« Pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l’autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l’opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l’inspection de deux ou trois censeurs. »
Vous n’êtes pas le peuple, vous n'êtes qu' « insoumis » qui soutiennentt l'anarchie de certains anti-démocrates, la Démocratie n'est pas le fait d'un homme fut il un Président, la Démocratie est le fait d'un peuple en son entier, et ce ne sont pas quelques excités qui se proclament l'être que pour autant ils le sont, pas plus que JL Mélanchon qui se dit la "République". Votre mouvement est devenu « une négation de la démocratie, une atteinte à la liberté de chacun », à l'exemple de ceux qui rejettent la liberté de la presse : La liberté de la presse est un droit constitutionnel de 1958 à partir de la déclaration des droits de l'homme 1789, qui en préambule à la future Constitution, édicte à son article 11 que « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi».
Un régime civil et représentatif, né d'élections libres,
soutenu par la loi et contrôlé par la liberté de la presse,
Même corrompu et inefficace,
sera toujours préférable à une dictature
Mario Vargas Llosa
En
affirmant la « ressemblance » entre notre temps et les « années 1930 », le président de
la République a réactivé le spectre du fascisme et le clivage politique et
intellectuel qui s’est noué autour de l’usage de ce terme. Eric Fassin juge en effet qu’il « importe aujourd’hui
d’appeler un chat un chat : refuser de nommer ce néofascisme autorise à ne
rien faire. La rigueur intellectuelle scrupuleuse de quelques-uns sert de
prétexte à la molle lâcheté politique de beaucoup ».
L’histoire
nous rappelle certes que les dynamiques d’extrême droite prospèrent sur la réticence des contemporains à mesurer
la proximité du gouffre et leur tendance à se voiler la face par tous les
moyens possibles. Mais elle
nous enseigne aussi que véhiculer aujourd’hui un imaginaire politique dominé
par les Chemises brunes et la marche au pas de l’oie est susceptible de faire
manquer les visages que prennent les menaces contemporaines.
Pour le sociologue Ugo Palheta, « certes, il ne s’agit pas d’un “retour des années 1930”, formulation contre-productive
tant elle laisse entendre un recommencement à l’identique, mais le fascisme
s’inscrit dans notre époque comme une possibilité concrète ». Toutefois, il
existerait bien une « actualité » du fascisme, il appelle pour cela de ses vœux un
antifascisme menant « de front le combat
contre ce néofascisme en gestation, et contre la triple offensive – néolibérale,
autoritaire et raciste – qui en nourrit la progression ». Et il juge que ce
nouvel antifascisme ne pourra émerger qu’en étant « capable de mener de front le combat contre l’extrême
droite et celui contre les politiques destructrices qui favorisent son ascension ». Il s’agit d’abord de « se défaire de l’idée, confortable mais impuissante, qu’il suffirait
d’opposer au FN soit les “valeurs républicaines”, dont la réalité est démentie
quotidiennement pour la majorité de la population, soit un “front républicain”, constitué d’organisations
directement impliquées dans la destruction des conquêtes sociales et
démocratiques, dans la banalisation du racisme et, ainsi, dans la progression
de l’extrême droite.
Une seconde tentation doit être évitée, car elle
constitue aussi une « impasse mortelle ». Elle prend la forme d’un « maximalisme bavard » et revient à « opposer et
substituer la visée révolutionnaire au combat antifasciste, mais aussi aux
luttes antiracistes, féministes ou encore écologistes, qui constitueraient
autant d’illusions et de dérivatifs ».
Pour
Mark Bray, il existe plusieurs leçons d’histoire utiles pour les antifascistes
d’aujourd’hui : notamment le fait que les fascistes ont toujours « gagné le pouvoir légalement » ; que le fascisme
n’a pas été « suffisamment pris au
sérieux avant qu’il ne soit trop tard » ; que le « fascisme vole à la gauche son idéologie, ses stratégies, son
imagerie et sa culture », ou encore que « le fascisme n’a pas besoin de beaucoup de fascistes pour
advenir ».