samedi 15 octobre 2016

Quand Sarkozy recevait Assad..Kadhafi & Poutine ...

Des dizaines, des centaines d’hommes et de femmes meurent, donc, et pendant ce temps-là, la classe politique française se regarde le nombril avec des yeux de myope. La gauche préfère débattre à n’en plus finir des supposées trahisons de François Hollande, quand la droite, elle, s’empaille pour savoir si nos ancêtres peuvent être ou non qualifiés de gaulois
Désolant spectacle que ce petit monde tristement replié sur lui-même au point de ne plus avoir d’avis sur le monde qui l’entoure et les menaces qui en découlent.
Cela se passe à 4.000 kilomètres d’ici. Un déluge quotidien de bombes s’abat sur Alep, écrasant hommes, femmes et enfants, en d’autres mots, la fameuse population civile, comme on le dit quand on veut noyer sous un épais langage diplomatique des victimes faites de chair et de sang.
Ça se passe à 4.000 kilomètres donc, et nous regardons Alep s’effondrer, impuissants. Les admonestations et les mises en garde s’empilent sur le bureau du Conseil de Sécurité comme autant de lettres mortes. Il en faut plus, et tout le monde le sait, pour émouvoir d’aussi sinistres personnages que Bachar al-Assad et Vladimir Poutine.
Tout le monde sait aussi qu’il aurait pu en être autrement si, dès le mois d’août 2013, les Occidentaux avaient fait bloc, si Washington n’avait pas lâché Paris à l’époque, si dans la foulée des "printemps arabes", les Syriens étaient parvenus à mettre un terme aux quarante ans de régime de la famille Assad, si le souvenir de Guernica, de Dantzig, de Grozny ou de Benghazi avait suffi à émouvoir l’opinion publique internationale… Las ! On ne fait pas de géopolitique avec des "si", mais avec des "quand".
Pour le coup, il serait injuste de blâmer outre mesure la position de la France qui proposa jusqu’au bout d’intervenir tant que la perspective de représailles occidentales était encore crédible, bref, tant qu’il en était encore temps. Elle se heurte aujourd’hui à la fermeté de Moscou entré avec fracas et fureur dans cette danse macabre depuis un an.
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Avec une froideur assumée, le maître du Kremlin juge depuis le début que l’anéantissement de Daech passe après le maintien du régime de Damas et la défense de ses propres intérêts dans la région, torpillant au passage tout espoir d’accord diplomatique pour résoudre la crise syrienne avec l’opposition.
Non, l’interrogation première porte sur le rôle des Etats-Unis désormais obnubilés par leur campagne présidentielle. Après avoir renoncé pour des raisons de politique intérieure à une nouvelle intervention au Proche-Orient, l’administration américaine paie aujourd’hui très cher son aveu de faiblesse et paraît incapable d’imposer quoi que ce soit, et même de peser sur une solution. En matière de relations internationales, il ne suffit pas de crier au loup, encore faut-il savoir mordre. 
Quand Sarkozy recevait Assad
Des dizaines, des centaines d’hommes et de femmes meurent, donc, et pendant ce temps-là, la classe politique française se regarde le nombril avec des yeux de myope. La gauche préfère débattre à n’en plus finir des supposées trahisons de François Hollande, quand la droite, elle, s’empaille pour savoir si nos ancêtres peuvent être ou non qualifiés de gaulois
Désolant spectacle que ce petit monde tristement replié sur lui-même au point de ne plus avoir d’avis sur le monde qui l’entoure et les menaces qui en découlent.
Qui ose demander aujourd’hui à Nicolas Sarkozy pourquoi et comment il a cru pouvoir renouer le lien avec Bachar al-Assad en l’invitant en grande pompe à Paris lorsqu’il était président ?
 Qui ose intimer à François Fillon ou Marine Le Pen d’expliquer d’où leur vient leur indulgence pourVladimir Poutine ?
Qui interroge aujourd’hui Jean-Luc Mélenchon sur le fait qu’il pronostiquait il y a six mois seulement que l’intervention russe allait selon ses propres mots "régler le problème en Syrie" ? Personne.


jeudi 13 octobre 2016

Moi, président de la République, ...

Nous avons bien des préjugés à vaincre,
 Avant de concevoir seulement que la source de toutes les mauvaises lois, que l’écueil de l’ordre public,
C’est l’intérêt personnel, c’est l’ambition et
la cupidité de ceux qui gouvernent.”... 
Robespierre
Lors du congrès de l’Union syndicale des magistrats (USM), le président affirmait en public que « ce sont d’abord les magistrats qui font la justice », le même entonne un tout autre refrain dans le huis clos de son bureau, devant les journalistes du Monde. Il parle de la justice comme d’« une institution de lâcheté ». Visant surtout ses gradés, il ajoute : « C’est quand même ça, tous ces procureurs, tous ces hauts magistrats, on se planque, on joue les vertueux… On n’aime pas le politique. La justice n’aime pas le politique… »

Le premier président Bertrand Louvel a déclaré lors d’une audience solennelle que ces commentaires posaient "un problème institutionnel" et reproché à François Hollande de "diffuser parmi les Français une vision dégradante de leur justice" .Le procureur général Jean-Claude Marin a ajouté qu’un entretien mercredi soir entre M. Hollande et les deux hommes "n’avait pas atténué le sentiment que la magistrature (avait) ressenti face à une nouvelle humiliation."                                               
Le garde des sceaux, M. Urvoas a ajouté que le chef de l’État n’avait pas eu "un jugement porté publiquement à l’occasion d’une émission télévisée sur tel ou tel magistrat", allusion à l’ex-président de la République Nicolas Sarkozy, dont les relations avec les juges ont été souvent houleuses. Auparavant, Nicolas Sarkozy, alors président de la République, s'en prenait régulièrement aux magistrats - en particulier aux juges d'instruction

François Hollande se montre en totale déconnexion avec les enjeux fondamentaux, évaluant les “affaires” exclusivement sous l’angle de leur impact électoral.
Un peu comme si la lutte contre la corruption n’était pas porteuse de revendications citoyennes, qui dépassent la simple impression de tir aux pigeons que le spectacle des “affaires” peut parfois offrir : redonner confiance aux citoyens dans le fait démocratique, récupérer les masses considérables d’argent qui échappent à la richesse des nations, moraliser durablement la vie publique…  
Un peu comme s’il n’y avait aucune leçon à tirer, en dehors de quelques calculs de boutiquier, du fait que le portrait de la France de 2016 soit – outre le chômage, la menace terroriste et la furia identitaire – celui d’un pays miné par la corruption.
Les faits, pourtant, sont là, sous nos yeux : un ancien président de la République (Nicolas Sarkozy) deux fois mis en examen, comme une trentaine de ses proches (ministres, avocats, conseillers, policiers…), un ancien premier ministre candidat (Alain Juppé) condamné, un parti d’extrême droite (le Front national) renvoyé devant un tribunal correctionnel pour « complicité d’escroqueries », un ancien ministre du budget (Jérôme Cahuzac) fraudeur fiscal, une ancienne ministre de l’économie aujourd’hui directrice du Fonds monétaire international (Christine Lagarde) bientôt jugée, le patron du parti majoritaire (Jean-Christophe Cambadélis) deux fois condamné par la justice financière – liste non exhaustive.
Les exemples du mépris (au mieux du dédain) présidentiel pour les “affaires”, et de ce qu’elles disent de l’état du pays, sont légion dans l’ouvrage. Les deux reporters du Monde l’écrivent eux-mêmes : « Il nous l’a suffisamment répété, il ne compte pas sur les “affaires”, dont il juge qu’elles ont un faible impact sur l’électorat, et dans tous les cas ne profitent pas aux partis traditionnels, bien au contraire. » François Hollande : « Je crains que ce ne soit regardé comme une des illustrations de la décomposition du système démocratique. » Capable d’un grand cynisme, le président n’exclut pas, cela étant, de se servir desdites “affaires” en temps utile, « dans une campagne »
Un exemple est particulièrement instructif sur la vision présidentielle. Quand éclatent en 2014, à quelques jours d’intervalle, l’affaire Buisson, du nom de l’ancien conseiller de Sarkozy pris dans les filets de la justice, et l’affaire “Bismuth”, du faux nom dont s’était affublé le même Sarkozy pour comploter contre des juges trop fouineurs, François Hollande se plaint : « On avait l’inversion de la courbe du chômage, le pacte de responsabilité, nos initiatives sur l’Ukraine… On n’a pas pu expliquer tout ce qu’on avait fait. Franchement, ces affaires-là, elles ne nous servent pas […]. Ça n’a aucun intérêt pour nous. » « Intérêt », « servir » il ne sort guère du registre utilitariste.
De l’affaire Bygmalion, il ne sait d’ailleurs que penser, ou disons qu’il se tâte. Au départ, la responsabilité du candidat Sarkozy dans l’explosion du plafond de dépenses lui semble indiscutable : « Moi je n’ai pas signé les chèques, donc je ne peux pas dire que Sarkozy les a signés. Mais à un moment, on sait, assène-t-il en 2014. Parce qu’il y a quelqu’un qui vous dit : “Là, on ne peut pas, on va être repérés”. » Puis voilà qu’en février 2016, il épouse la ligne de défense sarkozyste : « Je pensais que sur cette affaire le Conseil constitutionnel avait tout dit […]. J’ai trouvé que la mise en examen [de Sarkozy] était peut-être automatique dès lors qu’il avait signé les comptes mais n’indiquait rien sur sa connaissance ou pas de l’affaire Bygmalion. » À force de vouloir démontrer son refus de toute instrumentalisation des affaires, il s’approche de l’absolution.
C’est que la médiatisation grandissante du dossier Bygmalion l’inquiète pour lui-même : « Ce n’est pas bon pour la politique […]. Une bonne partie de l’opinion publique doit se dire […] : “Est-ce que les autres n’ont pas fait pareil ? [Sarkozy] se fait pincer, il s’est fait rattraper. Et Hollande ?” » Le travail des juges a cet inconvénient, en effet, qu’il réveille la vigilance des citoyens et les questions légitimes – sans susciter de réponses législatives pour autant, puisque le PS n’a presque rien entrepris pour renforcer les contrôles sur le financement de la vie politique.
Les “affaires” permettent en tout cas au président de la République de se tendre un miroir pour y admirer son reflet et constater qu’il n’est pas Sarkozy. « Moi, président de la République, je n’ai jamais été mis en examen… Je n’ai jamais espionné un juge, je n’ai jamais rien demandé à un juge, je n’ai jamais été financé par la Libye… », se rassure le chef de l’État, reprenant la fameuse anaphore du débat d’entre-deux-tours de 2012.
En matière de moralisation, François Hollande n’a certes pas tout fait (il a renoncé à supprimer la Cour de justice de la République réservée aux ministres, refusé de faire sauter le “verrou de Bercy” dans la lutte contre la fraude fiscale, etc.), mais il a bien plus agi que ses deux prédécesseurs, en interdisant toute instruction du ministère de la justice dans une affaire individuelle, en créant le Parquet national financier (PNF) et la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) en 2013, puis l’Agence française anticorruption cette année.

Tout est fait, pour que, en France, pays des Droits de l’Homme dont les dirigeants donnent des leçons de démocratie à la planète entière, il ne puisse jamais y avoir un référendum à la demande du peuple, pour proposer une loi ou abroger un texte.

lundi 10 octobre 2016

Une seule stratégie de campagne s'impose : mentir et tricher.  




Une seule stratégie de campagne s'impose : mentir et tricher.        Pour Najat Vallaud-Belkacem, "le vrai modèle de Nicolas Sarkozy n'est pas Angela Merkel, mais un mélange de Silvio Berlusconi, de trump  et de Vladimir Poutine, avec le vide idéologique et la brutalité des méthodes ".

Dans la bouche de Donald et Nicolas, les journalistes forcément "de gauche" sont des représentants de cette élite qui a perdu le contact avec la réalité et se moquent des intérêts du peuple… On peut bien leur mentir. Ils ne sont pas légitimes ce ne sont que des nains malfaisants. Trump les insulte. Sarkozy dézingue en direct ceux qui lui cherchent des poux au sujet de sa mise en examen dans l’affaire Bygmalion, ses revirements politiques ou sa responsabilité de chef d’état dans le naufrage de la Libye

Pas un jour sans que l’une de ses saillies passées ou présentes ne défraie la chronique. Nicolas Sarkozy peut cracher sur ses anciens collaborateurs et ses adversaires à longueur de off :

le Président Hollande
De près, immonde. Ses cheveux sont mal teints, il a l’air d’un ministre chinois. La graisse dégouline sous sa chemise, et, en dessous, il a des petites jambes d’enfant…"
 Fillon, 'notaire de province', au regard torve,
Juppé ? Un vieillard dont il n’a pas peur,
Gérard Larcher "trop laid"
pour intégrer le gouvernement,
Borloo, tellement nerveux qu’il se 'bouffe les crottes de nez'

"Mme Najat Vallaud Belkacem aurait mieux fait de se taire, elle nous fait honte"*

"Est-ce que c'est possible d'avoir des manuels scolaires où l'on n'enseigne pas la théorie du genre sans être dépeint comme un passéiste ?",

a demandé Nicolas Sarkozy, lors d'un meeting dans le cadre des primaires de la droite et du centre en vue de la présidentielle de 2017. 


* La théorie du genre a fait son grand retour après que le Pape, alerté par un parent français, s’est alarmé de l’enseignement, supposé, de la ‘’théorie du genre’’ dans les manuels scolaires.

Dans la foulée, Najat Vallaud-Belkacem a dit regretter ‘’une parole légère et infondée’’ du souverain pontife ‘’victime de la campagne de désinformation massive des intégristes’’.

Pour Najat Vallaud-Belkacem, en réponse au candidat Sarkozy, Honte ? c’est le monde à l’envers

 ‘’Ce qui fait honte à la France M Sarkozy, c’est l’image que vous avez donné de la France

pendant un quinquennat jalonné par d’innombrables affaires de corruption et de népotisme,

par la complaisance et la soumission envers des dictateurs criminels

comme Kadhafi ou Bachar al-Assad’

‘’Ce qui fait honte à notre pays, ce sont vos insultes à l’égard de nos concitoyens,

ce sont vos discours de Dakar et de Grenoble,

éructés par des conseillers d’extrême-droite enrichis par les sondages illégaux 

 sans oublier les tricheries d’argent, de plus de 20 millions d’euros aux élections, 

comme si la démocratie pouvait s’acheter’’.


Des deux côtés de l’Atlantique, la rhétorique populiste est censée complaire à une "majorité silencieuse" blanche au comble de l’angoisse identitaire. Il s’agit de nommer les problèmes tout en se proposant comme la solution. L’auteur de "Tout pour la France" et le bâtisseur américain qui promet de "rendre sa grandeur à l’Amérique" sont de la race des sauveurs.

"A chaque fois que Nicolas Sarkozy prend la parole, il abaisse le niveau du débat dans ce pays",

Christiane Taubira

Reste que populisme à la Sarkozy n’est pas tout à fait abouti. L’ancien président de la République française se distingue encore de Trump - et de Marine Le Pen - sur un point crucial : il cale devant les arguments souverainistes en matière économique. Pas question pour lui de fustiger la mondialisation comme le candidat républicain ou l’Europe libérale comme la patronne du Front national

"Je veux une politique économique centrée sur les entreprises", dit-il en promettant 300.000 suppressions de postes de fonctionnaires et des baisses d’impôts pour les classes moyennes. La belle affaire ! Trump, lui, y va carrément. "Des voitures américaines rouleront sur nos routes. Des avions américains voleront dans les cieux, des bateaux américains écumeront les mers. De l’acier américain supportera de nouveaux gratte-ciels, des mains américaines reconstruiront le pays et de l’énergie américaine puisée à des sources américaines alimenteront la nation." ...Encore un effort M. Sarkozy