce compte, utilisable aussi par des salariés
ou chômeurs, serait transférable, et alimenté… à raison de 20 heures par
an dans la limite de 120 heures pour les salariés à temps plein. Rien de neuf,
rien : le « DIF » (droit
individuel à formation) qui existait déjà (20 h par an cumulable sur 6 ans) est
inclus dans ce « nouveau » compte
personnel de formation ! Ils se moquent du monde !
Minute
d’étonnement : la seule « nouveauté » serait
une « mobilité volontaire
sécurisée » : sic. On entend cela dans la bouche de
journalistes, voire de ministre sans que personne ne regarde de quoi il s’agit.
De
quoi s’agit-il ? C’est inouï, en effet ! Dans les entreprises de plus
de 300 personnes, les salariés ayant plus de 2 ans d'ancienneté pourront aller
"découvrir un emploi dans une
autre entreprise" (sic) tout en ayant l'assurance ( !) de
pouvoir retrouver leur emploi… après.
On
vous le dit tout de suite : il vous faudra un « avenant au contrat de travail » avec votre
employeur ! Ce sera une « suspension » (ANI article
7) de votre contrat de travail à vos risques et périls ! Vous
imaginez faire cela … que ce soit accepté… et vous pensez que vous serez
bien accueilli au retour ? (Sauf à ramener des secrets de
fabrication malgré les règles de la concurrence ! ) L’ANI prévoit que
si vous voulez anticiper, votre retour, il faudra un « accord commun » des deux parties ! Si vous revenez vous avez
droit à « un emploi similaire » (sic). Si vous
choisissez de rester dans l’autre entreprise… ça équivaut à une démission
(perte de droits complets) de la première !
C’est
presque ridicule. Infinitésimal.
Aucun,
aucun effet sur la courbe du chômage
8°) On entend
claironner qu’il y a aurait des représentants des salariés dans les conseils d’administration
?
Immense avancée ?
Un
salarié ou deux salariés (quand le nombre d’administrateurs est supérieur à 12)
obtiendraient une voix délibérative dans les organes de décision des grands
groupes (5 000 salariés en France ou 10 000 dans le reste du monde). Ayant le
même statut que les autres administrateurs, leur fonction serait incompatible
avec celle de membre du CE, du CHSCT, de DP ou de DS.
Mais dans 200 entreprises seulement ! Faites
confiance aux administrateurs patronaux pour « bien » préparer les réunions où il y aura des représentants
des salariés. S’il apparaît nécessaire de préciser dans l’ANI que le dialogue
doit être « constructif et se tenir dans un
climat de confiance » c’est qu’il y a problème. Lequel est aussitôt pointé
du doigt puisque ce seront les employeurs qui imposeront aux élus du personnel
ce qui sera soumis à confidentialité et pour quelle durée !
En
échange, « l’ensemble des informations
données de façon récurrente, aux IRP (institutions représentatives du personnel)
sous forme de rapports ou autres » (article 12 -1) est « remplacé » d’ici un an par « une base de données unique mise à
jour régulièrement » (sic). « Les
demandes d’information ou d’éclaircissement ne doivent en aucun cas conduire à
empêcher la bonne marche de l’entreprise. Cela va être un recul d’une telle
ampleur de l’information des IRP que l’ANI juge bon de préciser que cela se
fera « sans remettre en cause les attributions des représentants du
personnel ».
Ils savent tellement que, dans les PME/TPE, la mise à jour des informations sera problématique qu’ils annoncent « des adaptations aux entreprises de moins de 300 salariés dans les 12 mois suivants sa mise en œuvre dans les entreprises de 300 salariés et plus »
Ils savent tellement que, dans les PME/TPE, la mise à jour des informations sera problématique qu’ils annoncent « des adaptations aux entreprises de moins de 300 salariés dans les 12 mois suivants sa mise en œuvre dans les entreprises de 300 salariés et plus »
Beaucoup
de bruit pour peu d’effet. En pratique le démantèlement des procédures
actuelles d’information / consultation des IRP « remplacé » par une usine à gaz unique mais à facette multiple va
être l’occasion pour les employeurs de prendre de court les salariés privés
d’information.
Rien,
rien à voir avec l’inversion de la courbe du chômage avant fin 2013 !
9°) Une entreprise qui supprime des postes mais « reclasse » les salariés en signant un accord majoritaire » sera dispensée de « plan social »
Là, on est dans un autre univers. Ca franchit des années lumière de remise en cause du droit du travail. Car il s’agit de « mise en œuvre de mesures collectives d’organisation … se traduisant pas des changements de postes ou de lieux de travail au sein de la même entreprise » ! (ANI art. 15). Cela peut donc affecter des services entiers d’une entreprise sans plan social. Il est précisé qu’en cas de refus d’un poste, le salarié pourra être licencié « pour motif personnel » pas pour « motif économique » !
9°) Une entreprise qui supprime des postes mais « reclasse » les salariés en signant un accord majoritaire » sera dispensée de « plan social »
Là, on est dans un autre univers. Ca franchit des années lumière de remise en cause du droit du travail. Car il s’agit de « mise en œuvre de mesures collectives d’organisation … se traduisant pas des changements de postes ou de lieux de travail au sein de la même entreprise » ! (ANI art. 15). Cela peut donc affecter des services entiers d’une entreprise sans plan social. Il est précisé qu’en cas de refus d’un poste, le salarié pourra être licencié « pour motif personnel » pas pour « motif économique » !
Les
entreprises auront ainsi la possibilité de restructurer sans plan social en
imposant aux salariés la « mobilité ».
Les limites « à la mobilité géographique » ne sont pas définies. Elles sont
reportées à une autre négociation ! D’une société d’un groupe à
l’autre ? « Au delà de la zone
géographique de son emploi » ? On ne mesure pas encore l’ampleur de cet autre énorme
recul. Mais une quantité
exceptionnelle de situations de menace de « mobilité » forcée, de changement de contrat de travail, vont
s’engouffrer là dedans.
Sauver de l’emploi de cette manière ? A quel
prix ?
10°) Les plans sociaux pourront donc faire l’objet de
procédures dérogatoires s’il y a accord majoritaire… avec les syndicats de
l’entreprise
Vous lisez bien : le droit du licenciement collectif recule.
Vous lisez bien : le droit du licenciement collectif recule.
Il
sera possible de déroger soit par accord avec des syndicats…
bienveillants :
- sur
le nombre et le calendrier des réunions avec les IRP
- la
liste des documents à produire
- les
conditions et les délais de recours à l’expert
- l’ordre
des licenciements,
- le
contenu du plan de sauvegarde
C’est
à dire quasiment sur tout (énumération : article 20 -1 de l’ ANI).
On
ne contrôle pas les licenciements boursiers, on les permet, s’il y a accord…
syndical !
Ca
fait logiquement suite aux « accords
de compétitivité » précédents.
La
loi prévoyait que, dans l’ordre des critères de licenciement, l’ancienneté et
la situation sociale arrivaient, de façon protectrice, en premier. Dorénavant
selon l’ANI « la compétence
professionnelle » sera privilégiée.
Vous
lisez bien : le critère social est relégué.
Une
fois que l’employeur vous aura essoré pendant deux ans, sur la durée du
travail, sur le salaire sans que vous puissiez dire « non », il pourra mettre la clef sous la porte sans trop de
risques administratifs ou judicaires, sans avoir de compte à rendre, il lui
suffira de dire au « juge » (lequel n’aura plus
le droit – cf. ci dessous – de juger la procédure) qu’il a eu la signature
de « son » syndicat pour
baisser les droits, mais qu’il n’a pas pu réussir, malgré ça a maintenir des
profits suffisants. Avec ça, les employeurs et actionnaires ne seront
plus « risquophiles » mais « risquophobes » !
11°) les plans sociaux patronaux pourront être « sécurisés » CONTRE les juges par une « homologation administrative »
Si vous avez du mal à comprendre : en résumé, il ne s’agira pas d’un contrôle des licenciements mais d’un contrôle des dérogations à la protection contre les licenciements.
11°) les plans sociaux patronaux pourront être « sécurisés » CONTRE les juges par une « homologation administrative »
Si vous avez du mal à comprendre : en résumé, il ne s’agira pas d’un contrôle des licenciements mais d’un contrôle des dérogations à la protection contre les licenciements.
Il
est créé une nouvelle formule de licenciement selon un plan « produit par l’employeur » qui,
pareillement fixe les calendriers et modalités dérogatoires du « plan social »… Celui-ci le soumet au Comité d’Entreprise, en une
seule fois puis il demande qu’il soit « homologué par le Dirrecte ». (Notez bien qu’il
s’agit du directeur pas de l’Inspection du travail).
Le
Dirrecte aura 21 jours pour trancher : à défaut l’homologation sera
réputée acquise. Et la mise en œuvre du PSE peut commencer à l’obtention de
l’homologation !
C’est de la dynamite : il s’agit de court-circuiter
toutes les procédures et « dé judiciariser » les plans sociaux. Il est bien précisé que les délais « sont des délais
préfixes, non susceptibles de suspension ou de dépassement ».
Le Medef avait peur des syndicats. Il avait peur des
contrôles des IRP lors des plans sociaux. Il avait peur de l’inspection du
travail. Il avait peur des juges. En fait il a peur de tout contrôle
social.
C’est
bien Laurence Parisot qui affirme que « la liberté de penser commence là
où commence le code du travail ».
L’ANI réduit le rôle des syndicats.
L’ANI réduit le rôle des IRP. L’ANI écarte l’inspection du travail. L’ANI
réduit le contrôle des juges.
Il avait été envisagé un contrôle des plans sociaux
boursiers, ou abusifs. Ils sont facilités simplifiés pour les employeurs.
Une
fois les délais raccourcis, les PSE facilités, les employeurs vont se ruer
dessus. Le Medef a obtenu, là, le plus sur moyen de couler la gauche et
de faire le maximum de chantage à l’emploi contre les salariés et leurs
syndicats.
Chaque
fois que les licenciements ont été facilités (1986, avec la « suppression du contrôle administratif de l’inspection
du travail », 2008 avec la « rupture
conventionnelle ») il y a eu des « pics » de
licenciements. Par exemple les « ruptures
conventionnelles » qui permettent des ruptures de contrats sans motif, il y en
a eu 1 million, 250 000 par an depuis 2008, un raz de marée !
Cet accord, si, par malheur, il lui est donné une suite
parlementaire, va nuire à l’objectif d’inverser la courbe du chômage avant fin
2013 !
12°) L’ANI recherche les procédures qui
peuvent faire plaisir à tous les patrons
Jusque dans les détails qui coûtent cher : il prévoit la réduction
des délais de contestation d’un plan social.
Vous
lisez bien : pas seulement des délais de réalisation des plans sociaux
mais aussi des délais de contestation ! Ca s’appelle « rationaliser les procédures de contentieux
judiciaire »
Il
s’agit de diminuer le temps et le coût des licenciements !
Pour
ceux qui croyaient que « la
procédure est sœur jumelle de la liberté », c’est fini…
L’ANI demande à ce que la « sécurité juridique des relations de travail ne soit
pas compromise si des irrégularités de forme sont assimilées à des
irrégularités de fond ». (art.
24)
Il
s’agit de contrecarrer les décisions des
juges de recours des chambres sociales. Après le fond, dérogatoire, rendus
possible, ils seront muselés en droit formel du licenciement. C’est une offensive idéologique de fond
contre le « droit » du
travail qui s’engouffre derrière cela.
Surtout,
le Medef progresse de façon acharnée vers le but qui est le sien : le
licenciement sans motif. Le « motif », ce serait la forme,
l’économie, c’est le fond. Il faut pouvoir licencier sans se faire embarrasser
de motifs… humains !
Alors
évidemment l’ANI prend des précautions : respect des principes généraux du
droit et de la Constitution. Oui, et surtout des conventions de l’OIT qui
interdisent de licencier sans motif !
13°) Cet ANI ou « accords de Wagram » termine sur des vraies
mesquineries contre les salariés : une limitation des délais de saisine des
prud’hommes, une réduction des droits à se faire payer ses heures
supplémentaires, un plafonnement des dommages et intérêts
La justice est l’ennemi du Medef ! Selon Laurence Parisot « Les prud’hommes, ça insécurise les employeurs ». Jusqu’à présent ils ont réussi à bloquer les conciliations, à renvoyer aux juges départiteurs, à diminuer la formation, les crédits d’heures attribués aux conseillers prud’hommes, à différer les futures élections prud’hommes…
La justice est l’ennemi du Medef ! Selon Laurence Parisot « Les prud’hommes, ça insécurise les employeurs ». Jusqu’à présent ils ont réussi à bloquer les conciliations, à renvoyer aux juges départiteurs, à diminuer la formation, les crédits d’heures attribués aux conseillers prud’hommes, à différer les futures élections prud’hommes…
Un salarié disposait de 5 ans pour se porter aux
prud’hommes, le délai est réduit à 2 ans.
Jusque là il était possible à un salarié de réclamer ses
heures supplémentaires 5 ans en arrière, que le contrat soit en cours ou qu’il
soit rompu. Désormais ce ne sera plus que 3 ans. C’était une vieille
revendication du Medef !
Pour
ceux qui ne savent pas, c’est la deuxième mort de la célèbre lingère de
Chamonix : de mémoire, cette femme avait travaillé de l’âge de 16 ans à
l’âge de 65 ans comme lingère dans le plus grand hôtel de Chamonix.
Seule et simple, elle avait travaillé 7 jours sur 7, et 12 h par jour sans savoir qu’elle pouvait se plaindre. Elle a travaillé pour le patron grand père, puis pour le fils, puis pour le petit fils. Elle logeait même dans une chambre de bonne sous les combles de l’hôtel.
Lorsqu’elle a eu 65 ans, le petit fils l’a viré ! De sa chambre de bonne aussi ! Un syndicaliste l’a pris en pitié : il a conduit le procès aux prud’hommes. En s’appuyant sur de nombreux témoignages, il a pu invoquer une « prescription trentenaire » pour le « dol » exceptionnel que cette femme avait subi ! Elle aurait reçu 360 000 euros d’indemnités.
Seule et simple, elle avait travaillé 7 jours sur 7, et 12 h par jour sans savoir qu’elle pouvait se plaindre. Elle a travaillé pour le patron grand père, puis pour le fils, puis pour le petit fils. Elle logeait même dans une chambre de bonne sous les combles de l’hôtel.
Lorsqu’elle a eu 65 ans, le petit fils l’a viré ! De sa chambre de bonne aussi ! Un syndicaliste l’a pris en pitié : il a conduit le procès aux prud’hommes. En s’appuyant sur de nombreux témoignages, il a pu invoquer une « prescription trentenaire » pour le « dol » exceptionnel que cette femme avait subi ! Elle aurait reçu 360 000 euros d’indemnités.
On
peut croire au contraire que l’employeur de Chamonix aurait du payer dix fois
plus. Comme inspecteur du travail, il m’est arrivé d’être obligé de donner
l’autorisation à un délégué CGC d’une banque parisienne pour une « rupture conventionnelle », lequel avait
négocié son départ pour la même somme à 360 000 euros, mais pour…2 ans et demi
d’ancienneté.
Impossible
de dire que cet accord est le plus important depuis trente ans. Les accords de
1995 (sur la réduction du temps de travail, nombre d’heures supplémentaires
limitées à 91 h par an, définies comme « exceptionnelles
et imprévisibles » ou de 2008 (sur la représentativité syndicale) étaient
plus importants, mais surtout plus progressistes.
Par contre c’est l’accord « historique » le plus réactionnaire depuis trente ans. Mais comme il est minoritaire, il peut, il doit être remis en cause par le Parlement de gauche.
Gérard Filoche
Par contre c’est l’accord « historique » le plus réactionnaire depuis trente ans. Mais comme il est minoritaire, il peut, il doit être remis en cause par le Parlement de gauche.
Gérard Filoche