vendredi 1 février 2013

QUESTIONS DE SOCIETE à L'UMP



QUAND L'UMP DÉFINISSAIT SA "STRATÉGIE"

FACE AUX QUESTIONS DE SOCIETE

La loi sur le mariage entre personnes de même sexe date de 2005 en Espagne.  Le Codigo Civil (code civil) prévoyait, en son article 44 CC, que "l’homme et la femme ont le droit de contracter mariage conformément aux dispositions du présent Code".
La loi de juillet 2005 précise : "La loi permet que le mariage soit célébré entre personnes de même sexe ou de sexe différent, avec une plénitude et une égalité de droits et obligations quelque soit sa composition. Par conséquent, les [effets] du mariage (...) seront les mêmes dans tous les domaines, indépendamment du sexe des contractants ; et notamment dans tout ce qui se réfère à des droits et à des prestations sociales, comme la possibilité d’entamer une procédure d’adoption."
Elle est complétée par des articles remplaçant les termes "père" et "mère" ou "mari" ou "femme" lorsque c’est nécessaire, par le terme "conjoint".





A l'UMP, on réfléchit. En 2009, Hervé Mariton, député de la Drôme, a été chargé de plancher sur un rapport intitulé : "Reprendre la main sur les questions de société, quelle méthode pour quels choix ?  Ce document de 214 pages fait le point sur les positions de l'UMP sur diverses questions comme celles du mariage homosexuel et des mères porteuses. Il pose une "méthodologie", expliquant qu'il faut aborder ces questions "en se donnant le temps d'un travail de fond et d'une prise de recul", mais aussi en étant attentif à ce qu'en dit l'opinion.

Les élus UMP sont aussi incités à être attentifs au vocabulaire. Ainsi, explique le rapport p. 22, "mères porteuses a une connotation utilitaire tandis que la gestation pour autrui a une connotation altruiste"Hervé Mariton s'interroge longuement sur la manière de "donner un contenu nouveau à la modernité en imposant notre agenda politique".

 Un passage du texte est particulièrement intéressant :


Suivent des exemples de thèmes à mettre en avant, parmi lesquels "l'intérêt de l'enfant" :

"Plutôt que de donner l'impression qu'on s'oppose à la liberté des femmes qui veulent recourir à la GPA, il faut mettre en avant la protection du plus vulnérable, c'est-à-dire la protection de l'enfant et la dignité de la mère porteuse. Il faut montrer que le désir du parent mérite certes de la compassion mais que le droit à l'enfant n'est pas recevable face au droit de l'enfant et à la marchandisation du corps de la mère porteuse."

Un peu plus loin, le rapport résume les dialogues tenus avec plusieurs intervenants, mais aussi Nadine Morano, venue en tant que pro-GPA.

Mi-2008, la ministre de la famille, Nadine Morano, interrogée sur les propositions du groupe de travail sénatorial, se dit "d'accord avec l'ensemble des conditions posées" et affirme que si sa fille était stérile, elle serait prête à porter son enfant. "Je le ferais. Pour moi, ce serait un geste d'amour"assure-t-elle, alors même que le groupe de travail du Sénat recommande d'interdire la gestation d'une mère pour sa fille.

En avril 2009, Mme Morano explique au Parisien : "Je me suis clairement exprimée, dès 2006, lorsque j'étais députée et membre de la mission d'information parlementaire sur le droit de l'enfant et de la famille : je suis favorable à la légalisation de la gestation pour autrui, très encadrée, dans une démarche altruiste et non marchande." Et d'ajouter, évoquant son parti politique : "Ma conviction profonde est que nous pouvons évoluer."

Mme Morano s'oppose frontalement sur ce point à sa collègue ministre de la ville, Christine Boutin. Nadine Morano estime que Christine Boutin est "passionnée", mais juge qu'elle "apporte beaucoup de confusion parce que le Sénat est très précis dans ses conditions", rappelant que la mère porteuse ne doit "en aucun cas être la mère génitrice, c'est-à-dire la mère biologique". "La mère porteuse n'intervient que pour porter, donc il n'y pas de confusion de filiation", assure la ministre. 

Selon le résumé qui est fait de cette intervention, l'actuelle vice-présidente de l'UMP, Michèle Tabarot, intervient pour "préciser qu'on pourrait envisager la GPA pour d'autres femmes".

LA FONDAPOL, PROCHE DE L'UMP, POUR LA GPA

Nous sommes alors à trois ans de l'élection présidentielle, et le parti n'a pas encore suivi Nicolas Sarkozy dans la stratégie de "droitisation"' qui marquera la fin de son mandat, entre "identité nationale", débat sur la laïcité ou discours de Grenoble.

Et sur les questions de sociétés, le parti est hésitant. C'est ainsi que Jean-François Copé, son secrétaire général, explique, le 11 mars 2010 à la Sorbonne, que, s'il était jusqu'ici "hostile" au mariage homosexuel, "aujourd'hui je ne sais plus, comme sur un certain nombre d'autres sujets. (...) Je ne suis pas tout à fait clair, je revendique le temps de la réflexion". Et de conclure : « Il est des sujets pour lesquels, de temps en temps, il faut des rendez-vous de conscience personnels. Ça a été le cas pour la peine de mort et le pacs… »

En 2011, le think tank Fondapol, proche de l'UMP, évoque "12 idées pour 2012" dans une brochure destinée à aiguiller les candidats. Il s'y montre particulièrement ouvert sur les questions de société, prônant l'ouverture du mariage et de l'adoption aux personnes de même sexe, mais aussi la légalisation de la GPA pour les couples "mariés ou pacsés", y compris homosexuels.

La même année, alors que Nicolas Sarkozy prépare sa campagne, il laisse filtrer dans la presse la piste d'un éventuel changement de position quant au mariage homosexuel, destiné à séduire sur sa gauche. Dans un entretien au magazine Têtu, il se justifie en expliquant que son choix de ne pas souhaiter de mariage n'est "pas excluant", car "je dis, et je crois que c'est la première fois qu'un président de la République le dit, que deux homosexuels élevant un enfant, ça peut très bien se passer".