Aux
totalitarismes de XXe siècle ont succédé la tyrannie
d'un capitalisme
financier qui ne connait plus de bornes,
soumet États et peuples à ses spéculations,
et le retour de
phénomènes de fermeture xénophobe,
raciale, ethnique et territoriale.
Le chemin de
l'espérance
Edgar Morin
Chaque année au début de l’année, se tient à Davos le
Forum économique mondial où sont attendues plus de 2 500 personnes, dont
une quarantaine de chefs d’état et de gouvernement; ainsi que des décideurs
politiques et économiques parmi les plus influents au monde.
Ce n’est donc pas un hasard si Oxfam publie cette semaine un nouveau rapport intitulé « En finir
avec les inégalités extrêmes », et que la directrice générale d’Oxfam
international, Winnie Byanyima, se rend à Davos pour rencontrer certains des
intervenants.
Dans ce
rapport, Oxfam souligne l’augmentation,
depuis le début de la crise économique, des inégalités économiques au profit
des personnes les plus riches : aujourd’hui, les 85 plus grandes fortunes au monde possèdent autant que la moitié la
moins riche de la population mondiale. D’un côté, les profits de très
grandes entreprises, les salaires d’une
poignée de dirigeants et les transactions boursières battent chaque jour de nouveaux records, et ne montrent aucun signe
de ralentissement, tandis que de l’autre, le chômage et la précarité
augmentent…
1% vs. 99%
"Qu'ils
s'en aillent tous!"
Demain,
des millions de gens iront prendre aux cheveux les puissants, excédés de les
voir saccager notre pays et condamner la population de la cinquième puissance
économique du monde au recul de tous ses acquis sociaux. Ils le feront, révulsés
par les mœurs arrogantes des amis de l'argent, non seulement ce Président (Sarkozy...) et
son gouvernement, mais aussi toute l'oligarchie (qui a suivit): les patrons hors de prix, les
sorciers du fric qui transforment tout ce qui est humain en marchandise, les
financiers qui vampirisent les entreprises, les barons des médias qui ont effacé
des écrans le peuple. Du balai ! Ouste ! De l'air ! Je souhaite une révolution
"citoyenne" en France pour reprendre le pouvoir à l'oligarchie, au monarque
présidentiel, et à l'argent roi.
J.
L. Mélenchon, 2011
Près de la
moitié des richesses mondiales est entre les mains des 1 % les plus riches,
tandis que 99 % de la population mondiale se partagent l'autre moitié. Et
cela dans le monde entier : l'Inde a vu le nombre de ses milliardaires
passer de seulement 6 à 61 ces dix dernières années, concentrant environ 250 milliards de dollars entre les mains de quelques
dizaines de personnes dans un pays qui compte 1,2 milliard d'habitants.
On pourrait
penser que ces milliardaires se contenteraient de cet argent, mais pour Oxfam, ces inégalités économiques riment de plus en
plus avec confiscation du pouvoir politique au profit des plus riches,
posant un véritable défi pour la démocratie et entravant tous les efforts qui
sont fait pour lutter contre la pauvreté.
Oxfam
s’inquiète également pour l’avenir, et du risque de voir ces privilèges se transmettre de générations en générations. Cela vous
rappelle quelque chose ? Oui, sous l’Ancien régime que nous apprenons à
l’école, chaque corps, chaque communauté avait ses règles, ses devoirs et ses
privilèges et visait à les perpétuer coûte que coûte.
Bien entendu, aujourd’hui cela a bien changé, mais les élites sont toujours soucieuses de
leurs intérêts.
Dans leur
ouvrage « Les ghettos du gotha », les sociologues Monique
Pinçon-Charlot et Michel Pinçon parlent de la
mobilisation des élites françaises pour perpétuer leur mode de vie, et
détaillent les nombreux « cercles » qui défendent leur pré-carré.
Ils y soulignent le contraste « entre les discours de ces familles sur des
sujets économiques et politiques, qui prônent la flexibilité du travail et la
mobilité des salariés, et leurs propres pratiques qui visent au contraire à la
multiplication des enracinements et à la continuité à travers les générations » C’est également
ce que souligne le journaliste Hervé Kempf dans son ouvrage « L’oligarchie ça suffit, vive la
démocratie » :
« Ce
groupe a acquis un pouvoir énorme, qui lui permet de contrôler les grands choix
collectifs. Derrière l’apparence d’une démocratie représentative, le destin de
la collectivité est déterminé par un petit groupe de gens, la classe
oligarchique »
Quelques solutions ?
Les chefs
d’Etats et de gouvernement réunis à Davos ont le devoir d'inverser la
progression galopante des inégalités. Oxfam insiste sur la nécessité de prendre
des décisions ambitieuses, notamment concernant les paradis fiscaux, qui
décuplent les inégalités économiques ; sur la mise en place de fiscalité
progressive sur les richesses et les revenus ; en encourageant les États à utiliser leurs recettes fiscales pour
financer la protection sociale universelle et non de simples ‘’filets de
sécurité’’; ou en défendant un salaire minimum vital.
Ces
« gens-là » n'ont jamais renoncé.
Utilisant
désormais les leviers financiers,
une
caste confisque les fruits des efforts de tous,
collectivisant les pertes et privatisant les
bénéfices,
ils
ont simplement changé d'échelle.
Elle est désormais planétaire. Et ils se
gavent.
Face
à cela, la gauche, qui n'a rien appris en plus de cent ans.
Rien.
Ni
sur le fond, ni sur les méthodes, encore moins sur la nécessité
de la morale dans l'action.
Danielle
Mitterrand
Oxfam demande
également la mise en place d'un objectif global pour mettre fin aux inégalités
économiques extrêmes dans tous les pays, avec par exemple la surveillance
constante de la part des richesses allant aux 1 % les plus riches dans chaque
pays.