jeudi 1 mars 2018

« l’arlequin de la politique ...





Le président des LR nous a offert hier un formidable numéro d’actor studio au salon de l’agriculture, comme si tâter le cul des vaches apportait des solutions au monde agricole.        C’est dommage, nous aurions aimé qu’il assume publiquement sa défense de la vieille agriculture intensive, polluante et dangereuse pour les paysans eux-mêmes, qu’il promeut comme président de région.

« Macron méprise le monde agricole,                                                             
     
Image rare d’un âne en train de manger du foin !!
                    
il ne l’écoute pas, il ne le connait pas ».


Qu’importe que l’attaque n’ait aucun fondement et soit même, disons-le clairement, débile. L’événement était créé, la machine pouvait être lancée.
Qui a alors pris le temps de confronter cette déclaration à la réalité des faits ? Personne. Et pourtant, où est le mépris de Macron quand
il inverse le rapport de force entre les agriculteurs et la grande distribution sur la fixation des prix ? 
Où est le mépris quand il leur permet ainsi de vivre dignement de leur travail ?
 Où est le mépris quand le président aide concrètement la montée en gamme des productions françaises, répondant ainsi aux inquiétudes de plus en plus nombreuses des consommateurs et au besoin de l’agriculture française de mieux exporter ? 
Où est le mépris quand il assume l’interdiction d’ici 3 ans du glyphosate, cet herbicide cancérigène de Monsanto qui met en danger en premier lieu les agriculteurs eux-mêmes ? 
Où est le mépris quand il dit clairement que la France n’autorisera jamais l’importation de bœufs aux hormones ou nourris aux OGM dans le cadre des accords du Mercosur ?
Du grand cinéma
Macron n’a pas grandi dans le cossu 7e arrondissement comme Wauquiez, il connaît le monde agricole sans en rajouter dans la mise en scène. Il n’a pas besoin de faire le numéro du paysan comme le chef des LR hier, à base de tutoiement et mots qui sonnent à l’évidence tellement faux. Parka rouge de la manif pour tous, main gauche qui tâte le cul des vaches, main droite qui touche l’épaule du paysan. Le problème c’est qu’en dehors de ce cirque, il n’y a rien : pas de fond, pas de propositions à même d’aider les filières en difficulté ou d’accompagner celles en croissance. Wauquiez était au SIA avec pour seul programme le fait de tripoter le plus d’animaux possibles devant les caméras en tapant sur Macron, toujours Macron, l’obsession Macron. Macron qui est devenu président avant lui, Macron qui a passé plus de douze heures au Salon et donc qu’il fallait battre en présence comme il fallait battre autrefois NKM qui avait un bureau plus grand que lui au siège des LR. On pourrait en rire si les problèmes rencontrés par les agriculteurs n’étaient pas si graves.
Wauquiez s’oppose sur tout, il est, comme le disait récemment Christophe Castaner « l’arlequin de la politique : plus à gauche que Jean-Luc Mélenchon, plus à l’extrême droite que Marine Le Pen, plus libéral que le MEDEF » et c’est aussi pour cette inconstance dans les prises de parole que les Français pensent à 84% qu’il n’est pas proche du monde rural.
Laurent Wauquiez est issu d'une famille d'industriels 
il a fait ses études secondaires au collège Victor-Duruy (7e arrondissement de Paris) et au lycée Louis-le-Grand, puis des classes préparatoires au lycée Henri-IV (5e arrondissement de Paris). Laurent Wauquiez entre en 1994 à l'École normale supérieure. Il y poursuit des études d'histoire.
Diplômé en 1998 de l'Institut d'études politiques de Paris, titulaire d'un DEA de droit public obtenu l'année suivante, il choisit finalement l'École nationale d'administration (ENA).
Son action à la tête de la région Auvergne-Rhône-Alpes : au lendemain de son élection, les associations dédiées à l’agriculture durable, au développement du bio et des circuits courts ont appris qu’elles subiraient de très grosses coupes budgétaires. Est-ce là l’idée de l’agriculture de demain ? Est-ce respecter les agriculteurs en promouvant un système d’agriculture intensif dépassé ? A l’évidence non. Mais le procédé devient habituel : derrière ses accusations contre Emmanuel Macron, c’est souvent son propre portrait que Laurent Wauquiez dresse. Et c’est donc bien lui qui méprise les agriculteurs.
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Les gens savent qu'il n'est pas issu du monde rural, qu'il a grandi en région parisienne et il a beau répéter qu'il est issu du monde rural, ça ne prend pas dans l'opinion."
"Il cherche à se faire passer pour ce qu'il n'est pas et ça, c'est généralement catastrophique pour les hommes politiques", ajoute le sondeur, pour qui un "soupçon d'insincérité" pèse sur Laurent Wauquiez.