mercredi 28 mai 2014

« Les Français ont la mémoire courte » ( Philippe Pétain).

Le rapport qu'entretient Jean-François Copé à l'argent apparaît au grand jour en septembre 2007, bien avant que soient révélés ses liens avec Ziad Takieddine, devenu millionnaire grâce aux ventes d'armes du gouvernement Balladur, avait longtemps dissimulé sa fortune au fisc français, le député et maire de Meaux avait même juré n'avoir « jamais eu connaissance de sa situation fiscale ». À la question : « Est-ce que vous trouvez normal qu'une personne qui vit en France, et dispose d'une fortune de 40 millions d'euros, ne paye pas d'impôts ? », il avait répondu : « La question, vous ne la posez pas dans les meilleures termes. Il y a une administration qui est là pour le vérifier (.). Je n'ai pas de raisons de mettre en cause le travail de l'administration fiscale. ». Ministre du budget, il ne pouvait être au fait du travail quotidien de son administration.                                         Président de l'UMP, il ne peut pas être « au fait de la gestion quotidienne » du parti « dans sa dimension comptable ». C'est du moins ce qu'il a expliqué après les nouvelles révélations de Libération concernant les 18 millions d'euros empochés par Bygmalion au cours du premier semestre 2012 pour l'organisation de 70 conventions dont personne ne se souvient. Une fois de plus : les mêmes mots, la même ligne de défense.

Dominique Dord (En 2012, le trésorier du parti). Le trésorier qui trouvait les chèques « élevés » explique ne pas avoir eu les moyens de contrôle  « Je rappelle simplement que le trésorier à l’UMP n’est ni celui qui décide, ni celui qui valide une dépense. Le trésorier n’arrive qu’en bout de chaîne pour régler les factures des prestations certifiées réalisées. » Exemple : Six journées de formations facturées plus de 100.000 euros au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur en 2011, révèle un mail interne consulté par "Le Parisien". Parmi les formateurs figure Guillaume Peltier, vice-président de l'UMP. Ce responsable de la "droite forte" dispensait plusieurs séances, dont la plus chère, sur le "développement économique", facturée 21.120 euros. Sur cette somme, 70% environ seraient revenus à COM+1, la société de conseil dirigée par l'élu. "21.120 euros la journée, il faut être sérieux", dénonce le président d'une société agréée par le ministère de l'Intérieur, toujours interrogé par le quotidien. Une société similaire offrirait des prestations comparables pour une fourchette allant de 4.500 à 6.000 euros. 

L'ancien ministre du budget a été élu président du groupe UMP à l'Assemblée nationale. Alors qu'il détient la haute main sur le travail de toutes les commissions parlementaires, il est recruté comme avocat au sein du cabinet d'affaires Gide-Loyrette Nouel, qui a notamment conseillé l'État pour la fusion GDF Suez. Ce temps partiel - rémunéré 20 000 euros par mois - crée des remous au Palais-Bourbon. Le spectre du conflit d'intérêts n'est pas loin. « Ça ne me gêne pas qu'il gagne du pognon, mais je trouve ça moyen, se souvient le député UMP Benoist Apparu dans le livre Copé l'homme pressé. Aujourd'hui l'opinion demande que les parlementaires soient irréprochables. Or ce débat autour du recrutement de Copé chez Gide nourrit l'antiparlementarisme. ». De nouveau au cour d'une polémique qui ne tarde pas à s'emballer. Pour éteindre l'incendie, il assure à qui veut l'entendre que son « activité d'avocat ne concernera en aucun cas ni l'État, ni les dossiers (qu'il a) pu traiter en tant que ministre ». Des promesses non tenues Copé-l'avocat a bien utilisé sa casquette de Copé-chef de file des députés UMP pour enterrer un projet de loi qui déplaisait à son cabinet. Il est encore président du groupe UMP à l'Assemblée nationale lorsque deux de ses anciens collaborateurs, Guy Alvès et Bastien Millot, créent la fameuse société Bygmalion en 2008. Le député et maire de Meaux avait déjà fait travailler les deux hommes pour le compte de son micro-parti Génération France, créé à l'automne 2006 et dont Guy Alves fut trésorier au moins jusqu'en 2007. Tandis que les finances de l'UMP s'enfoncent dans le rouge, Génération France bat des records de dons, passés de 116 065 euros en 2008 à 428 731 euros en 2010. Dans le même temps, les dépenses en« propagande et communication » du micro-parti de Copé chutent littéralement. Après la découverte du système Bygmalion, les fillonistes regardent d'un oil nouveau les moyens considérables mis en place à l'époque par l'équipe du patron de l'opposition pour qu'il puisse garder son siège. Certains analysent différemment aussi le silence de Nicolas Sarkozy dans un moment où la droite menaçait d'imploser. Ils se demandent quel secret pouvait nécessiter qu'autant d'efforts soient déployés. Et se rejouent une scène survenue mi-octobre 2012 dans les bureaux parisiens de l'ancien chef d'État, où Jérôme Lavrilleux fut décoré de l'insigne de l'ordre national du mérite des mains mêmes de Sarkozy.                    La guerre pour la présidence de l'UMP a lourdement affaibli Jean-François Copé. Mais elle ne l'a pas achevé. Le député et maire de Meaux était alors entouré de sa garde rapprochée. Celle-là même qui lui cause aujourd'hui de nouvelles difficultés et dont il va être contraint de se séparer. Car c'est peut-être là, la seule différence entre l'affaire Bygmalion et toutes les autres polémiques que Copé a pu traverser sans jamais être inquiété. Pour la première fois depuis dix ans, il se retrouve tout seul.                                                                                            Combien de gens se souviennent-ils  encore qu’ Alain Juppé a été condamné, le 30 janvier 2004, par le tribunal correctionnel de Nanterre à dix-huit mois de prison avec sursis et à une peine de dix ans d’inéligibilité, peine ramenée en appel le 1er décembre 2004  à quatorze mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité, pour « abus de confiance, recel d’abus de biens sociaux, et prise illégale d’intérêt » pour des faits commis en tant que secrétaire général du Rassemblement pour la République et maire adjoint de Paris aux finances ?
 En matière de contournement des législations sur le financement des partis et des campagnes électorales, on peut faire confiance à tous les partis pour rivaliser d’ingéniosité: fausses factures , surfacturations de conférences internes , commissions occultes,  micro-partis , etc.  On regrette parfois de ne pas voir autant d’inventivité et d'imagination consacrées, lorsqu’ils sont au pouvoir,  aux finances du pays plutôt qu'à celles de leur parti.
En réalité, en France les « affaires », qu’il s’agisse de soupçons, de mises en examen ou de condamnations définitives, n’ont jamais entravé que de façon très transitoire la carrière d’un homme politique 



« Bon appétit, messieurs !

Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison !
Donc vous n'avez pas honte et vous choisissez l'heure,
L'heure sombre où l'Espagne agonisante pleure !
Donc vous n'avez ici
pas d'autres intérêts
Que remplir votre poche et vous enfuir après !

.../...

l'Europe, hélas ! Écrase du talon
Ce pays qui fut pourpre et n'est plus que haillon.
L'état s'est ruiné dans ce siècle funeste,
Et vous vous disputez à qui prendra le reste !
Victor Hugo "Ruy Blass"


La droite modérée ? Elle est mouillée jusqu’au cou. Tant de ministère de l’identité nationale, tant de viande hallal, tant de pains au chocolat, tant de fausses factures, pour en arriver là ! Depuis trente ans, la droite classique n’a pas produit une seule idée durable. Elle est passée de l’ultralibéralisme façon Reagan à la « fracture sociale » modèle Chirac, des grands ciseaux d’Alain Juppé, réducteur de déficits, au dentier de Sarkozy qui devait croquer la croissance. Handicapée par le Front national, cette droite n’a pas cessé de faire la danse du ventre, affirmant son rejet des Le Pen, mais pratiquant les rapprochements, les effleurements, et les caresses de Grenoble.
Quant aux socialistes, depuis mai 1981, ils ont tenu un discours dans l’opposition, qui invitait à changer le monde, puis un autre au pouvoir, en vertu des contraintes et des réalités. Mitterrand a tenu un an et demi avant d’entamer sa mue, Jospin presque trois ans, Hollande a cédé au bout d’un mois…
Le couple antinomique du PS et de l’UMP était usé jusqu’à la corde mais se perpétuait quand même, grâce au verrou des institutions, et à la peur de l’extrémisme. Le scrutin majoritaire étant ce qu’il est, cette alternance mécanique aurait pu durer mille ans. Il aurait fallu que les électeurs ne se lassent pas du Front républicain qui avait élu Chirac, pourtant complètement usé, avec 82 % des voix. Il aurait fallu que la France préfère l’imitation de Sarkozy à l’original de Marine Le Pen. Il aurait fallu que l’épouvantail Le Pen continue d’épouvanter la France.
Or tout s’est effondré, d’abord aux municipales, ensuite aux européennes. La règle de la Cinquième République, qui commandait que les victoires de l’un se bâtissent sur les défaites de l’autre, a cessé de fonctionner. Ce dimanche, le PS a lourdement perdu mais l’UMP a touché le fond. Le jeu à deux, « Nous ou le chaos », a laissé la place à un champ de ruines où Marine Le Pen peut s’écrier : « Moi seule puisque c’est le chaos »...
Tout est par terre. Le désastre saute aux yeux. La gravité du bilan devrait imposer d’en finir avec les arrangements, genre changement de premier ministre, les mesures de circonstance, style baisse des impôts improvisée par Manuel Valls, les conseils de guerre fumeux, comme ce séminaire à l’Élysée, ou les arrière-pensées dérisoires ou scandaleuses, telles ces dénonciations à l’UMP. Il ne s’agit plus du sort particulier des figurants, ou de leurs « petits » trafics, mais du destin de la République.
La Cinquième a eu son intérêt. Elle était un corset, imposé en 1958 par un politique immense, militaire de son état, pour libérer l’action publique, la débrancher du régime des partis et des « comités Théodule ».  Or voilà que ce verrou a isolé les responsables, les a coupés du réel, les a mis à l’abri des mouvements de la société, a posé une cloison étanche entre ceux qui gouvernent et ceux qui sont gouvernés.
Hollande ne peut plus dire qu’il a trois ans devant lui. Valls ne peut pas soutenir qu’il a besoin de temps. Les écologistes ne peuvent plus se demander s’ils sont dedans ou dehors. Mélenchon ne peut plus croire que les excommunications suffiront à rassembler.
Il est trop tard pour lancer, comme dimanche soir, des appels vers ce centre auquel on a tourné le dos pour s’accrocher à Sarkozy. Il va falloir tourner la page. Traiter pour de bon le scandale Copé. Et cesser de penser que le plongeon du PS servira d’issue de secours.           La Cinquième République est à terre, voire dans la gadoue. 
Il faut inventer la Sixième.





mardi 27 mai 2014

Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés !

Ce titre m'est offert par le génial fabuliste Jean de La Fontaine qui avait tout prévu.
Il y a la présomption d'innocence, je sais.
Elle n'a jamais autant servi, été invoquée, exploitée que pour Nicolas Sarkozy, ses affidés et ses amis. Le bon sens commanderait de se dire que pour avoir si souvent besoin de cette protection formelle, cet aréopage n'est sans doute pas virginal et que l'éthique publique n'a pas été son fort !
Mais il y a une justice d'exception : non pas celle qui accablerait l'ancien président et ses obligés mais celle qui, contre vents et marées, contre l'inlassable montée des soupçons et le tintement assourdissant des casseroles, fait la fine bouche, renvoie le citoyen de plus en plus étonné, voire indigné dans ses cordes, et constitue l'état de droit non pas comme un outil de vérité mais pour une barrière quasiment infranchissable.
Qu'on fasse la liste de tous ceux qui, dans l'entourage amical et politique du vaincu de 2012, ont dû, pour des raisons diverses et sur des registres différents, se confronter à des processus éprouvants : mutation, police, justice.
Pour ne pas parler de Nicolas Sarkozy lui-même qui continue, soutenu par un populisme élitiste antijuges, à jouer la victime et à se draper dans la posture de l'innocent outragé après que l'UMP a payé pour lui.
Le plus navrant, c'est qu'avant toute implication judiciaire et même sans mise en cause officielle, il n'est personne qui doute de la plausibilité de ces attaques. Il y a des personnalités qui représentent leur meilleur avocat et d'autres leur pire procureur. On verra bien à la fin.
Mais tout de même, à considérer le nombre des collaborateurs et agents publics qui ont sous son égide franchi la ligne rouge qui sépare la réputation sans tache d'une image pour le moins controversée, voire douteuse, on ne peut pas qualifier autrement Nicolas Sarkozy que de grand pervertisseur. A force d'avoir laissé croire que tout était possible, permis et que l'impunité était assurée pour et par un pouvoir et ses annexes prétendus intouchables, il a conduit certains à lâcher la bonde. J'en veux moins à ces derniers qu'au chef qui a diffusé cette délétère inspiration.
Georges-Marc Benamou, François Pérol, Nicolas Bazire, Thierry Gaubert, Philippe Courroye, Patrick Ouart, Gilbert Azibert, Claude Guéant, Patrick Buisson, Christine Lagarde, Stéphane Richard, Eric Woerth, les époux Balkany, de hauts fonctionnaires de la police... Je suis persuadé que la liste ne s'arrêtera pas là.
Des enquêtes, le tribunal correctionnel, des juges d'instruction, la commission d'instruction de la Cour de justice, ici de la rapidité, là une extrême lenteur, ici des procédures qui malgré l'ancienneté avancent, là la coalition de tactiques et de connivences pour entraver, ici des magistrats efficaces et déterminés, là des prudences et des accommodements, ici la certitude que le temps n'est pas un allié pour la justice et là qu'il lui servira à la différer...
Peu importe ce qui résultera de ces pistes multiples et de ces fumées s'échappant du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Déboucheront-elles sur des feux, peut-être ?
En tout cas, ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés.
Bien sûr, il y a la présomption d'innocence qui n'est jamais plus intensément revendiquée que par les coupables sûrs de l'emporter... Les vrais innocents ont en général le verbe moins haut et n'ont pas une cohorte de fidèles aveuglés pour traîner les juges dans la boue.
Puisque j'ai fait appel au fabuliste, il nous faut une morale.
Nicolas Sarkozy, en conclusion d'une page décapante consacrée aux époux Balkany (JDD), nous la formule : "ceux qui ont fait des bêtises les paieront".
Inconscience, cynisme, croyance tardive en la justice ?
Cette sentence s'applique à qui ? A ses collaborateurs, à ses amis ?
A lui ?

"La politique est l'art de se servir des hommes en leur faisant croire qu'on les sert."
Voltaire

Justice au singulier


lundi 26 mai 2014

L'ARRIVÉE AU POUVOIR DES "FRONTISTES"

Marine Le Pen remercie Libération pour sa Une :



L'ARRIVÉE AU POUVOIR DES « Frontistes »
Aux totalitarismes de XXe siècle ont succédé la tyrannie
D’un capitalisme financier
Qui ne connait plus de bornes, soumet États et peuples
À ses spéculations,
Et le retour de phénomènes de fermeture xénophobe, raciale,
Ethnique et territoriale.
Le chemin de l'espérance
Edgar Morin


Avant le début de la grande crise en France, le Front national n'était qu'une petite formation située à l’extrême-droite de l’éventail politique Français. Aux élections législatives (Parlement) du 10 et  juin 2012 , les « Frontistes »  ne remportèrent que 3,66% des voix, soit un déclin relatif par rapport au score de 2007 (4,5% des votes). Ces élections portèrent au pouvoir le partis socialiste,  l’Ump (centre catholique), le Modem, les Verts, le Front de Gauche.  La  coalition de la gauche sociale démocrate dirigea La France  durant les deux  premières années en pleine crise économique.
Depuis  2007, l’atmosphère en France ne prêtait guère à l’optimisme. La crise économique mondiale frappa particulièrement durement le pays et il y eut jusqu'à 10,4 % de chômeurs. Des millions de Français  associèrent la crise à l’organisation de l’Europe libérale. Ils considéraient la coalition comme un gouvernement faible, incapable de lutter contre la crise. La misère largement répandue, la peur d’un avenir plus sombre encore, ainsi que la colère et l’impatience devant l’échec apparent du gouvernement à gérer la crise, préparèrent un terrain propice à la montée du Front National.
Orateurs puissants  et envoûtants, Le Pen, et sa fille exploitèrent  la colère et l’impuissance ressenties par un grand nombre d’électeurs. Il attira un grand nombre de français qui aspiraient désespérément au changement. La propagande électorale promettait de sortir la France de la crise. Les « Frontistes »   s’engagèrent à restaurer les valeurs culturelles du pays, à annuler les clauses de l’Accord de Schengen, à conjurer la menace d’une révolution libérale mondialiste, à remettre le peuple français au travail et à recouvrer pour la France son "rang légitime" de puissance mondiale. Les propagandistes frontistes  remportèrent d’éclatants succès en dirigeant la colère et la peur de la population contre les musulmans, les roms, les socialistes (communistes et sociaux-démocrates) et contre ceux que les frontistes tenaient pour responsables de la signature des traités européens, ils réclamaient l’instauration d’une république parlementaire qui  prenne  en compte la proportionnelle.
Les orateurs Frontistes adaptaient prudemment leurs discours à chaque auditoire. Par exemple, lorsqu’ils s’adressaient à des hommes d’affaires, ils atténuaient les thèmes antisémites, privilégiant plutôt l’anticommunisme et critiquaient le recouvrement injuste des impôts. Devant des soldats, des anciens combattants ou d’autres groupes d’obédience nationaliste, la propagande mettait l’accent sur le renforcement militaire et policier le retour de la sécurité. Les orateurs promettaient aux agriculteurs le soutient des prix agricoles en chute. Dans l’ensemble de la France, les retraités s’entendaient dire que le montant et le pouvoir d’achat de leurs versements mensuels demeureraient stables.
Prenant prétexte de l’impasse entre les partenaires de la " coalition", les frontistes demandent  au Président à dissoudre le parlement et à organiser de nouvelles élections. Pour dissoudre la Chambre. Le Président Hollande (illégitime pour l’ancien parti, au pouvoir pendant + de 12 ans) jaugeait mal l’état d’esprit de la nation après 5 ans  de dépression économique. Les Frontistes remportèrent 25,4 % du vote, devenant le deuxième parti politique du pays  après celui des abstentionnistes. Une grande instabilité politique devint la règle.
Le futur ne notre république ne doit pas ressembler à ce qui fut déjà vu dans les années trente en Allemagne…
L'ARRIVÉE AU POUVOIR DES NAZIS
http://www.ushmm.org/wlc/fr/article.php?ModuleId=227
Avant le début de la grande crise en Allemagne en 1929-1930, le Parti national socialiste des travailleurs allemands (en abrégé, le parti nazi) n'était qu'une petite formation située à l’extrême-droite de l’éventail politique allemand. Aux élections du Reichstag (Parlement) du 2 mai 1928, les Nazis ne remportèrent que 2,6% des voix, soit un déclin relatif par rapport au score de 1924 (3% des votes). Ces élections portèrent au pouvoir une "grande coalition" qui réunit le partis social-démocrate, le Zentrum (centre catholique), le parti démocratique allemand et le parti du peuple allemand. Cette coalition dirigea l’Allemagne de Weimar durant les six premiers mois de la grande dépression.                           
  De 1930 à 1933, l’atmosphère en Allemagne ne prêtait guère à l’optimisme. La crise économique mondiale frappa particulièrement durement le pays et il y eut jusqu'à 30% de chômeurs. Des millions d’allemands associèrent la crise à l’humiliation nationale de l’Allemagne après la défaite de la Première Guerre mondiale. Ils considéraient la coalition comme un gouvernement faible, incapable de lutter contre la crise. La misère largement répandue, la peur d’un avenir plus sombre encore, ainsi que la colère et l’impatience devant l’échec apparent du gouvernement à gérer la crise, préparèrent un terrain propice à la montée d’Adolf Hitler et de son parti nazi.
Orateur puissant et envoûtant, Hitler, exploita la colère et l’impuissance ressenties par un grand nombre d’électeurs. Il attira un grand nombre d’Allemands qui aspiraient désespérément au changement. La propagande électorale nazie promettait de sortir l’Allemagne de la crise. Les Nazis s’engagèrent à restaurer les valeurs culturelles du pays, à annuler les clauses du Traité de Versailles, à conjurer la menace d’une révolution communiste, à remettre le peuple allemand au travail et à recouvrer pour l’Allemagne son "rang légitime" de puissance mondiale. Hitler et les autres propagandistes nazis remportèrent d’éclatants succès en dirigeant la colère et la peur de la population contre les Juifs, les marxistes (communistes et sociaux-démocrates) et contre ceux que les Nazis tenaient pour responsables de la signature tant de l’armistice de novembre 1918 que du traité de Versailles, ainsi que de l’instauration d’une république parlementaire. Hitler et les Nazis qualifiaient ces derniers de "criminels de novembre".
Hitler et les autres orateurs nazis adaptaient prudemment leurs discours à chaque auditoire. Par exemple, lorsqu’ils s’adressaient à des hommes d’affaires, les Nazis atténuaient les thèmes antisémites, privilégiant plutôt l’anticommunisme et le recouvrement des colonies allemandes perdues en application du traité de Versailles. Devant des soldats, des anciens combattants ou d’autres groupes d’obédience nationaliste, la propagande nazie mettait l’accent sur le renforcement militaire et le retour des autres territoires perdus après Versailles. Les orateurs nazis promettaient aux agriculteurs du Schleswig-Holstein, land situé dans le nord du pays, qu’un gouvernement nazi soutiendrait les prix agricoles en chute. Dans l’ensemble de l’Allemagne, les retraités s’entendaient dire que le montant et le pouvoir d’achat de leurs versements mensuels demeureraient stables.
Prenant prétexte de l’impasse entre les partenaires de la "grande coalition", le chancelier du Reich, Heinrich Brüning, du parti du Zentrum, décida, en juillet 1930, le vieux président du Reich, le maréchal et héros de la Première Guerre mondiale, Paul von Hindenburg, à dissoudre le parlement et à organiser de nouvelles élections pour le mois de septembre. Pour dissoudre la Chambre, le président appliqua l’article 48 de la constitution qui permettait au gouvernement allemand de gouverner sans l’accord parlementaire et qui ne devait être appliqué qu’en cas d’urgence nationale immédiate.
Brüning jaugeait mal l’état d’esprit de la nation après six mois de dépression économique. Les Nazis remportèrent 18,3% du vote, devenant le deuxième parti politique du pays. Une grande instabilité politique devint la règle.
Pendant deux ans, recourant à plusieurs reprises à l’article 48 pour promulguer des décrets présidentiels, le gouvernement Brüning chercha en vain à constituer une majorité parlementaire excluant les sociaux-démocrates, les communistes et les Nazis. En 1932, Hindenburg destitua Brüning pour nommer au poste de chancelier Franz von Papen, un ancien diplomate membre du Zentrum. Von Papen procéda à une nouvelle dissolution du Reichstag, mais aux élections de juillet 1932, le parti nazi remporta 37,3% des voix, devenant le plus grand parti politique d’Allemagne. Les communistes (prenant des voix aux sociaux-démocrates dans un climat économique en constante dégradation) remportèrent 14,3% des suffrages. En conséquence, dans le Reichstag de 1932, plus de la moitié des députés étaient des représentants de partis qui s’étaient publiquement engagés à mettre fin à la démocratie parlementaire. Tous les partis traditionnels avaient perdu des voix, à l'exception du Zentrum catholique, en faveur des partis extrémistes.
Von Papen s’avérant incapable d’obtenir une majorité parlementaire pour gouverner, ses opposants parmi les conseillers du président Hindenburg l’acculèrent à la démission. Son successeur, le général Kurt von Schleicher, dissolut une fois encore le Reichstag. Aux élections suivantes, en novembre 1932, les Nazis perdirent du terrain, avec un score de 33,1% des scrutins. Les communistes, par contre, progressèrent, obtenant 16,9% des voix. A la fin de 1932, l’entourage du président Hindenburg en arriva à croire que le parti nazi représentait l’unique espoir de prévenir le chaos et la prise du pouvoir par les communistes. Les négociateurs et propagandistes nazis contribuèrent puissamment à renforcer cette impression.
Le 30 janvier 1933, le président Hindenburg nomma Adolf Hitler chancelier. Hitler parvint à cette fonction, non pas par suite d’une victoire électorale lui conférant un mandat populaire, mais plutôt en vertu d’une transaction constitutionnellement contestable, menée par un petit groupe d’hommes politiques allemands conservateurs qui avaient renoncé au jeu parlementaire, qui espéraient utiliser la popularité d'Hitler auprès des masses pour favoriser un retour à un régime conservateur autoritaire, voire à la monarchie. En deux ans cependant, Hitler et les Nazis prirent de vitesse les politiciens conservateurs et instaurèrent une dictature nazie extrémiste entièrement soumise à la volonté personnelle du Führer.
… 2014, la plus grande faute revient à l'UMP, et sa stratégie de droitisation à outrance inaugurée par Nicolas Sarkozy et Patrick Buisson lors de l'élection présidentielle de 2007, et rééditée en 2012, avec les appels du pied de certaines subtiles personnalités de droite, telles que Nadine Morano et Gérard Longuet, sous l'œil bienveillant de Jean-François Copé. Et tant pis si cela déplaisait à une partie de son propre camp.
Dans un discours extrêmement lucide, mais aussi bien tardif, François Baroin a ainsi déclaré : "A trop courir derrière le Front national, on le crédibilise, c'est indiscutable", en reconnaissant que l'ex-parti majoritaire n'avait pas à "aller braconner" sur les terres du FN, car "on ne doit pas s'éloigner du pacte fondateur" de l'UMP. Le FN a profité de cette double crédibilisation menée de l'intérieur et de l'extérieur, ainsi que de la situation économique exceptionnellement grave, pour entrer à l'Assemblée Nationale. Il n’y a plus qu'à espérer que ce parti incapable de gouverner, aux valeurs humaines parfois douteuses même si elles sont tues, ne soit qu'une passade au Palais Bourbon.