À en croire les
sondages, ce qui demeure aléatoire, plus de 40% des électeurs ne verraient
aucun inconvénient à voter pour deux candidats qui refusent de se soumettre à
la justice et vomissent, chaque jour, leur haine de la presse, très
inquiétant...
A trois semaines du premier tour de l’élection
présidentielle, il est une constatation qui s’avère désolante, déprimante et
inquiétante. Il est bien évident qu’il faut considérer les sondages avec une
grande circonspection, car ils tiennent parfois de la manipulation plus que de
l’étude scientifique rigoureuse et fiable. Néanmoins dans l’hypothèse où ces
mêmes enquêtes reflèteraient une réalité tangible, les chiffres qui sont jetés
en pâture presque quotidiennement ont quelque chose de proprement ahurissant,
non pas sur les perspectives de cette élection mais sur l’état d’esprit d’une
partie de l’électorat. Ainsi, donc, entre 40% et 42% des électeurs potentiels,
soit 18.880.000 sur les 44.834.000 recensés au 1er mars 2016, s’apprêteraient à
accorder leurs suffrages aux deux délinquants de cette élection présidentielle.
En d’autres termes
deux candidats, qui ont des comptes à rendre devant la justice républicaine et
qui, au lieu de s’y soumettre, comme doit le faire tout citoyen, et de se
retirer d’une élection qu’ils salissent de leur présence, se sont lancés
dans un frénétique repli qui consiste à dénigrer la justice et, lors de chaque
meeting, à faire huer les journalistes, deux faits gravissimes dans une
démocratie.
Ces choix et ces
comportements relèvent tout simplement du fascisme. Puisque les faits avérés ne peuvent être contestés,
l’option qu’ils ont prise est de dénigrer le messager, en l’occurrence le
journaliste, et de le menacer et, par la même occasion de nier toute autorité à
la justice. Le candidat de la droite et du centre répète à l’envi que ce sont
les électeurs qui décideront, en lieu et place des juges dans son esprit. Ce
type de langage et d’attitude ne constitue pas une surprise et illustre ce que
George Orwell disait du langage politique, “Political
language is designed to make lies sound truthful and murder respectable, and to
give an appearance of solidity to pure wind. ” ,
« le
langage politique est conçu pour que les mensonges paraissent vrais et le
meurtre respectable, et pour donner une apparence de consistance à ce qui n’est
que du simple vent. »
Mais que près de la moitié d’un électorat ne voit
aucun problème moral et éthique à voter pour un candidat mis en examen pour
détournement de fonds publics, abus de biens sociaux, complicité et recel de
biens sociaux, trafic d’influence, manquement aux obligations déclaratives,
escroquerie aggravée, faux et usage de faux et pour une candidate soupçonnée
d’avoir détourné des fonds publics nationaux, par le biais de ses micro-partis,
et des fonds de l’Union Européenne, sur laquelle elle vomit quotidiennement,
par le biais d’emplois fictifs non seulement sidère la presse des autres
démocraties européennes, mais aussi interroge tragiquement sur la mentalité et
la moralité de ce même électorat. Il convient de considérer une autre phrase de
George Orwell qui fait florès ces derniers temps sur les réseaux sociaux, people
that elect corrupt politicians, imposters, thieves and traitors are not
victims... but accomplices,
« les gens qui élisent des politiciens corrompus,
des imposteurs, des voleurs et des traîtres ne sont pas des victimes…mais des
complices. »