Les comptes peu ordinaires de Rachida Dati
Au ministère de la Justice, un train de vie très "place Vendôme"
« Bon appétit, messieurs !
Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison !
Donc vous n'avez pas honte et vous choisissez l'heure,
L'heure sombre où l'Espagne agonisante pleure !
Donc vous n'avez ici pas d'autres intérêts
Que remplir votre poche et vous enfuir après !...
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison !
Donc vous n'avez pas honte et vous choisissez l'heure,
L'heure sombre où l'Espagne agonisante pleure !
Donc vous n'avez ici pas d'autres intérêts
Que remplir votre poche et vous enfuir après !...
L'état s'est ruiné dans ce siècle funeste,
Et vous vous disputez à qui prendra le reste !
Et vous vous disputez à qui prendra le reste !
Victor Hugo "Ruy Blass"
Les frais de l’ancienne garde des sceaux Rachida
Dati chiffonnent la Cour des comptes. Dans un arrêt
rendu le 22 janvier et révélé par Le Point dans
son édition du 14 mai, les magistrats de la rue Cambon font état de dépenses de
communication indûment payées par le ministère de la justice à l’époque où
celle qui est aujourd’hui la maire (UMP) du 7e arrondissement de Paris en
détenait le portefeuille.
Les
frais de Rachida Dati mène-t-elle la vie de château aux frais de la place
Vendôme ? les dépenses de la ministre de la Justice
"ont grimpé de manière vertigineuse". En décembre 2007, les frais de
représentation auraient ainsi atteint 270 000 euros, soit un dépassement de 30
% du budget initialement alloué. "le contrôleur financier du ministère
(Maurice Bestoso) s'en inquiète et a rappelé à l'ordre le cabinet de la garde
des Sceaux", ce que conteste Guillaume Didier, porte-parole du ministère.
"Toutes les dépenses ont été payées, c'est-à-dire validées, par le
contrôleur financier."
Les frais de réception du ministère de la
Justice ont nécessité une rallonge budgétaire de 100.000 euros en 2007 et près
des deux tiers des crédits de 2008 ont par ailleurs été dépensés, a indiqué
jeudi 27 mars le porte-parole de la Chancellerie … Selon Mediapart, cela concernerait
"des paires de collants" et de des "frais maquillage". Guillaume Didier a expliqué qu'il y
avait simplement au ministère "le
minimum nécessaire pour permettre des raccords de maquillage".
Il a assuré enfin que le ministère ferait preuve de "vigilance pour respecter les budgets", assurant que les buffets dressés pour les réceptions de la Chancellerie "sont extrêmement modestes".
Le site Mediapart indique également que l'argent aurait été dépensé pour des voyages et des restaurants.
Il a assuré enfin que le ministère ferait preuve de "vigilance pour respecter les budgets", assurant que les buffets dressés pour les réceptions de la Chancellerie "sont extrêmement modestes".
Le site Mediapart indique également que l'argent aurait été dépensé pour des voyages et des restaurants.
La Cour établit également que le cabinet de Mme
Dati a engagé des dépenses notamment pour des « vêtements de luxe », sans produire les pièces, à
l’époque, qui justifient qu’elles auraient dû être prises en charge par l’Etat.
Au total, le montant des factures irrégulières, selon la Cour des comptes,
s’élève à 187 588,63 euros. La loi
prévoit que la responsabilité personnelle et pécuniaire du comptable du
ministère est engagée.
« Paiements litigieux »
. Elle considère, en revanche, que 8 985,87
euros correspondent à des « paiements litigieux » que le
comptable n’aurait pas dû rembourser. En passant en revue les dépenses du
ministère de la justice entre 2007 et 2010, la Cour des comptes a découvert des
factures pour un « marché de conseil en stratégie », passé en
2008 avec la société Giacometti Péron & Associés d’un montant total de 178 602,76 euros. Or, « aucune
des pièces produites a posteriori » par le comptable pour justifier
son accord « ne comportent l’attestation “service fait” », indique
la Cour qui met en doute la réalité de la prestation. Dès lors, « il n’est pas établi que l’Etat était
légitimement débiteur des sommes en cause », indiquent les
magistrats.
Au fil de son contrôle, la Cour a également
découvert que le comptable du ministère avait remboursé au cabinet de Mme Dati
des « factures d’achats de
vêtements de luxe, de consommation de boissons ou de repas, d’achats de pâtisseries,
de journaux, de produits de pharmacie ». En passant en
revue le détail de ces dépenses, la Cour a estimé que certaines de ces factures
avaient été justifiées
Bien que ces dépenses aient été justifiées à
l’époque par le cabinet de la garde des sceaux comme des « frais de réception
et de représentation », la Cour remarque qu’« aucune attestation de l’organisateur de la réception n’a été
produite à l’appui du versement ».
Foulards et cravates
De son côté, Mme Dati nie que ces dépenses aient été
réalisées pour son usage personnel. « Les
vêtements et accessoires de mode achetés, essentiellement des foulards et des
cravates, servaient à offrir des cadeaux aux représentants des délégations
étrangères en visite. C’est une pratique traditionnelle des bonnes relations
diplomatiques », estime Aurélien Hamelle, avocat de
l’ancienne ministre, contacté par Le Monde. Les 6 000 euros
restants servaient, selon Mme Dati, à payer ses déjeuners professionnels dans
le cadre de « frais de représentation ».
Au sujet des contrats passés avec la société de
conseil de Pierre Giacometti, l’avocat de l’ancienne garde des sceaux explique
qu’elle n’a pas géré ce dossier. « C’est
l’administration centrale qui a signé les contrats dans le cadre de la
politique de communication du gouvernement, pilotée par le service
d’information du gouvernement », déclare Me Hamelle.
Mme Dati a également riposté sur le front politique, sur i-Télé, jeudi 14 mai :
"Je ne laisserai pas faire. Ils veulent me qualifier - comme certains dans l'entourage de
Nicolas Sarkozy -, de voleuse de poules,
d'Arabe, de beurette ? Certains me traitant de zoubida...
Maintenant stop !
Sans vous parler des attaques
sexistes. Et on veut me ramener sur le
terrain du fric, sur le bling-bling ?" a fustigé Mme Dati.
"Je n'ai jamais rien dit, on m'a
proposé d'écrire des livres, j'ai toujours refusé mais maintenant, trop c'est
trop !" a-t-elle menacé.
Enfin, elle a sommé Pierre
Giacometti, conseiller de Nicolas Sarkozy, de s'expliquer sur les marchés qu'il
détenait alors auprès de certains ministères, dont le sien, obtenu selon elle
"à leur insu".
Les 180 000 euros évoqués plus haut auraient en effet, selon la
Cour des comptes, servi à des dépenses
de communication dans le cadre de contrats passés avec la société
GiacomettiPéron.
« Je ne me laisserai pas salir. (…) Ça
vient de nos propres rangs, j’en ai parlé à Nicolas Sarkozy. »