mardi 5 février 2019

Ce livre « GiletsJaunes l'imposture »

Vient de sortir un livre sur le mouvement des gilets jaunes : Gilets jaune l’imposture. L’auteur se veut le porte parole de ceux à qui les média n’ont justement jamais donné la parole. Il a constaté par exemple qu’en mille occurrences d’articles du journal Le Monde, pas une seule fois un citoyen lambda, pas un milliardaire, ni un gros bourgeois, juste un modeste, n’a eu droit à une ligne. Ce fut pareil dans les chaînes en continu.
Les chiffres sont têtus et sans l’invraisemblance complaisance et l’étourdissante masse d’information concernant les gilets jaunes leur poids politique aurait dû être au niveau de leur poids numérique c’est-à-dire médiocre. Les sondages de soutien ne disent rien en démocratie. Soit ce sont les urnes soit c’est un nombre suffisamment important dans la rue pour l’être (au minimum un million de personnes, si ce n’est 2). Lorsque les sondages donnent un pourcentage de soutien, cela ne donne aucune légitimité car ce soutien n’est pas transposable dans l’élection qui est le seul baromètre démocratique et ce baromètre dit, avec aussi des sondages, qu’en cas d’élection, là où ce n’est plus la même, là où il y a le choix et la concurrence, ces fameux gilets jaunes naviguent autour des 10 % là où tombent les Insoumis.
Des comparatifs sont nombreux dans le livre. Voici quelques chiffres qui laissent pantois quant à l’imposture de l’importance de ces gilets jaunes à commencer par la plus grande manifestation qui n’a rassemblé que 0,6 % des électeurs. 
Le samedi 11 janvier il y avait 84 000 gilets jaunes, manifestations dont une partie était illégale, dans toute la France, chiffres présentés comme un accroissement significatif et donc comme une grande mobilisation. Doit on rappeler que c’est moins d’un tiers que la première manifestation que c’est la moitié de la deuxième, les deux étant déjà d’un score faible ? Pouvons-nous faire de simple comparaisons ?
- Bourges, le 11 janvier 2019, 5 000 manifestants alors que l’agglomération compte 97 000 habitants, sachant que l’appel hyper-médiatisé de cette manifestation couvrait toute la France, puis que ce devait être le centre de la France, rappelons que selon les sondages il y avait 70 % de soutien au début (55 % score lorsque ce livre a été écrit), 15 % de certains d’aller à une manifestation, donc 5 % des habitants de l’agglomération qu’est-ce que cela vous inspire ? Allons plus loin. Le Printemps de Bourges réunit 80 000 spectateurs soit 16 fois cette manifestation et encore il faut payer et ce n’est un attrait que pour les amateurs de musique classique, donc une frange faible de la population.
- Paris, le 11 janvier 2019, 8 000 manifestants. Rappelons que le stade de France peut contenir 80 698 places assises ce qui veut dire que les gilets jaunes n’auraient rempli que 10 % du stade de France (10 % !), que cela représente seulement 0,1 % de l’agglomération parisienne (0,1 % !), qu’il aurait juste fallu se tasser un peu pour que tous les gilets jaunes de France de ce samedi pour qu’ils y rentrent, que Johnny Halliday a rempli ce stade de France avec 210 000 spectateurs en 1998 (oui, petit mot pour les complotistes, c’est plus que les places assises, on est aussi debout sur la pelouse) soit 22 fois ce qu’ont fait les gilets jaunes, que ce même Johnny a rempli le Champ de mars entre 700 000 et 1 million de spectateurs pour le 14 juillet 2009 soit 90 fois au moins la mobilisation des gilets jaunes.
- Dans toute la France 84 000 manifestants le samedi 11 janvier 2019 c’est 12 % de ce qu’a fait Johnny au champ de mars et moins de la moitié de son concert au Stade de France, 12 % de la première manifestation pour Charlie Hebdo suite aux attentats et 2 % du week end d’hommage aux victimes (4 millions), ajoutons que ce week end a réuni quatre fois ce qu’ont fait les gilets jaunes en 9 manifestations, alors que ce week end a été organisée dans un temps extrêmement court. Rappelons que la manifestation de la manif pour tous qui a été considérée par la majorité des élus comme non représentatif alors qu’elle a réuni peut-être deux ou trois fois ce qu’a réunira première manifestation des gilets jaunes.
- Rappelons enfin ces chiffres qui devraient enfin mettre les yeux en face des trous des commentateurs. En 1984 il y a eu une manifestation le 24 juin à Paris de 850 000 personnes (2 millions selon les organisateurs) c’est-à-dire 100 fois ce qu’ont représenté les gilets jaunes à Paris et 10 fois dans toute la France. Il s’agissait de manifester contre la loi Savary et cette manifestation n’avait certainement pas 70 % de soutien dans la population. Où est donc l’erreur, d’un côté une manifestation uniquement à Paris qui fait 100 fois celle des gilets jaunes dans la même ville, qui fait plus de 3 fois celle du premier jour dans toute la France, et l’on voudrait que les gilets jaunes soient le peuple ? Mais les chiffres sont encore plus terribles si l’on regarde les manifestations qui ont précédé celle du 24 juin :
À Bordeaux, le 22 janvier 1984, environ 60 000 manifestants se sont rassemblés, alors que la décision de manifester n'avait été prise que deux semaines auparavant. Gilets jaunes 4 à 6 000 (7 à 10 %). Une seule ville fait plus que chacune des manifestations 7 et 8 de toute la France.
À Lyon, le 29 janvier, entre 100 à 150 000 manifestants se sont rassemblés. Gilets jaunes 400 le premier jour, quelques milliers les autres fois soit entre 0,4 à environ 1 %. Cela ne vous dit rien ? Une seule ville fait plus que chacune des manifestations 3, 4, 5, 6, 7, 8 et 9 de toute la France.
À Rennes entre 200 et 250 000 le 18 février . Gilets jaunes moins de 1 000 soit au plus 0,5 % ! Une seule ville fait plus que chacune des manifestations 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 et 9 de toute la France
À Lille entre 250 000 et 300 000 le 25 février. Gilets jaunes 5 000 soit 2 % ! Une seule ville fait plus que chacune des manifestations (1 ?), 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 et 9 de toute la France
À Versailles, le 4 mars, plus de 500 000 personnes pour la police (800 000 pour les organisateurs, près de 600 000 pour le quotidien Le Monde). Gilets jaunes quelques centaines à un millier soit au plus 0,2 % ! Une seule ville fait plus que chacune des manifestations 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 et 9 de toute la France
Les études sociologiques ont montré que la majorité des gilets jaunes n’est pas de ceux qui souffrent le plus. Le nombre n’est déjà pas en mesure de légitimer ce mouvement, et en plus que lui-même n’est pas représentatif des plus démunis, leurs leaders qui se déchirent sont encore moins représentatifs. Le paradoxe, quoique, c’est que ce mouvement est mené à la baguette (avec menaces de mort par exemple quand six des huit représentants éphémères ne sont pas allés discuter avec le gouvernement justement à cause des menaces de mort) par des complotistes et ou sympathisants de l’extrême droite soutenus publiquement par des politiques de la gauche dure. Mélenchon qui est fasciné par Drouet !
Ce mouvement ne pouvait pas être autre chose qu’intrinsèquement violent pour trois raisons :
- La colère initiale et durable
- Le feu attisé par les leaders politiques et ceux du mouvement
- Le blocage illégal et initial de la libre circulation des personnes. C’est une violence initiatrice que le blocage soit calme (empêcher la libre circulation est bafouer une des liberté fondamentale des démocraties) ou violente comme ce fut très souvent le cas.
Cette violence que la presse aurait découvert le samedi 11 janvier était là depuis le début : les menaces de mort même au sein du mouvement fin novembre, des journalistes déjà agressés, en six semaines ce ne sont pas moins de 50 parlementaires qui ont subi des violences verbales (menaces de mort, de viol), avec des permanences vandalisées, murées, certaines de leur voiture brûlées, des résidences murées ou vandalisées), et Marlène Schiappa qui a été elle aussi menacée de viol, de meurtre, de torture, insultée (la pute à Macron, une bouche à tirer des pipes etc.).                                                                                                                                                  Cette violence est confirmée par Priscillia Ludovky dans un message Facebook du 14 janvier 2019 effacé depuis : « Je suis enfin libre de pouvoir dire que je ne travaille plus avec Eric Drouet depuis des semaines en raison de son comportement et je compte quand tout sera terminé expliquer tout ce qu'il a pu faire pour nuire au mouvement. » Vous noterez qu’elle parle de ne plus travailler avec lui depuis des semaines. Et voilà un complément d’information : « Depuis des semaines (témoignages à l'appui) nous subissons son comportement, nous recevons ses menaces et aujourd'hui je suis personnellement attaquée et ça je ne l'accepte pas […] il n'y a pas de place pour l'intimidation et les menaces, les mensonges et le harcèlement au sein des "gilets jaunes". ». Vous remarquerez plusieurs choses, outre le fait que cette représentante des gilets jaunes fut autrefois banquière (ce que haïssent ces gilets jaunes, la banque), c’est que cela dure depuis longtemps, qu’elle se dit « enfin libre » ce qui veut dire en négatif qu’elle était prisonnière dans ce mouvement, qu’il y a de l’intimidation, des menaces et du harcèlement, mais aussi qu’elle est mignonne Priscilla Pudovsky, car elle ne le dénonce que parce qu’elle est elle-même attaquée. Avant ce n’était pas grave, ce n’était pas utile de le dénoncer.
Le Président de la République a vu sa légitimité mis en doute par ceux qui ne représentent que 0,6 % des inscrits et qui de fait n’ont strictement aucune légitimité, par des élus qui ont eu moins de voix que lui au premier tour (Dupont-Aignant, Mélenchon l’intouchable, et Le Pen poursuivie pour fraude fiscale, détournement de fonds publics, financement électoral illégal) et qui de cet autre fait sont d’évidence encore moins légitimes. Cette remise en cause du Président de la République (c’est la fonction qu’il défend et non l’homme) et des députés élus est bien évidemment une remise en cause de la démocratie française. Il ne s’agit pas là de grands mots ou d’agiter des spectres mais tout simplement de se référer à une légitimité infiniment plus solide que celle des gilets jaunes qui est celle de la Constitution qui détermine les modalités des élections et cette Constitution a été votée par plus de 80 % des votants mais surtout plus de 65 % des inscrits qui fait qu’elle s’oppose frontalement à une infime minorité de 0,6 % des inscrits (soit 1 % seulement des votants qui ont adopté la Constitution) qui ne peut en aucun cas se présenter comme le peuple. Est ceci ne vous dit rien : entre 35 000 et 282 000 personnes dans la rue et 31 123 483 électeurs qui ont voté oui à la Constitution ? Les élus de la république sont légitimes du fait de leur élection selon des règles démocratiques approuvées par le peuple à une majorité écrasante, à savoir le scrutin majoritaire uninominal à deux tours pour le président et les députés.
Il faut aussi connaître qui sont les leaders et un article du NouvelObs éclaire sur deux d’entre eux le complotiste Fly Rider et Eric Drouet. Ils ont volontairement effacé leur historique de Facebook mais on peut retrouver sur les autres sites leur likes et on découvre alors leur affinité pour l'ex Front National et Marine Le Pen. Ce Drouet fascinant Mélenchon. Un sondage nous dit que 23 % des sympathisants Insoumis verraient bien un rapprochement avec la Marine nationale et 50 % du marins nationaux l'accepteraient volontiers. Drouet qui a déclaré qu’il fallait que cela pète chaque week end et qui a bien rendu cocus tous ses soutiens politiques quand il a avoué avoir tout fait (et évidemment des actes illégaux) pour se faire arrêter. Ils ont eu l’air malin ces soutiens. Il a même usé d’une honteuse et minable manœuvre pour faire croire par son avocat que c’était en fait pour mettre des bougies à la place de la Concorde en l’honneur des blessés et des morts qui il y a eus lors des diverses manifestations. Il a donc osé utiliser la peine et la douleur pour faire son petit coup. Voici pour compléter le tableau des mots doux de Fly Rider celui qui dit que le pacte de Marrakech allait faire entrer en Europe 480 millions de migrants 
« Beaucoup de gens dans ce mouvement sont prêts à perdre la vie pour que notre futur soit meilleur. Des gens préparent un soulèvement national avec des armes. » « Il y a des gens qui se préparent à être beaucoup moins pacifiques, voire plus du tout être pacifiques » « Manu, il y a des gens qui ne lâcheront pas, ils ne veulent plus être pacifistes car ils ont vu que tu as envoyé des flics taper leurs gosses, leurs grands-mères, leurs grands-pères, leurs frères, leurs sœurs… des flics qui ont tué des gens. »                                                                  Non seulement il appelle à prendre les armes mais en plus il tient des propos diffamatoires et insoutenables accusant la police de tuer des gens. Il est incompréhensible qu’il n’ait pas été encore mis en examen pour de telles paroles. Parlons aussi de celui qui veut que l’armée prenne le pouvoir, de celui qui fut candidat aux élections municipales sur une liste nationale, de celle qui parle avec les morts, de celui qui est le représentant de Dupont-Aigan, de celui qui a été obligé de démissionner de l’ex-FN car il était en instance d’exclusion pour propos racistes, (exclu du FN il faut en faire pour l’être), de celui qui a fait la couverture de Paris Match alors qu’il a fait un an de prison pour ses propos antisémites.
Ce mouvement est une imposture dopée par des media qui, le regard humide et énamouré, ont eu une espèce de nostalgie romantique de la Révolution quand les leaders eux voyaient celle de 1793. Ce regard biaisé a fait croire que nous avions dans la rue les damnés de la terre, comme ces enfants de la fin du XIX ère siècle de 12 ans travaillant 10 heures par jour, sept jours sur sept, sans congés, sans retraite, sans sécurité sociale, sans école, avec un brouet pour tout repas. Aujourd’hui qui peut comparer ceux qui font 35 heures par semaine, 5 semaines de congés payés, les jours fériés, la retraite à 62 ans, la sécurité sociale, l’éducation quasi gratuite, le droit au chômage à ces enfants ? Dans les 30 derrières années le pouvoir d’achat a pris 55 %.  Dans les 10 dernières années le pouvoir d’achat n’a pas stagné mais progressé. Ce qui a stagné est dû à un fait de société, à des décisions individuelles. Ce qui a stagné c’est le pouvoir d’achat par unité de consommation, or ces unités ont augmenté plus vite que le pouvoir d’achat car le nombre de séparations de couple ou de dé-cohabitations, donc la constitution de cellules monoparentales ou esseulées, a augmenté. La vie séparée coûte plus chère que la vie en en commun. Ce dont donc des décisions individuelles de séparation (voulues ou contraintes et parfois tragiques) et non une volonté des pouvoirs ni des mécanismes politiques ou économiques volontaires qui en sont la cause.
Ce mouvement aura un coût financier et social très important : 50 000 personnes au chômage technique, de nombreuses petits sociétés de transport au bord de la faillite, de petits commerçants, des produits périssables perdus, des dégâts considérables et du chiffre d’affaire perdu (on peut parler globalement de 1 à 2 milliards), une baisse du PIB, une image considérablement détériorée à l’étranger avec des conséquences désastreuses pour le tourisme (créateur d’emplois et de richesses, une des rares activités que l’on ne peut délocaliser). Quelle finesse d’analyse des leaders des gilets jaunes appelant au blocage et à la violence comme si la casse allait améliorer la situation. Quelle corrélation entre tous ces dégâts extrêmement importants et la résolution des problèmes évoqués ?
Enfin ce mouvement est vidé de son sens dès l’instant où les taxes sur le carburant, et alors que son prix a baissé (dû reste, compte tenu de l’augmentation du pouvoir d’achat et de l’inflation au moment du déclenchement de ce mouvement, il était au plus haut en 2018 - le comble - 10 % moins cher qu’en 2012 ! Et il n’y a pas eu de révolution en 2012 contre ce prix du carburant plus élevé), ne vont pas augmenter, que dix milliards ont été débloqués, que le débat est engagé. C’est maintenant de l’auto-allumage. Manifester pour manifester. Il y aura toujours la possibilité de recommencer après la période de débat. Toutes les manifestations postérieures aux mesures prises et à l’annonce du débat prouvent la mauvaise foi des gilets jaunes.