samedi 22 mars 2014

En finir avec le système Sarkozy



et avec l’Etat profond
Il y a des gens qui observent les règles de l'honneur,
comme on observe les étoiles, de très loin.
Victor Hugo


Une réforme d'envergure de la justice n'y suffira pas. Ce que révèle le nouveau scandale Sarkozy est la construction d’un État profond où l’ex-chef de l’État dispose de relais dans tous les secteurs de la haute fonction publique. Reconstruire un État impartial : c’est une révolution institutionnelle que le pouvoir doit engager.

Il y a tout juste un an, le 19 mars 2013, François Hollande était contraint de se débarrasser de Jérôme Cahuzac, après quatre mois de mobilisation du gouvernement et de l’appareil d’État pour tenter de sauver le ministre de la fraude comme du mensonge fait à la République et aux Français. On sait la suite : une loi dite de moralisation de la vie politique, adoptée à l’hiver 2013 et dont nous avons à de multiples reprises souligné les insuffisances.
Des déclarations de patrimoine des élus qui ne pourront pas être publiées ; des situations de conflits d’intérêts toujours tolérées ; des instances de contrôles insuffisamment renforcées ; un procureur financier sans grands moyens et déjà sous le feu de la droite... Voilà donc l’état des lieux de cette « moralisation ».
Un an plus tard, les affaires ne viennent pas cette fois de la gauche mais remettent au centre d’une République abîmée par la corruption et les manœuvres de tout ordre, Nicolas Sarkozy. Sarkozy, mais pas seulement lui : ses avocats, ses conseillers, ses proches, ses frères d’armes en politique et ses relais, anciens ou actuels, à tous les niveaux de l’appareil d’État.
Ces deux événements, parce que le premier concerne le pouvoir actuel et le second l’ancien pouvoir, devraient convaincre qu’il est grand temps d’engager en France une réforme d’envergure des principaux étages de nos institutions sauf à voir notre pays sombrer dans une sorte de berlusconisme à la française ou s’en remettre au pire, c’est-à-dire à l’extrême droite. Le contrat citoyen passé avec la République n'a jamais été ainsi piétiné. Que les responsables politiques se saisissent de cette crise le temps de quelques réformettes ou opportunités – électorales si possible –, puis détournent très vite le regard ne peut plus être une réponse.
C’est une « Opération mains propres » à la française qu'il est urgent d’engager.
Il est inutile de mettre pour cela droite et gauche sur le même podium de l’indignité nationale.
Les affaires multiples d’un Sarkozy en bande organisée sont d’une tout autre ampleur que les fraudes fiscales cachées d’un ministre socialiste. Mais la présidence de la République n’est pas seule touchée. Les partis le sont tout autant, puisque nous avons découvert ces dernières années, au fil des affaires et informations judiciaires, que le financement public de la vie politique n’offre plus aucune garantie de transparence et de légalité.
Le rejet des comptes de campagne du candidat Sarkozy 2012, les bagarres à droite sur les trous noirs de la comptabilité de l'UMP, l’enquête préliminaire ouverte sur les finances de ce parti via les contrats passés avec Bygmalion, avec soupçons de fausses factures et d’enrichissement, les mystères inexplorés du « Sarkoton », tout cela constitue une bombe à fragmentation.
Il en est de même au Front national où les partis de poche, les labyrinthes financiers, les prestataires amis bénéficiaires de juteux contrats ont prospéré jusqu’à ce que la commission de contrôle du financement de la vie politique et la justice commence à s'en mêler. Les socialistes ne sont pour leur part aucunement quittes avec le désormais fantôme Cahuzac. Les multiples affaires locales, d’Hénin-Beaumont à Marseille – où le présumé malfrat Jean-Noël Guérini opère toujours à la tête du conseil général –, montrent combien le mal a diffusé et est profond.
Avec les multiples affaires judiciaires qui le cernent désormais, Nicolas Sarkozy est sur le point de devenir le meilleur pédagogue des dangers et folies de nos institutions comme de l’absence de réels contrepouvoirs aux dérives qui engloutissent la politique et dépossèdent les citoyens. La révélation par Mediapart du contenu des écoutes judiciaires opérées sur le téléphone de « Paul Bismuth » , fausse identité de Nicolas Sarkozy, vient mettre un coup d’arrêt aux nombreuses manœuvres de diversion tentées depuis deux semaines par les amis de l’ex-chef de l’État. Passons sur la vulgarité d'un Jean-François Copé dénonçant « une entreprise d'espionnage politique » quand ces écoutes furent ordonnées par des juges d’instruction indépendants en charge depuis un an de l’enquête sur les financements libyens de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.
Et venons-en à l’opération que l’UMP a failli réussir, non sans la complicité ou le conformisme suiviste de bon nombre de médias ,( il suffit pour sans rendre compte de regarder le grand journal sur Canal +, qui reçoit Guénot pratiquement toutes les semaines)  : créer une affaire dans l’affaire sur le thème du « qui savait quoi ? », de la chancellerie à l’Élysée en passant par l’Intérieur. Les réponses désordonnées de Christiane Taubira, tout comme les relations compliquées qu’elle entretient avec une partie de son cabinet, n’ont certes pas aidé à comprendre ou à convaincre que nous serions enfin entrés dans une nouvelle ère : celle où policiers et juges peuvent travailler sans entrave et sans avoir à rendre compte de manière détaillée à leur hiérarchie.
Claude Guéant, secrétaire général de l’Élysée sous Sarkozy, était lui informé en direct des procès-verbaux d’interrogatoire de l’ex-comptable des Bettencourt, Claire Thibout, ce qui l’autorisait à déclencher pressions et manœuvres. On peut sans doute mettre au crédit de ce pouvoir d’avoir rompu avec de telles scandaleuses pratiques qui bafouent ce principe de base de la République, la séparation des pouvoirs. Et il faut à tout coup s’indigner de ce penchant d’une partie de nos médias à être toujours plus va-t-en-guerre que les plus guerriers (l’unanimité de caserne qui salua le déclenchement de la guerre en Libye) et plus présidentialistes que les présidents eux-mêmes. Bon baromètre de ce conformisme obtus de nos autoproclamés « journalistes-polémistes », ignorant du détail des affaires comme des procédures judiciaires, Éric Brunet a une fois de plus franchi le mur du çon en un seul tweet :
A son image, nos éditorialistes s’indignent désormais que le sommet du pouvoir puisse ou, pis encore à leurs yeux, souhaite être tenu dans l’ignorance du développement de telle ou telle procédure. Que le gouvernement et l’Élysée soient informés de l’ouverture d’une information judiciaire, le 26 février, qui vise l’ancien président de la République pour des faits graves – trafic d'influence, violation du secret de l'instruction –, sans pour autant connaître le contenu et l’avancement de l’enquête, est même considéré comme un simple « amateurisme » comme s’en indigne le quotidien Le Monde qui, dans son éditorial du 13 mars, conclut ainsi : « La ministre de la justice est disqualifiée (...) Le premier ministre est entraîné dans cette chute (...) le chef de l'État lui-même est interpellé. »

Celui qui fait la loi sait mieux que personne comment elle doit être exécutée & interprétée.
Il semble donc qu’on ne saurait avoir une meilleure constitution
que celle où le pouvoir exécutif …/…
Rien n’est plus dangereux que l’influence des intérêts privés
dans les affaires publiques, & l’abus des lois par
le Gouvernement est un mal moindre
Que la corruption du Législateur,
Alors l’Etat étant altéré dans sa substance,
Toute réforme devient impossible.
J. J. Rousseau



Les écrans de fumée enfin déchirés et l’affaire apparaissant désormais pour ce qu’elle est – un immense scandale d'État dont l’acteur principal est Nicolas Sarkozy –, nos éditorialistes feraient mieux de se mobiliser pour l’essentiel : l’urgence d'un grand chambardement institutionnel.
Depuis sa création, Mediapart, à travers ses révélations mais aussi par ses positions éditoriales, a documenté combien Nicolas Sarkozy a poussé jusqu’à l’incandescence la triple crise de notre République.
Une crise des institutions de la Ve République d’abord : crise renforcée encore par l’« inversion du calendrier électoral » (les élections législatives derrière l’élection présidentielle) qui renforce encore sa dimension monarchique.
Une fusion de la politique et des affaires, ensuite : c'est depuis une quinzaine d’années la prise de pouvoir d’une oligarchie politico-financière où les Bolloré, Bouygues, Arnault, Dassault, Lagardère, Pinault, Niel et quelques autres sont de fait devenus des acteurs politiques, d’autant plus puissants qu’ils tiennent les principaux médias de ce pays.
Une crise de la décentralisation, enfin, devenue fabrique à corruption et à conflits d'intérêts tant sont faibles les limites posées aux pouvoirs locaux (en termes de limitation des mandats, de contrôles préfectoraux, de pouvoirs des chambres régionales des comptes, de droit des oppositions...).
Pour réduire les fractures ouvertes par ces crises, ouvertures dans lesquelles s'engouffre le FN, la réforme de la justice est un préalable, même si elle ne peut suffire. Il y a bientôt quatre ans, le 14 juillet 2010, Mediapart lançait un «Appel pour une justice indépendante et impartiale» . Il s'agissait alors de dénoncer le verrouillage par le pouvoir, via le parquet de Nanterre et un procureur aux ordres, de tout développement judiciaire du scandale Bettencourt. « Le discrédit jeté sur notre justice ne doit plus durer », disait cet appel signé alors par plus de 40 000 personnes.
Le discrédit demeure et vient aujourd'hui frapper directement la Cour de cassation, l’une des plus hautes institutions judiciaires de ce pays.
Patrick Ouart, conseiller justice à l’Élysée de Nicolas Sarkozy (il pantoufle aujourd'hui au groupe LVMH de Bernard Arnault), avait sous contrôle Philippe Courroye, procureur de Nanterre. Thierry Herzog, avocat du même Sarkozy, est lui l’officier traitant du premier avocat général à la Cour de cassation, Gilbert Azibert, qui lui-même entretient contacts et pressions auprès de trois autres conseillers. Azibert qui fut nommé ministre-bis de la justice, sous Rachida Dati, sur l’amicale recommandation de Patrick Ouart, entre autres, et qui vise une aimable reconversion dorée à Monaco grâce au soutien de l'ex-chef de l'État...

L'indépendance du parquet, la limitation de ses prérogatives au bénéfice de juges d'instruction travaillant collégialement, la réforme du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et des procédures de nomination sont désormais des impératifs.
 Les affaires Sarkozy (une demi-douzaine de procédures le visant lui ou ses proches) l’illustrent quotidiennement.
Mais il est un autre chantier à mettre en œuvre qui est de renverser cet « État profond » méticuleusement construit par la droite de 1995 à 2012. Car là encore, outre ses relais au sein de la justice – comme il a construit de puissants leviers chez les avocats et dans le monde des affaires –, Nicolas Sarkozy nous dévoile bien involontairement qu'il contrôle encore une partie de l’appareil policier. Pendant près de vingt ans, son fidèle Claude Guéant a, depuis le ministère de l'intérieur ou le secrétariat général de l'Élysée, soigneusement modelé l’appareil policier et de renseignement.
Démonstration vient d’en être faite avec la publication par Mediapart des écoutes judiciaires de Brice Hortefeux : on y découvre le patron de la police judiciaire parisienne, Christian Flaesch, préparer en toute illégalité l’ancien ministre de l'intérieur à sa future audition par les juges dans l’affaire des financements libyens. C'est également une « taupe » que revendiquent avoir Thierry Herzog et Nicolas Sarkozy, en mesure de les prévenir d'une possible perquisition dans les locaux de l'ancien chef de l'État.
Justice, police mais également haute administration des finances :                La Sarkozie a investi ces lieux de pouvoir stratégiques, désormais instrumentalisés ou privatisés pour la sauver des scandales et des poursuites. La droite dénonçait « l’État PS » sous Mitterrand, la gauche s'en prenait à « l’État RPR » sous Chirac. Il s’agissait alors de contester des nominations, non de souligner l’installation de l’impunité et de la toute-puissance au cœur de l’État.
C’est cet élément nouveau dont doivent désormais se saisir à bras-le-corps les responsables politiques. « Dépolitiser » la haute fonction publique, donc la renvoyer à son seul devoir de servir la République, ne signifie pas pour autant purges et limogeages en série. Revoir les procédures de nominations, en en faisant la publicité et l’examen contradictoire, interdire drastiquement le pantouflage dans le privé, libérer ces hauts fonctionnaires d’un devoir de réserve qui est aujourd'hui une machine à soumettre, changer le recrutement des cabinets ministériels : ces simples mesures – et beaucoup d'autres ont été proposées – aideraient à rompre le lien qui fait qu'une carrière de haut fonctionnaire peut difficilement se faire sans appui politique privilégié.
Les socialistes se trompent lourdement s'ils estiment que le naufrage judiciaire désormais probable de Nicolas Sarkozy peut assurer leurs victoires électorales de demain. Ils seront entraînés par le fond avec lui et avec une partie de la droite s’ils n'engagent pas rapidement de spectaculaires et profondes réformes pour assurer aux citoyens la première des garanties démocratiques. Un État de droit, un État impartial.


vendredi 21 mars 2014

Nicolas Sarkozy un homme honorable ?




Nicolas Sarkozy un homme honorable ?

Durant cinq ans, Nicolas Sarkozy, président de la République,
a détesté l'état de droit et la magistrature.
Depuis le mois de mai 2012, battu, il ne fait que continuer
 d'une autre manière.
Son pouvoir a gangrené certains magistrats hier et son entregent, aujourd'hui, en a fait dériver un vers le trouble,
pour ne pas dire plus, par l'entremise de son avocat.
Les extraits des écoutes entre Nicolas Sarkozy et son conseil règlent définitivement la question.
Si le secret professionnel sert à cela, à dissimuler des turpitudes,
que les grandes consciences du barreau cessent de
le revendiquer comme absolu ! (Mediapart).
Vous avez vraiment envie de voir revenir, à la tête de notre République,
Nicolas Sarkozy, cet homme honorable ?

Philippe Bilger  magistrat honoraire


….

Depuis quelques jours, Nicolas Sarkozy a involontairement capturé notre actualité. Le feuilleton rebondit, à souhait. Ce vendredi, c'est une sorte de Lettre aux Français qu'il adresse dans les colonnes du Figaro.

 Sarkozy aurait hésité à parler.

Au passage, il ment.


« J'ai longuement hésité avant de prendre la parole (…) depuis deux ans, je me suis tenu à la décision de silence et de retrait que j'avais annoncée au soir du second tour de l'élection présidentielle de 2012 (…) Et pourtant je crois qu'il est aujourd'hui de mon devoir de rompre ce silence. Si je le fais, c'est parce que des principes sacrés de notre République sont foulés aux pieds avec une violence inédite et une absence de scrupule sans précédent. » 
Sarkozy aurait hésité à parler. Au passage, il ment. Il a rompu son silence dès le mois d'août2012, avec un improbable communiqué sur la Syrie. Puis on l'a revu ici ou là, s'exprimant d'une phrase ou d'une remarque. Il y a moins d'un mois, il tenait carrément un discours à Berlin, donnant quelques leçons d'Europe.

  
« Aujourd'hui encore, toute personne qui me téléphone doit savoir qu'elle sera écoutée. Vous lisez bien. Ce n'est pas un extrait du merveilleux film La Vie des autres sur l'Allemagne de l'Est et les activités de la Stasi. Il ne s'agit pas des agissements de tel dictateur dans le monde à l'endroit de ses opposants. Il s'agit de la France. » 
Sarkozy réécrit aussi son personnage et, du coup, la réalité. En matière de sécurité et d'espionnage, la boulimie législative et réglementaire de Nicolas Sarkozy, de l'intérieur à l'Elysée, fut inédite sous la Vème République (Lopsi I puis II).                                                                                 Et l'homme couine aujourd'hui que des juges le soumettent à la question...            

Dans sa tribune, Nicolas Sarkozy dit très peu du fond des affaires dont il est l'objet principal.
Karachi ? Les magistrats n'ont rien trouvé sur lui, Sarkozy oublie que l'étau se resserre sur Balladur dont il était le porte parole de campagne.
Sa fraude aux comptes de campagne en 2012 ? La sanction est une injustice, clame-t-il !
Le financement occulte par Kadhafi ? Aucune preuve non plus.  
Sarkozy ne parle pas aux Français, mais à ses fans. Il refait du Buisson, en caricature la France de 2014 en RDA pré-1989.  

Plutôt que de répondre sur le fond, Sarkozy attaque les juges qui instruisent l'affaire.
Sa "France des droits de l'homme" est en fait une autocratie où le monarque est au-dessus de la loi.  
Les mots sont pesés, les formules ont été travaillées. 

….

« A quelques-uns l’arrogance tient lieu de grandeur ;

l’inhumanité de fermeté ; et la fourberie, d’esprit. »

de Jean de La Bruyère


L’outrance. Nicolas Sarkozy a choisi l’outrance pour se défendre. Soupçonné par la justice de trafic d’influence, l’ancien président de la République dans sa contre attaque publiée ce vendredi dans "le Figaro" ne se contente pas de se poser, comme c'est son habitude, en victime. Il se livre à une charge d’une incroyable violence contre la justice française en général et les juges en particulier, suppôts d’un régime qu’il compare aux dictatures staliniennes, soldats d’une police politique aussi criminelle à ses yeux que celle, la Stasi, qui a régné sur l’Allemagne de l’Est à partir des années 50.
Nicolas Sarkozy n’est pas un imbécile. Nul besoin de lui conseiller de relire ses livres d’histoires du lycée pour le convaincre que sa comparaison est insensée. Il sait, en écrivant ces mots, ce qu’il fait. Il ne perd pas ses nerfs. Il sort le lance-flamme à dessein pour embraser la scène politique à trois jours d'un rendez-vous électoral. Il brûle tout, les institutions régaliennes de la République, justice et police en premier chef, ses adversaires politiques, la presse, la liberté syndicale.

Il sera aussi intéressant d’observer qui, dans son propre camp, embrayera sur ce délire sarkozyste. Qui à l’UMP cautionnera cette dérive ? Copé et Morano ont embrayé sans surprise. Mais il est difficile d’imaginer un Juppé, un Fillon, lui emboîter le pas et se mouiller pour le défendre. Nicolas Sarkozy a compris que son retour sur le devant de la scène ne plaisait pas à tous ses amis. En s’adressant au noyau dur de la droite militante umpiste, et pas aux Français comme il feint de le faire, il cherche aussi à karchériser son propre camp…
Cette nouvelle toquade sarkozyste est enfin révélatrice de l’incapacité de l’ancien chef de l’Etat à se constituer une image, à se construire une identité politique cohérente,   à choisir un chemin lisible pour les Français. Un jour il se prétend rassembleur.  Le lendemain il divise. Un jour il se dit serein. Le lendemain il hystérise. Un jour il porte plainte contre son ancien conseiller Patrick Buisson, le lendemain il use des mêmes méthodes crapoteuse.  Cette instabilité fut sa faille lors de son quinquennat. Deux ans après sa défaite, trois ans avant une revanche qui l’obsède, ça l’est toujours.

Il a oublié que : 
C'est lui, Nicolas Sarkozy qui a fait adopter la rétention de sûreté en 2008

: elle interdit à certains détenus d'être libérés lorsqu'ils ont terminé leur peine. Ministre de l'intérieur, il a autorisé en 2006 les policiers a saisir, sans le contrôle d'un juge, les données de connexion des opérateurs téléphoniques.  Qui nous expliquait qu’il ne fallait pas se méfier de ses lois; Sécurité Intérieure… et de la mise en place de son fichage généralisé, que «  si l’on avait rien a cacher » on n’avait pas à s’inquiéter… Il est vrai qu’il plaidait aussi pour la dépénalisation du droit des affaires avec sa ministre de l’époque Rachida Dati…
La trique c’était pour le simple citoyen, pour le militant écologiste, pour le syndicaliste, pas pour les seigneurs du CAC 40.
La loi Perben 2, largement écrite Place Beauvau, a permis aux policiers de placer des micros ou des caméras dans les voitures ou chez les gens à leur insu, et la garde à vue a été étendue à 96 heures.
En 2008, le fichier Edvige autorisait les services de renseignements à collecter des informations sur tous les militants politiques, associatifs ou syndicaux, et sur toute personne ou groupe simplement « susceptible de porter atteinte à l'ordre public ».  
Surtout, l'ancien chef de l'Etat a donné à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE, les services secrets), à partir de 2008, des moyens colossaux d'écoute et de surveillance d'Internet, sans autre contrôle que celui du coordinateur du renseignement, un proche du chef de l’état.


 Cette justice a deux vitesses a été dénoncée en son temps… Mais finalement nous n’en sommes plus là.
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"Je vous demande de vous mettre à sa place. Son courrier est très maladroit. Le président de la République ne doit pas oublier qu'il est ancien président de la République, et que sa colère doit être mesurée. Elle doit être à son tour à la hauteur de l'attaque qu'il reçoit. Elle ne doit pas être supérieure à l'attaque qu'elle reçoit.(...)Il faut comprendre les circonstances qui peuvent mener un homme à péter les plombs. Je trouve qu'il a été suffisamment malheureux pour dire des choses au-delà de ce qu'il aurait dû dire."
Bernard Tapie.

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Le chef de l'Etat a souligné qu'il "ne répondrait à aucune polémique parce qu’il est  Président de la République et qu’il a le devoir d'assurer le respect des principes qui fondent notre organisation judidiciaire et notre République", " après la violente sortie de Nicolas Sarkozy contre la justice dans une tribune.
"Laisser penser que notre pays, notre République puissent ne pas être fondés sur les libertés, c'est introduire un doute qui n'a pas sa place, et toute comparaison avec des dictatures est forcément insupportable", 
« Mon devoir comme tout président de la République", estime François Hollande,
-         "C’est d'assurer l'indépendance de la justice, la séparation des pouvoirs, l'exercice des droits de la défense, la présomption d'innocence, le respect des décisions de la chose jugée qui s'imposent à tous". "Le Conseil constitutionnel doit être respecté, pleinement respecté, entièrement respecté et personne ne peut suspecter, mettre en cause cette institution, sans alors mettre en cause l'ensemble des institutions".
-         " C'est de faire en sorte que les magistrats puissent faire leur travail dans notre pays, non pas comme ils le pensent individuellement, mais comme le droit leur fait obligation d'agir" et
-         " C’est aussi de veiller à ce que les avocats puissent assurer la tâche qui est la leur"

"Je le ferai ce devoir, je l'assurerai ce devoir chaque fois que la justice sera mise en cause, car vouloir atteindre ces principes-là c'est altérer la confiance que les citoyens doivent avoir à l'égard de la justice"

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Christiane Taubira rappelle "qu'au titre des principes sacrés de notre République, figurent l'égalité des citoyens devant la loi, le respect des droits de la défense, la séparation des pouvoirs et l'indépendance de la justice".
En qualité de ministre de la Justice, Christiane Taubira n'entend pas accepter cette injure à l'égard des citoyens français et des juges ainsi que cette attaque envers les institutions de la République, dit-elle.
"Les règles de procédure très précises ont été codifiées depuis des années et impulsées par la Cour européenne des Droits de l'Homme. Ces attaques d'une extrême violence contre les institutions, contre les magistrats au prétexte d'appartenance syndicale, et contre la haute institution constitutionnelle fragilisent l'Etat de droit, qui garantit l'égalité de tous devant la loi"
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Le ministre du Travail Michel Sapin  qualifie vendredi 21 mars la tribune de Nicolas Sarkozy  "C'est en quelque sorte une forme de coup d'Etat verbal qu'il y a sous la plume de Nicolas Sarkozy" car "oser dire que la police française ou que la justice française serait l'égale des pires polices politiques qu'on a pu connaître dans l'Europe de l'Est et dans l'Europe stalinienne" s'apparente à "un coup d'Etat verbal contre les institutions de la République Pour le ministre, "aujourd'hui c'est du Berlusconi à quoi nous assistons, c'est-à-dire de la grande gueule contre les institutions, ce n'est pas respectable ce n'est pas comme ça qu'on peut donner une belle image de la France".
Perquisitions, écoutes, tout "est décidé suivant des procédures légales (...), on est dans le cadre des lois. Si un justiciable veut se défendre comme il en a le droit (...), il existe des recours contre les décisions des juges donc on ne vient pas vitupérer les juges".
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Valls : "C’est infamant pour les magistrats et les policiers de notre pays"

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Les écoutes, «ce sont des démarches judiciaires dans le cadre de la loi.» Mélenchon ajoute : «cette loi qui permet ce genre d'inquisition, c'est lui (Sarkozy) qu'il l'a fait voter.»