Le peuple qui vous admire ne connait pas peut-être ce secret.
Il croit que la noblesse
est une grandeur réelle,
et il considère presque
les Grands comme étant d'une autre nature que les autres.
Ne leur découvrez pas cette erreur, si vous voulez, mais n'abusez
pas de cette élévation avec insolence,
et surtout ne vous méconnaissez pas
vous-même,
en croyant que votre être a quelque chose de plus élevé que celui
des autres.
Blaise
Pascal
Celui
qui avait construit sa campagne sur l’exemplarité et promis une cure
d’austérité aux Français, voit ses contradictions et ses prétendus alliés se
retourner contre lui.
"Il faut bien mentir quelquefois quand on est évêque."
(Jean-Jacques Rousseau)
(Jean-Jacques Rousseau)
« Je voudrais
simplement dire que je suis scandalisé par le mépris et la misogynie de cet
article »,
a affirmé M. Fillon. « Alors,
parce que c’est mon épouse, elle n’aurait pas le droit de travailler ?
Imaginez un instant qu’un homme politique dise d’une femme – comme
le fait cet article – qu’elle ne sait que faire des confitures. Toutes les
féministes hurleraient. Voilà ce que j’ai à dire. »
L'ancien premier ministre vivait dans un tel sentiment d’impunité, qu’« il s’est permis de donner des leçons à tout le monde, sans jamais prévenir ses équipes qu’il avait lui aussi un petit problème à solder ».
L'ancien premier ministre vivait dans un tel sentiment d’impunité, qu’« il s’est permis de donner des leçons à tout le monde, sans jamais prévenir ses équipes qu’il avait lui aussi un petit problème à solder ».
Fillon
semble en effet avoir oublié qu’en octobre
dernier, il résumait la
ministre de l’écologie, Ségolène Royal, à son statut d’ex-femme de François
Hollande. Face à Nicolas Sarkozy et ses multiples
casseroles d’abord, face à Alain Juppé et sa condamnation pour “prise
illégale d’intérêts” dans l’affaire des emplois fictifs de la ville de Paris
ensuite, François Fillon n’a cessé
d’endosser le costume de Monsieur Propre. Multipliant les allusions à peine
voilées aux démêlés judiciaires de ses adversaires à primaire, il expliquait un
jour que ceux qui ont « des
affaires dans tous les sens » ne devraient pas être
investis ; un autre que s’il était « mis
en examen il ne serait pas candidat » ; et encore un autre
que, lui président, « il n’y
aurait jamais de responsables politiques, de ministres qui soient mis en
examen ». « Question
de morale », concluait-il invariablement.
Penelope
Fillon a été la collaboratrice de son mari (son attachée parlementaire) pendant
quatre ans, tout cela, en soi, est parfaitement légal . Et quand en
2002, le député Fillon est appelé au gouvernement, son suppléant va garder
cette attachée et continuer à la payer. Très
généreusement, d'ailleurs, puisqu'elle commence visiblement à 3 900 euros
bruts par mois, et qu'elle finira, en 2006, à 7 900 euros.
Ce qui doit laisser rêveurs, aujourd'hui, un certain nombre de collaborateurs.
En
revanche, s'il se confirme que Penelope Fillon n'a jamais été vue ou n'a jamais
travaillé à l'Assemblée, cela devient un "emploi fictif". Un soupçon suffisamment important pour
justifier l'ouverture, par le parquet national financier, d'une enquête
préliminaire.
En soi, recruter l'un de ses
proches est non seulement légal, mais officiel et très répandu. Et c'est le cas
autant à droite qu'à gauche. Claude Bartolone en fait partie, Jean-François
Copé aussi, Eric Ciotti ou encore Gilbert Collard.
Mais ce qui reste choquant dans
toute cette affaire, c'est qu'elle
concerne un homme qui ne cesse d'appeler à une meilleure dépense des deniers
publics...
"Un candidat à la
présidence qui, au côté de sa charmante épouse Pénélope et de son fidèle
destrier, reçoit les journalistes en leur demeure seigneuriale, a quelque chose
de surréaliste en ces temps de grandes difficultés économiques et sociales où
tant de Français peinent à joindre les deux bouts", "Comment l'homme au manoir peut-il
prétendre représenter le peuple",
En résumé, sans qu’on ne l’ait jamais su, C'est peut-être à cause de son train de vie que François Fillon estime que "les Français vivent au-dessus de leurs moyens". Vacances en Afrique aux frais du contribuable, factures non payées à l'Elysée, déplacements dans son château privé avec l'argent de nos impôts... l'ancien ministre, qui a fait quadrupler la taille de son appartement de fonction à Matignon (308m²), semble avoir une conception bien étrange de l'austérité qu'il préconise dans son programme !
L’austère couple Fillon a successivement vécu sous perfusion de fonds publics, sous les mamelles d’un milliardaire ami, et de la vente de « conseils » à des clients mystère. On ne s'étonnera plus que François Fillon ait voté contre les lois sur la transparence de la vie publique en octobre 2013