vendredi 27 juin 2014

Laïcité L'APPEL DE "MARIANNE

 

Laïcité : il est temps de se ressaisir !

 

Il y a urgence ! Les politiques se sont trop longtemps défaussés sur les juges, comme le montre l'interminable feuilleton Baby-Loup, désormais entre les mains de la justice européenne. "Marianne" publie un appel d'intellectuels, de politiques et d'acteurs de la société civile. Pour renouer avec la tradition républicaine et en finir avec trente ans de démissions. Un appel que vous pouvez vous aussi signer sur la plateforme Change.org.


Dessin : Louison
Dessin : Louison


« Le mot qui désigne le principe, laïcité, fait référence à l’unité du peuple, en grec le laos,

telle qu’elle se comprend dès lors qu’elle se fonde sur trois exigences indissociables :

la liberté de conscience,

l’égalité de tous les citoyens

quelles que soient leurs convictions spirituelles, leur sexe ou leur origine, et

 la visée de l’intérêt général, du bien commun à tous, 

comme seule raison d’être de l’Etat »

Henri Pena-Rui

Hommes et femmes d'horizons philosophiques, politiques et professionnels différents, nous sommes inquiets de voir à quel point, face à l'action engagée par diverses mouvances religieuses et politico-religieuses pour attenter à la laïcité républicaine, la réponse politique demeure faible. Pour notre part, récusant autant ceux qui exploitent la défiance générale pour accentuer la fracture sociale et identitaire, que ceux qui rejettent toute analyse critique du multiculturalisme dans le camp des « réactionnaires » ou des « intolérants », notre démarche vise à défendre et faire vivre la laïcité sans blesser mais dans la clarté et la fermeté, à trouver des solutions sans heurter mais sans faillir. 

La laïcité — qui refuse les aspects politiques des religions et laisse à ces dernières toute liberté dans la vie sociale sous régime de droit commun — est globalement vécue dans notre pays comme une « tradition moderne », ce qui est parfois difficile à décrypter pour ceux venus d'ailleurs. Or aujourd'hui, la laïcité comme principe politique, code de vie collective et force morale, est remise en question par divers mouvances et groupes religieux qui rejettent « la démocratie des mécréants », la suprématie du droit civil sur les textes, à leurs yeux sacrés, avec un usage maîtrisé des radios communautaires et d'internet. Dans cet espace ainsi ouvert se rejoignent radicaux et orthodoxes issus des trois religions monothéistes pour exploiter à leur profit la crise ambiante, remettant notamment en cause les acquis du long combat pour l’égalité des sexes que l’on croyait clos et qui, à notre grande surprise, est à reprendre. 

Notre propos n'est pas de nier l'existence d'une diversité ethnique, religieuse, culturelle ou autres, encore moins de réfuter le droit d'appartenir à telle ou telle communauté à la condition, toutefois, que celle-ci ne verse pas dans le communautarisme et reste ouverte sur l'extérieur, qu'elle facilite le va-et-vient en pensées et en individus entre le dedans et le dehors. Mais plus encore à la condition que, sachant indivisible notre République de citoyens, chacun se reconnaisse dans un fonds commun en histoire, en droits, en valeurs et en normes dont la laïcité est l’une des plus éminentes. Pour autant la laïcité n'est pas un dogme, on a le droit de manifester des opinions anti-laïques, mais on n'a aucunement le droit de transgresser les lois laïques votées par le Parlement. 

Or depuis une trentaine d'années, des mouvements se développent dans notre société qui semblent aller en sens inverse, du fait d'une immersion des peuples dans la mondialisation avec perte des repères, d'une circulation accentuée de populations poussées hors de leurs pays par la misère, les révolutions et les guerres théocratiques, fondamentalistes, interethniques et nationalistes. Ont ainsi surgi des exigences en matière de rituels vestimentaires, alimentaires, cultuels ou d'expression médiatique, qui sont loin de correspondre toujours aux demandes réelles de populations hétérogènes d'un point de vue économique et identitaire. Certains pays ont expérimenté sur ce terrain une attitude permissive, comme le Canada sous le couvert d'accommodements dits raisonnables, avant de reculer face aux incohérences des revendications et au risque d'un éclatement sociétal : tribunaux rabbiniques ou islamiques, jours fériés spécifiques à chaque religion, révision multiforme des programmes scolaires, pauses pour les prières sur les lieux de travail, formation au multiculturalisme de la police et des médecins, imposition de quotas pour certains recrutements et différents concours, etc. Ces accommodements s'imposent quelquefois au niveau mondial avec, depuis peu, l'autorisation du port du voile ou du turban sur les stades. 

De plus en plus en France, le flou juridique en matière de laïcité, doublé de l'indécision politique, favorise au sein de nombreuses institutions publiques et privées des « accommodements » mal vécus par une grande partie des professionnels et des usagers. Face à ces confusions — qui alimentent les extrêmes — ce sont aujourd’hui bien souvent les décisions prises par des acteurs de la société civile, sans toujours le garant de la loi, qui montrent courageusement la voie à suivre. Ce fut ainsi le cas pour la crèche Baby-Loup comme pour l'entreprise Paprec, en Seine-Saint-Denis, qui s’est dotée d’une charte de la laïcité, acceptée à l'unanimité des 800 représentants de ses 4 000 salariés, pour imposer un devoir de neutralité sur le lieu de travail où coexistent des employés de 52 nationalités. 

Pour accueillir l'altérité, un pays se doit d'être solide sur ses pieds, confiant dans ses fondations, tout en étant capable, par ses structures d'accueil et en fonction de ses capacités, d'intégrer chacun sur la base de principes clairs expliqués et enseignés. Il appartient aux politiques et aux institutions de transmettre cette laïcité, qui reste par nature un formidable levier d'intégration puisqu'elle permet de rassembler tous les citoyens — et au-delà tous ceux qui vivent sur le territoire national —, quelles que soient leurs origines religieuses ou ethniques, qu’ils soient croyants ou non, sans la moindre distinction. Tous les citoyens et les responsables, quelle que soit leur sensibilité politique, sont concernés. Or nombre d'entre eux ne réagissent plus sur ce terrain, quand d'autres l'instrumentalisent d'un point de vue idéologique. Entre autres raisons, les résultats des dernières élections municipales et européennes ont durement sanctionné ce délaissement de nos valeurs par nombre de ceux qui avaient à les faire vivre. Ainsi de la laïcité. Il est grand temps de se ressaisir !


Pour signer et rejoindre notre appel « Laïcité : il est temps de se ressaisir », rendez-vous sur la plateforme Change.org en cliquant ici.

jeudi 26 juin 2014

Le retour de Sarkozy



Le retour de Sarkozy :
une coupure vertigineuse

Nicolas Sarkozy, en pleine tempête, fait annoncer son intention de revenir. Il indique sa méthode : s'emparer du parti qu’il a détruit. La dernière sortie de l'ancien président résume à elle seule la vertigineuse coupure entre la France des politiques et la France des Français.
Commençons par l'intéressé. Dans la vie courante, celle d'une entreprise par exemple, il serait viré depuis longtemps pour avoir tapé dans la caisse. Dans la vie politique, on fait semblant de s’interroger. Était-il au courant ? Voilà donc un patron dont le haut état-major a été pris la main dans le sac, état-major dont une bonne partie est convoquée par la justice à ce propos. Ses partisans assurent qu’il ne savait pas ! Que c'était dans son dos ! Voilà donc un candidat qui a fait péter le jackpot de ses comptes de campagne, sans avoir raflé la mise, mais à l'insu de son plein gré ! Parti ratiboisé financièrement, entourage moralement ruiné, dans la société civile cet homme se ferait tout petit. Dans la société politico-médiatique, il grimpe sur un tremplin ! Il annonce son retour irrésistible et trouve, de fait, des relais pour recueillir ses fanfaronnades comme les apôtres jadis, enregistrèrent la Sainte Parole…
Prenons le parti. Ses nouveaux chefs, Fillon en tête, repris par Éric Ciotti, parlent carrément de mafia. Dans une France exsangue, à laquelle, depuis bientôt quarante ans, on explique qu'il faut cesser de vivre au-dessus de ses moyens, et qu'il faut compter chaque sou, cette UMP a fait couler des torrents d'argent douteux pour organiser des espèces de Nuremberg, c'est-à-dire des spectacles médiatiques à la gloire du chef en campagne. Les faits sont établis. Mediapart a publié les fausses factures. Dans une vie démocratique normale, et saine, ce parti politique devrait disparaître ou nettoyer les écuries, en dénonçant celui qui l'a conduit dans cette impasse, et osons le mot, dans cette honte démocratique.

Or l’ancien président de la République, et ancien président du parti, est bel et bien en passe de revenir à la tête de cette UMP-là. Peu importe qu’il ait gardé le contrôle effectif de son parti après son arrivée à l’Élysée. Peu importe qu’il ait voulu que personne ne lui succède, et que le parti soit dirigé par un secrétaire général et non plus par un président, c’est-à-dire par une espèce de gérant dont il resterait le patron. Son UMP a dérivé, s’est endettée, a truqué sa comptabilité, mais il ne savait pas ! Mieux encore : son UMP, même à l’agonie, pourrait le réélire lors du congrès de cet automne, parce que le vote serait confié à une poignée de militants galvanisés, deux ou trois fois moins nombreux qu’il y a deux ans. Ainsi, dans ce paysage ravagé, le dernier carré deviendrait le premier cercle. Plus le parti se serait enfoncé dans la crise, plus les militants choqués auraient pris leurs distances, moins il y resterait d’adhérents, donc de votants au congrès, et plus les fidèles de l’ancien président pourraient dicter leurs volonté. Plus ils perdraient et plus il gagnerait : dans la vie courante, on dirait que ce parti marche sur la tête, dans le fonctionnement du sarkozysme on s’émerveille d’une fulgurante reconquête.
Tout cela n’aurait pas grande importance si ces affaires privées n’étaient pas des affaires publiques. Si le candidat en question, éclaboussé dans sa personne et ses méthodes, et potentiellement porté par un parti publiquement gangrené, n’avait pas de bonnes chances de redevenir le président de notre République. C’est là que la coupure entre le pays réel et les institutions censées l’incarner touche à la crise de régime.
La Cinquième République, voulue par Charles de Gaulle, avait pour objectif de libérer le pays de l’emprise des partis politiques, et de les dépasser en instituant l’élection du président de la République au suffrage universel. Il s’agissait de rapprocher le peuple de ceux qui les gouvernent, en instituant le fameux “lien direct” incarné par le président. Où en sommes-nous cinquante-six ans plus tard ? Premièrement la vie démocratique s’est réduite à un rendez-vous une fois tous les sept ans, puis une fois tous les cinq ans. Puis la somme des pouvoirs confiés, sans contre-pouvoirs, à une seule personne, a limité le débat démocratique à une question obsédante : que désire le patron ? Cette personnalisation a laminé les partis, qui n’ont plus produit d’idées, mais les a en même temps renforcés. Ils se sont transformés en écuries, en champs clos de coteries, en comités Théodule capables de transformer Nadine Morano en diva, en visiteurs du soir, en Pierre Juillet, en Marie-France Garaud, en Alain Minc, ou en Patrick Buisson, et l’élection présidentielle en concours de beauté. Le contraire du projet de 58 !
Avec le retour potentiel de Nicolas Sarkozy, nous en sommes arrivés au stade ultime. En avant pour le concours de laideur ! La distance entre la vie réelle et le système de sélection du chef suprême a pris une telle dimension que, grâce aux mécanismes mêmes de la Cinquième République, un président renvoyé dans ses foyers, et concerné par une multitude d’affaires, pourrait revenir en s’appuyant sur le parti qu’il a démoli !
Cet homme ment comme les autres hommes respirent. Il annonce une intention honnête, prenez garde ; il affirme, méfiez vous ; il fait un serment, tremblez. Machiavel a fait des petits. ...
Dans ses entreprises il a besoin d’aides et de collaborateurs ;
il lui faut ce qu’il appelle lui-même "des hommes". Diogène les cherchait tenant une lanterne, lui il les cherche un billet de banque à la main. Il les trouve...A de certaines époques de l’histoire, il y a des pléiades de grands hommes ; à d’autres époques, il y a des pléiades de chenapans. ...
                                                                           Il a pour lui désormais l’argent, l’agio, la banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort, et tous ces hommes qui passent si facilement d’un bord à l’autre quand il n’y a à enjamber que de la honte.

En attendant, depuis sept mois, il s’étale ; il a harangué, triomphé, présidé des banquets, pris des millions, donné des bals, dansé, régné, paradé et fait la roue ; il s’est épanoui dans sa laideur à une loge d’Opéra…
Il ne reste pas un moment tranquille ; il sent autour de lui avec effroi la solitude et les ténèbres ; ceux qui ont peur la nuit chantent, lui il remue. Il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète.

Non, cet homme ne raisonne pas ; il a des besoins, il a des caprices, il faut qu’il les satisfasse. Ce sont des envies de dictateur. 
 il disait à ses concitoyens dans son manifeste : "Je me sens obligé de vous faire connaître mes sentiments et mes principes. Il ne faut pas qu’il y ait d’équivoque entre vous et moi. Je ne suis pas un ambitieux... Élevé dans les pays libres, à l’école du malheur, je resterai toujours fidèle aux devoirs que m’imposeront vos suffrages et les volontés de l’Assemblée. Je mettrai mon honneur à laisser, au bout de quatre ans, à mon successeur, le pouvoir affermi, la liberté intacte, un progrès réel accompli." L’histoire a ses tigres. […] Elle ne mêle pas avec eux les chacals...
 - Qu’est-ce que c’est que cet homme ?

- C’est le chef, c’est le maître. Tout le monde lui obéit.

- Ah ! tout le monde le respecte alors ?

- Non, tout le monde le méprise.

- O situation ! Cet homme de ruse, cet homme de force, cet homme de mensonge, cet homme de succès, cet homme de malheur !
Victor Hugo
Si le feuilleton du retour de Sarkozy ne suffit pas à convaincre tous les politiques sincères, et il en existe beaucoup, que le temps de réfléchir à une nouvelle République est arrivé, c’est que la coupure entre la France des Français et la France de la Cinquième n’est pas seulement profonde. Elle serait irrémédiable.


La droite peut-être, mais alors sans lui !

Justice au singulier

 

Puisque les politiques, à droite ou à gauche, au pouvoir ou dans l'opposition, n'osent pas s'exprimer clairement sur certains sujets, comme s'il y avait en dépit des antagonismes un corporatisme, une solidarité de ceux qui gouvernent, de ceux qui aspirent à gouverner et de ceux qui désirent gouverner à nouveau, puisque les journalistes répugnent à révéler la nudité du roi, il faut bien que le citoyen s'en mêle.
J'ai attendu pourtant. Vainement. J'ai espéré. Pour rien.
Cependant le choc que j'ai ressenti en lisant ce propos de Nicolas Sarkozy dans Le Journal du Dimanche n'était pas léger ni artificiel. Il aurait dû être celui de beaucoup. En lisant, je n'en ai pas cru mon esprit, mes yeux.
"Je ne suis pas décidé à laisser la France dans un tête-à-tête entre le FN et le PS".
D'abord, je l'avoue à ma grande honte, le toupet du personnage a presque suscité une forme d'estime pour un caractère capable non pas de retourner sa veste mais de l'offrir alors qu'elle est mitée, trouée de toutes parts. Qu'elle a trop servi.
Ensuite, je me suis rappelé un sondage récent faisant d'Alain Juppé le rempart le plus efficace contre le FN, ce qui ne semblait pas absurde au regard des positions constantes du maire de Bordeaux.
Enfin, et c'est alors seulement que j'ai pris la pleine mesure de l'énormité de cette assertion, je me suis questionné. Nicolas Sarkozy qui est réputé pour être hypermnésique n'a-t-il des trous de mémoire que pour sa vie politique et sa démarche présidentielle ?
En effet, comment oser soutenir qu'il veut faire échapper les Français à un affrontement entre le PS et le FN alors qu'en 2012 il a fait gagner le premier et progresser le second ?
Sa campagne de 2007 est bien lointaine qui avait permis d'assécher, croyait-on pour longtemps, le FN alors que cinq ans plus tard, sa démagogie et son cynisme, motivés par son retard substantiel dans les sondages, n'avaient fait qu'amplifier l'avancée de ce parti extrême en favorisant sa représentante.
Dans ces conditions, il est inconscient ou mensonger de se présenter comme un sage quand on a été un incendiaire, comme un médiateur alors que, pour sauver sa mise présidentielle, on a fait perdre la France sur les deux tableaux et conduit beaucoup de tenants de la droite non sarkozyste à voter en faveur de François Hollande.
Un jour, peut-on espérer que l'UMP atteindra ce niveau minimal d'éthique qui la dissuadera par principe non pas tant de donner ses suffrages à un vaincu que d'en faire bénéficier un ancien président qui a déjà mal servi, qui est englué dans les affaires, la dernière en date, Bygmalion, n'étant pas la plus anodine ?
Ou bien faudra-t-il attendre que Jérôme Lavrilleux aille au bout de la vérité et Eric Cesari vers plus de sincérité que de fidélité pour que ce grand parti secoué, mais pas encore mort, se ressaisisse et se décide enfin, pour avoir l'esprit propre et un avenir honnête, à faire l'impasse sur celui qui, ayant tout décidé, doit tout assumer, ayant tout validé, doit tout s'imputer ?
Les médias qui ne sont guère originaux ne cessent de nous répéter que Nicolas Sarkozy demeure "serein" - un adjectif absurde aussi bien au regard de son être que de la réalité trouble qui, au fil des semaines, émerge et qui aurait dû dégoûter depuis longtemps tout citoyen normalement constitué.
Quand j'entends les duettistes Didier et Peltier, au demeurant sympathiques, s'obstiner à chanter la gloire de leur héros, je suis partagé entre l'étonnement ou l'irritation. Sont-ils aveugles, sourds ou bien l'éthique, à cause de la contagion d'un quinquennat calamiteux pour l'état de droit, est-elle devenue le cadet de leurs soucis et une misérable obligation ?
Ainsi cette indifférence à l'honorable, cette désinvolture, cette sous-estimation de l'intégrité seraient consubstantielles aux quelques-uns qui continuent d'afficher une inconditionnalité pour Nicolas Sarkozy, de plus en plus intense à proportion même de son caractère de moins en moins crédible et légitime ? On force puisqu'au fond, on n'est plus dupe.
A l'UMP, le temps des révérences est révolu. Alain Juppé qui s'est enfin déclaré pour la primaire et sa roideur laconique, François Fillon, son audace par écrit et ses heureuses provocations qui, peut-être, ne seront pas rétractées dès le lendemain, Xavier Bertrand qui suit son sillon et n'est pas offensé mais stimulé par le peu d'importance et d'influence qu'on lui prête, Bruno Le Maire dont le verbe seul est révolutionnaire et qui refuse une restauration, d'autres encore qui ne feront pas de la droite sans Sarkozy un monde orphelin. Bien au contraire. Ce serait comme l'équipe de France sans Ribéry : une merveilleuse aubaine.
Notre ancien président a raison sur un point capital : il faut tout changer. Ce "tout" doit l'englober, l'intégrer.
On a donné sa chance, en 2012, à François Hollande et, pour l'instant, il ne l'a pas saisie. Il a trahi à la fois ceux qui le désiraient et ceux qui ne voulaient plus de Sarkozy, la gauche pure et dure et le conservatisme éclairé et décent. Il n'est pas impossible que ce qui se déroule actuellement à droite, les nuages lourds et noirs dissipés, représente une aurore certes encore modeste mais plus qu'un frémissement : une envie de se débarrasser d'hier, d'inventer demain.
Alors la droite pourra redevenir un horizon. On aura le droit de revenir. Sans honte.
Mais alors forcément sans lui !