jeudi 2 novembre 2017

Comment le leader de la France Insoumise a-t-il pu contribuer à un tel fiasco ?

Le mouvement social s'enlise et les ordonnances réformant le Code du travail passent... Comment le leader de la France Insoumise a-t-il pu contribuer à un tel fiasco ?
Trublion de la gauche, Mélenchon a prétendu ignorer une répartition des rôles héritée des grandes luttes sociales de la fin du XIXe siècle : les syndicats ont toujours mené le combat pour l’amélioration du sort des salariés. Tandis que les partis de la gauche s’alignaient aux élections, défilaient sous la bannière des cortèges unitaires et relayaient les revendications des travailleurs dans la sphère politique…Monologuant, il a incarné, avec l’outrance rhétorique qu’on lui connaît, une résistance de Tartarin. Mais il n’a fait que s’agiter sur les tréteaux d’un théâtre médiatique qui s’est joué de lui. Au lieu de représenter au Palais-Bourbon les millions d’électeurs qui lui avaient accordé leurs suffrages, Mélenchon a dépensé sa belle énergie à souffler sur les braises d’un hypothétique "mouvement social" déjà en échec face à la loi El Khomri, dix-huit mois plus tôt. Mélenchon n’a jamais digéré son élimination au premier tour de la présidentielle "à 600.000 voix près". A ses yeux, les manifs représentaient un troisième tour social contre un président désigné comme par effraction. Désormais la charge de la preuve s'inverse. Loin d’affaiblir l’Elysée et la majorité, sa lecture bien peu républicaine du rapport de force politique a fini par miner sa propre légitimité. En six mois, l'anticapitaliste a dilapidé son capital.
La résistance française face au libéralisme mondialisateur… C’est ainsi que Mélenchon voudrait résumer l’histoire et expliquer le présent. Mais cette lecture sommaire et manichéenne ne résiste pas à l’examen des faits. Le libéralisme est au cœur de l’idéologie nationale depuis le début des temps modernes, c’est-à-dire depuis la révolution de 1789. La République française que nous connaissons ne saurait se concevoir sans référence à la liberté. Mélenchon qui s'inspire plus volontiers de la période de la Convention de 1792, voire dans la Terreur de 1793, porte au pinacle la valeur d’égalité, qui complète et met sous tension le projet républicain.
La résistance française face au libéralisme mondialisateur… C’est ainsi que Mélenchon voudrait résumer l’histoire et expliquer le présent. Mais cette lecture sommaire et manichéenne ne résiste pas à l’examen des faits. Le libéralisme est au cœur de l’idéologie nationale depuis le début des temps modernes, c’est-à-dire depuis la révolution de 1789. La République française que nous connaissons ne saurait se concevoir sans référence à la liberté. Mélenchon qui s'inspire plus volontiers de la période de la Convention de 1792, voire dans la Terreur de 1793, porte au pinacle la valeur d’égalité, qui complète et met sous tension le projet républicain. Déjà les premières dissensions apparaissent : l'occupation de logements sociaux par le couple Garrido-Corbière et l'élu parisienne Danielle Simonnet ou les prises de position "islamo-gauchiste" de la parlementaire Danièle Obono font polémique et irritent plus d'un insoumis... Mélenchon, lui, vole au secours de ses proches et garde le silence sur les dérives communautaristes.
Les sympathisants sont en droit d’attendre de leur leader un nouveau "discours de la méthode". Comment s’opposer et proposer une alternative au macronisme ? 
Pour l’heure Jean-Luc Mélenchon digère son échec de l’automne. On le sait enclin au spleen. Rêve-t-il seulement d’un nouveau printemps ?

Sylvain Courage