Certains secteurs d’activité ont fait de leur
système de retraite un pilier intouchable. Âge de départ précoce, faible
taux de cotisation ou niveau de pension élevé… Aux frais du contribuable et malgré
les réformes. Niveau de pensions, subventions publiques... Les agents
de la RATP, de la SNCF et d’EDF conservent de solides avantages en matière de retraites.
Les
subventions à la charge de l’Etat ne cessent de s’alourdir, notamment celles
allouées aux cheminots : 3,4 milliards d’euros, dans le budget 2020,
soit 64 % des pensions versées. Certes, ce montant sert à
compenser le déséquilibre démographique, du fait notamment de la baisse des
effectifs enregistrée depuis plusieurs dizaines d’années au sein de la SNCF. Mais il vient
aussi combler l’âge précoce de départ à la retraite des cheminots. Les
précédentes réformes, celles de 2008, 2010 et 2014, avaient vocation à aligner
le régime spécial des cheminots (comme celui des agents de la RATP et
d’EDF-GDF) sur celui de la fonction publique. D’abord en modifiant la durée de
cotisation (passée progressivement de 150 à 172 trimestres), puis en
faisant reculer petit à petit de deux ans l’âge plancher de départ à la
retraite. A 52 ans contre 50 ans pour un conducteur de train et
57 ans contre 55 pour les autres agents, dits "sédentaires".
Ainsi, en 2017, l’âge moyen de départ à la retraite des conducteurs ayant
effectué une carrière complète est de 53,7 ans ; celui des sédentaires, de 58,2 ans. Mais toujours en décalage
avec ceux des fonctionnaires de l’Etat (61,1 ans) et des salariés du privé
(62,5 ans). Les cheminots jouissent d'un régime spécial de retraites bien plus avantageux que
celui auquel sont soumis les salariés du privé. Leur taux de cotisations
salariales de retraite est inférieur à celui des salariés du domaine privé (9,1
% en janvier 2019, contre 11,3 %). Et c'est sans compter sur le fait que de
nombreux agents prennent leur retraite bien plus tôt que les travailleurs du
privé alors que leur espérance de vie est sensiblement la même. Les agents de
conduite nés avant 1962, et certains nés avant 1967, peuvent prendre leur
retraite à taux plein à 50 et 55 ans A titre de comparaison, l’âge moyen
de départ à la retraite est de 59,2 ans dans la fonction publique hospitalière,
de 61,6 ans dans les collectivités territoriales, de 61,3 ans pour les
fonctionnaires civils de l’État et de 63 ans ans pour régime général. « Des écarts entre les différents
régimes qui ne reflètent pas des différences manifestes d’espérance de vie à 60
ans et se traduisent ainsi par des écarts du même ordre pour les durées passées
à la retraite »
Le niveau moyen de pension de retraite des
cheminots est également plus élevé que dans le secteur privé. Il correspond à taux
plein à 75 % du salaire des six derniers mois d'activité de l'agent, contre un
taux plein de 50 % sur le salaire moyen des 25 meilleures années pour les
salariés du privé. Ces derniers bénéficient toutefois d'une retraite
complémentaire portant ce taux à environ 75 % du salaire. En moyenne, la
pension brute moyenne en équivalent carrière complète des agents partis à la
retraite en 2017 est de 2 636 euros par mois à la SNCF. Si c’est plus
que les 1 804 euros des retraités des collectivités territoriales,
c’est bien moins que les 3 705 euros mensuels des retraités de la
RATP.
Les cheminots travaillent-ils alors plus que les salariés du privé ? Pas vraiment. Même si les personnels roulants et certaines autres catégories d'emplois travaillent souvent en horaires décalés, dimanche et jours fériés inclus, la durée annuelle du travail à temps complet des salariés sédentaires de l'entreprise ferroviaire est relativement proche de celle des fonctionnaires, et donc moins importante que la durée de travail des employés du secteur privé : entre 1.568 et 1.589 heures par an, contre 1.708 heures dans le privé. Une catégorie de cheminots bénéficie d'une durée annuelle de travail à temps complet encore un peu plus faible : il s'agit des conducteurs de trains (1.409 h).
Les cheminots travaillent-ils alors plus que les salariés du privé ? Pas vraiment. Même si les personnels roulants et certaines autres catégories d'emplois travaillent souvent en horaires décalés, dimanche et jours fériés inclus, la durée annuelle du travail à temps complet des salariés sédentaires de l'entreprise ferroviaire est relativement proche de celle des fonctionnaires, et donc moins importante que la durée de travail des employés du secteur privé : entre 1.568 et 1.589 heures par an, contre 1.708 heures dans le privé. Une catégorie de cheminots bénéficie d'une durée annuelle de travail à temps complet encore un peu plus faible : il s'agit des conducteurs de trains (1.409 h).