jeudi 25 octobre 2018

Brésil : futur quartier général du néonazisme mondial


Jair Bolsonaro ou la haine de la démocratie



Jair Bolsonaro est depuis trente ans un défenseur acharné de la dictature militaire. Aux portes de la présidence brésilienne, il s'est entouré d'anciens généraux et officiers et a le soutien des puissantes églises évangéliques. L'accumulation de crises depuis 2013 a préparé son accession au pouvoir, qui pourrait signifier la fin d'une parenthèse démocratique ouverte en 1985.


En juin 1993, un nouvel élu monte à la tribune de la chambre des députés brésiliens. Jair Bolsonaro a la parole, il mitraille ses collègues parlementaires. « Je suis un partisan de la dictature, clame-t-il. Jamais nous ne résoudrons nos graves problèmes nationaux avec cette démocratie irresponsable. » L'ancien parachutiste, sorti de l'Académie militaire en 1977, aux pires heures de la dictature militaire qui a mis sous coupe réglée le Brésil de 1964 à 1985, est devenu colonel d'artillerie avant de quitter l'armée en 1988 et de se lancer en politique. Devant les députés, il achève son discours en demandant la suppression du Congrès (Sénat et chambre des députés). « Les gens m'embrassent et me traitent comme un héros national, lui explique Bolsonaro. Le peuple veut le retour des militaires, ils me demandent “Quand revenez-vous ?” » 
Cette nostalgie de la dictature, de « la loi et l'ordre », des pleins pouvoirs aux militaires pour mater « les communistes »« les populations indiennes » et « les dégénérés », n'a jamais disparu au Brésil. Pire, elle est aujourd'hui partagée par de larges pans de l'électorat. 
« Les graves violations des droits de l’homme, pendant les 21 ans de la dictature instaurée en 1964, furent le résultat d’une action généralisée et systématique de l’État, donnant lieu à des crimes contre l’humanité. » 



J’ai suivi toutes les campagnes électorales de la redémocratisation du Brésil, de ce qu’il est convenu d’appeler la Nouvelle République. Et jamais, en trente ans, je n’ai vu ce que j’ai vu pendant cette élection de 2018.
J’ai vu les gens tomber malades, pris à la gorge par une sorte de panique paralysante. J’ai vu des amis combattifs, habitués à la dureté de la lutte, prostrés par le sentiment d’impuissance devant la possibilité qu’un homme comme Jair Bolsonaro, un homme qui dit ce qu’il est capable de dire, l’emporte. J’ai vu des gens pleurer jour après jour. J’ai reçu des centaines de messages sur WhatsApp qui contenaient quatre phrases identiques, et la plupart venaient de femmes.
«Je suis paniquée.»
«Je suis effrayée.»
«J’ai peur.»
«Je suis épouvantée.»

Eliane Brum


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Pour le brésilien que je suis, les mots utilisés pour dire ce qui se passe au Brésil aujourd’hui ne nomment pas vraiment ce qui s’y joue. 
On parle de dictature, d’extrême droite, de fascisme.
 Des mots obsolètes. Comme si la pensée s’arrêtait au seuil de l’horreur. Comme si le silence empêcherait le monstre d’advenir.






  • 24 OCT. 2018






  • C’est un épisode peu connu de la deuxième guère mondiale. Pour retarder l’avancée des forces alliées sur Caen, les nazis ont lancés contre les tanks deux milles petits engins d’un peu plus d’un mètre. Leur nom de code était : les œufs de la mort. Leur petite taille les rendaient indétectables aux radars des blindés qui se désintégraient au contact de ces équipements menus bourrées d’explosifs. La particularité c’est qu’ils étaient conduits par des enfants tziganes entre huit et dix ans. On dit que leur entrainement s’est fait dans la plus grande joie, heureux qu’ils étaient de conduire ces mini voitures. Cet enthousiasme pendant les exercices de préparation, se doit à l’instructeur militaire, excellent pédagogue et une autorité en méthodes comportementalistes.                                                                  On ne connaît pas tous les détails des conditionnements qui ont permis que l’objectif de l’opération ait été pleinement atteint : les enfants ont sans hésitation dirigé leurs véhicules contre les chars. La seule information dont on dispose : en prévision de l’action, et pour éviter que les gamins paniquent au moment de l’intervention, un mois avant celle-ci tous ont été rendus sourds par chirurgie. 95% des engins ont percuté les chars et les ont détruits. Tous les petits pilotes sont morts.
    Hanna Arendt disait que «l’homme normal ne sait pas que tout est possible. » Mais, depuis presque un siècle, nous n’avons plus de doute, nous savons que l’inhumain fait partie de l’humain, que le pire est une banalité, que la haine et le meurtre peuvent être une méthode de gouvernement.      Mais pour le brésilien que je suis, qui a vécu un temps sous la dictature militaire installée après le coup d’état militaire de 1964, les mots utilisés pour dire ce que se passe au Brésil aujourd’hui ne nomment pas vraiment ce qui s’y joue. On parle de dictature, d’extrême droite, de fascisme. Des mots obsolètes. Comme si la pensée s’arrêtait au seuil de l’horreur, comme si l’on avait peur de penser jusqu’au bout. Par pudeur, par crainte de, en nommant le monstre, le faire exister. Comme si le silence l’empêcherait d’advenir. Mais le monstre est déjà bien là. Il rit de l’effroi qu’il provoque, il bave de jouissance en vomissant ces ordures.
    Pareillement inconsistantes sont les analyses politiques qui essayent de rendre compte du comment on est arrivé à une telle situation épouvantable. On insiste sur la corruption. Mais la corruption existe au Brésil depuis qu’il est au berceau ; donc, une telle proposition relève plutôt, soit de l’ignorance, soit de la paresse de pensée. On essaye de réfléchir au Brésil, selon les repères d’une société occidentale qui a un relatif fonctionnement démocratique ; or, au Brésil il n’y a jamais eu le rempart des contre-pouvoirs. Autrement dit, c’est encore une analyse qui adopte le point de vue colonial : Quelqu’un qui croit que Marie a fait un enfant avec une colombe, ne peut comprendre la multiplication cellulaire.                                                                                                             Quelques rappels. Steve Bannon, le suprématiste blanc (sic !), néonazi mentor de Trump, a intégré l’équipe de campagne du candidat Jair Bolsonaro. Celui-ci est en voie d’acheter, ou a déjà acheté, la chaine de télévision Record, concurrente de La Globo. Ce qui signifie que de l’argent, beaucoup d’argent, et certainement pas seulement brésilien, est déjà dans le circuit. Avant cela : il y a eu la destitution de la Présidente Dilma Roussef, et l’installation d’un gouvernement d’assassins (cette phrase n’est ni une métaphore, ni une expression de colère). Puis, sans aucune preuve, le Président Lula est mis en prison. Quelque temps après, l’actuel chef du gouvernement annule le décret qui interdit le travail esclave et lundi dernier, le 18 Octobre il a rétabli la police politique. Les preuves que Jair Bolsonaro est un néo-nazi, on les trouve dans ses déclarations et dans ce qu’il fait depuis des années. Il a voté la destitution de Dilma Roussef, en dédiant son vote au tortionnaire de Dilma Roussef, le Colonel Ustra. Le fils de Bolsonaro, député nouvel élu, se déplace avec une chemise où est imprimée l’effigie d’Ustra. Mais Bolsonaro a aussi dédié son vote, comme le rappelle Jean Mathieu Albertini, à Duque de Caxias qui a massacré la révolte des esclaves brésiliens au XIX siècle.
    Entre les deux tours de la prochaine élection, le vénérable Moa do Catendê, Maître de Capoeira, a été assassiné avec plusieurs coups de couteaux parce qu’il déclarait être contre Bolsonaro. Des femmes qui ont manifesté contre Bolsonaro sont violées, battues. Des homosexuels, sont lynchés : oh bicharada, toma cuidado, o Bolsonaro vai matar viado (oh les pédales, avec Bolsonaro, est venue l’heure de tuer les folles), ceux qui distribuent des tracts pour Haddad sont passés à la barre de fer.
    « On donne des coups de pieds sur le visage de ceux qui aiment l’art, la culture, l’éducation, la liberté d’expression, la diversité, la citoyenneté, la solidarité, la démocratie On marche docilement vers l’abîme, dans cette insanité collective où le Brésil nie un autre Brésil possible. Et la haine, et l’horreur et la haine, et rien de ce qui est dit n’a plus de sens. L’important c’est de savoir si la bourse a grimpé, si le dollar a chuté (Ceci n’est pas un poème, dans les réseaux brésiliens, Octobre 2018, anonyme)
    Oui, l’effroi est installé.
    Les extraits que je donne ici viennent tous de documents filmés au cours de sa longue députation. Ils sont visibles sur youtube ou sur des réseaux sociaux brésiliens. Sans aucun doute, Steve Bannon a bien choisi, avec Bolsonaro, le terrain d’entrainement de ses troupes.
    Je m’excuse d’avance de partager avec le lecteur français un échantillon minime de ce que vivent les brésiliens quotidiennement depuis des mois. Parce que, je sais, ce peu est déjà excessif. Mais il me semble important que vous puissiez vous représenter la peur, l’angoisse, l’effroi que vivent mes amis – qui seraient certainement ceux d’une grande majorité de ceux qui liront ce papier. Et la peur des amis de mes amis. Et la peur qu’ont aussi les pauvres, les pauvres, tous les opposants, le peuple – que le candidat néonazi désigne déjà comme ses ennemis. Croyez, c’est avec douleur et dégoût que je transcris et traduit toute cette ignominie. Mais l’indignation et la colère contre toute cette mer de boue qui traverse le Brésil, plus la solidarité avec ceux qui sont déjà menacés d’humiliation, de torture et d’assassinat, sont plus fortes que la peine et la nausée.
    Hanna Arendt disait que les nazis sont « une bande d’hommes déclassés qui cherchent à ôter aux autres leur sens de la réalité. » Voici donc Bolsonaro dans ses mots. Réflechissez. Et faites circuler ces informations.



  • lundi 22 octobre 2018

    Perquisitionné, Jean-Luc Mélenchon tord les faits et la République


     PAR 
    Ce qui s’est passé, mardi 16 octobre, n’est pas un épiphénomène de plus dans la longue liste des coups d’éclat de Jean-Luc Mélenchon. La mise en scène insoumise autour des perquisitions qui ont visé le parti politique est grave. Il serait dangereux d’avoir à s’y habituer venant d’hommes et de femmes politiques qui font l’objet d’une enquête judiciaire.

    Voici la scène. Une escouade de policiers anticorruption débarque, sous la présidence de François Hollande, chez Nicolas Sarkozy. Dans le même temps, le siège des Républicains est perquisitionné, à l’instar des domiciles de plusieurs proches de l’ancien président. Le visage déformé par la fureur, Nicolas Sarkozy déboule dans les locaux du parti qu’il dirige et pousse sans ménagement des deux mains un procureur venu superviser les opérations.
    Il crie. « La République, c’est moi ! » Il provoque un policier impassible, se colle nez à nez à lui. Il hurle. « Ma personne est sacrée ! » Derrière lui, ses plus fidèles soutiens opinent du chef avec la mine des jours sombres. « C’est une agression politique ! Ce n’est pas du droit ! » Quelques minutes plus tard, dans la rue, il continue de vociférer, mû par la rage. « Je ne suis pas un passant du coin ! »
    Tout est filmé par des caméras de télévision qui ont rappliqué dare-dare et par des téléphones portables fébriles.
    Problème : cette scène n’existe pas. Du moins pas avec Nicolas Sarkozy, bien que l’ancien président français ait connu son lot de perquisitions, suivies par la suite de nombreuses mises en cause judiciaires (financements libyens, Bygmalion, Bismuth, etc.), et qu’il n’ait jamais été avare d’outrances pour dénoncer une prétendue justice politique le traquant. Il a même comparé un jour la police anticorruption à la Stasi.
    En revanche, cette scène a existé telle quelle avec Jean-Luc Mélenchon, le patron de la France insoumise, ancien candidat à la présidence de la République qui se présente aujourd’hui comme le leader du premier parti d’opposition en France.
    Visé par deux enquêtes judiciaires distinctes, l’une sur des soupçons de faux assistants parlementaires au Parlement européen et l’autre sur de possibles détournements de fonds pendant la campagne présidentielle de 2017, Jean-Luc Mélenchon et son parti ont souhaité créer le chaos autour de leurs déboires pour faire diversion.
    Mais ce qui s’est passé, mardi 16 octobre, n’est pas un épiphénomène de plus dans la longue liste des coups d’éclat du leader insoumis. La mise en scène de Jean-Luc Mélenchon et des siens autour des perquisitions est grave. Il serait dangereux d’avoir à s’y habituer venant d’hommes et de femmes politiques qui font l’objet d’une enquête judiciaire. La seule insoumission visible, ce 16 octobre, fut celle à un certain esprit de la République.
    Car le premier scandale, dans cette séquence, n’est pas un parquet aux ordres, même si le débat est plus que nécessaire, comme l’a rappelé François Bonnet sur Mediapart, mais Jean-Luc Mélenchon lui-même, sa réaction tapageuse et l’aveuglement de ceux qui font cortège à ses arguments.
    Depuis deux jours, les fausses nouvelles volent en escadrille. La première d’entre elles consiste à dire, par un habile syllogisme, que les procureurs de la République n’étant pas indépendants en France, la perquisition visant un membre de l’opposition est la preuve d’une justice aux ordres de l’Élysée. CQFD.
    C’est pourtant bien plus compliqué que cela. Mais que valent la complexité et la nuance quand il s’agit de s’ériger en martyr ?
    Le contexte judiciaire dans lequel ces perquisitions ont eu lieu est en effet un peu particulier. Jean-Luc Mélenchon et les Insoumis sont visés dans le cadre d’une enquête préliminaire, c’est-à-dire d’investigations placées sous l’autorité directe du procureur de la République, contrairement à une information judiciaire, dirigée, elle, par un juge d’instruction, statutairement indépendant.
    Dans une enquête préliminaire, une perquisition – c’est la règle générique – ne peut avoir lieu qu’avec l’assentiment du perquisitionné. Mais il y a une exception, sinon ce serait trop facile : si l’enquête le nécessite – le besoin de surprise et de simultanéité des actes, par exemple –, la perquisition peut avoir lieu sans l’accord des principaux concernés à la seule condition qu’elle ait été validée par… un juge indépendant. En l’occurrence, un juge des libertés et de la détention (JLD) qui, comme un juge d’instruction, n’est pas soumis à une hiérarchie placée sous l’autorité du pouvoir exécutif.
    L’argument du procureur tout-puissant et seul responsable des mésaventures judiciaires de Jean-Luc Mélenchon perd de facto en consistance. Et c’est aussi oublier un peu vite le rôle des policiers dans de telles opérations qui ne sont pas que les factotums d’un procureur, lui-même à la botte de l’Élysée.
    Une autre contrevérité semble être savamment entretenue depuis plusieurs jours par Jean-Luc Mélenchon et ses amis. Celle-ci consiste à mettre en cause le nouveau procureur de Paris, Rémy Heitz, choisi par le pouvoir exécutif après une affligeante reprise en main voulue par l’Élysée, qui aurait ordonné la vague de perquisitions pour le bon vouloir d’Emmanuel Macron. Problème : Rémy Heitz n’avait pas encore pris ses fonctions ce jour-là… Et c’est son futur prédécesseur, François Molins, qui a fait la démonstration de son indépendance ces dernières années en ouvrant des enquêtes aussi bien sur Jérôme Cahuzac que sur Nicolas Sarkozy, qui était encore en poste.
    Évidemment, toutes ces vérités de fait ne peuvent, seules, effacer le débat plus que légitime, essentiel même, sur le problème structurel de la non-indépendance des procureurs en France, comme Mediapart ne cesse de le chroniquer et de le dénoncer depuis dix ans. Et tout particulièrement du rapport incestueux qu’Emmanuel Macron et son premier ministre Édouard Philippe entendent entretenir avec les représentants du parquet.
    Les hommes et femmes politiques qui refusent de donner l’indépendance aux procureurs sont les premiers responsables de cette situation délétère. Le cirque des indignations factices commence à se voir comme le nez au milieu de la figure quand, à chaque déboire judiciaire des uns, les autres louent l’indépendance de la justice, mais crient à l’agression politique quand les mêmes sont la cible de la curiosité de la justice. En la matière, Jean-Luc Mélenchon vient de faire comme Marine Le Pen, qui avait fait comme François Fillon, qui avait fait comme Nicolas Sarkozy, etc. Ni plus ni moins. Jean-Luc Mélenchon a "vis-à-vis de la justice des comportements et des opinions qui divergent au gré de ses intérêts propres. Pendant la campagne législative de 2017, il avait demandé à ses candidats de signer la charte de l'association Anticor demandant la suppression de l'immunité parlementaire. Selon cette charte, l'immunité parlementaire "concourt à une justice à deux vitesses et protège les élus plus que les simples citoyens" .Mis au pied du mur par des juges, il en invoque l'application pour lui-même."
    Pour autant, cette question de la non-indépendance du parquet est, dans le cas des perquisitions visant Jean-Luc Mélenchon, à mettre au second plan. Non seulement les raisonnements par association d’idées du leader insoumis reposent sur du sable, mais les lecteurs de Mediapart sont bien placés pour savoir que l’actuel soupçon judiciaire repose sur des éléments concrets, notamment dans l’affaire du financement de la campagne de 2017. Ceux-ci constituent-ils un délit pénal ? Seule la justice peut le dire et c’est d’ailleurs à cette fin qu’elle tente, tant bien que mal, de mener des perquisitions avant d’auditionner les personnes concernées.  
    Le drame de ces derniers jours est bien le visage politique qu’a offert Jean-Luc Mélenchon aux citoyens. Ce fut le dévoilement d’un homme qui revendique, en furie, d’être intouchable, qui pense être la République comme jadis Louis XIV l’État, qui assure sans ciller que sa personne est sacrée.
    Le patron des Insoumis voudrait faire accroire qu’au nom de la séparation des pouvoirs le représentant du pouvoir parlementaire qu’il est ne pourrait être inquiété de la sorte par la justice. Rien n’est plus faux. Quand Montesquieu théorise en 1748 la séparation des pouvoirs dans L’Esprit des lois, c’est pour éviter précisément l’abus de chaque pouvoir. « Il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir », écrivait ce père de la nation dans sa maxime célèbre.
    En un mot, c’est exactement l’inverse de la position de Jean-Luc Mélenchon. Non, la séparation des pouvoirs, ce n’est pas la liberté donnée à chacun d’entre eux de faire ce qu’il veut à l’abri d’on ne sait quelle espèce d’immunité. M. Mélenchon a beau se penser supérieur à un passant, son statut ne peut empêcher que la justice passe.
    Le patron des Insoumis réalise-t-il que, contrairement au scandale qu’il dénonce, il fut traité durant cette vague de perquisitions avec égard et privilège ? N’importe qui se permettrait de pousser un procureur de la sorte, légitimant une forme de violence à l'égard de l'autorité judiciaire et policière, finirait dans la seconde en garde à vue.  Pas Jean-Luc Mélenchon.
    Le patron des Insoumis se rend-il compte de la violence symbolique d’un prétendant à la magistrature suprême qui pense pouvoir s’en prendre physiquement à un représentant du ministère public parce qu’il ne supporte pas d’être la cible de l’œil judiciaire ? Que se passera-t-il si un jour il atterrit à l’Élysée ? Qu’arrivera-t-il aux policiers et aux procureurs non soumis, auxquels il n’a d'ailleurs pas prévu de donner une totale indépendance, qui voudront enquêter sur un proche du président Mélenchon ?                                                    Benoît Hamon ne veut pas se ranger derrière le «nouveau César» Mélenchon «La gauche a-t-elle vocation à se rallier derrière un nouveau César? Non. La gauche a toujours été diverse», a t'il rappelé, renvoyant le leader de La France Insoumise à la figure du général romain. «Je constate une pratique personnelle de Jean-Luc Mélenchon qui ne correspond pas à l'idée que je me fais de l'intelligence collective»                             Le chroniqueur Yann Moix dézingue Jean-Luc Mélenchon"Ce n'est pas parce qu'on est l'ennemi de la xénophobie et du fascisme, ce qui est son cas, et l'ennemi des antisémites et de l'extrême droite ce qui est son cas, qu'on est un démocrate pour autant. Il nous a prouvé, de nouveau qu'il n'était ni démocrate, ni républicain. On s’aperçoit que c’était un petit dictateur de carton-pâte ! Je suis heureux qu’il ait échoué aussi près du but parce que c’est le signe d’un homme blessé, vexé, humilié par sa défaite. C'est vraiment indigne de tout ce que j'imaginais sur lui", a conclu le chroniqueur. 
    La réponse se trouve dans les images du 16 octobre, mais il n'est pas certain que le chef insoumis sera pressé, ce jour-là, de les diffuser sur Facebook et Twitter.