lundi 23 avril 2018

Le Sahara, un espace contraignant mais riche en ressources.


Le Sahara, un espace contraignant
mais riche en ressources.
Le plus grand désert chaud de la planète. Qui occupe  8 millions de km2 près du quart de la surface totale de l’Afrique et ne cesse de s’étendre. Il est partagé par  dix pays d'Afrique : le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Libye, l'Égypte, le Soudan, le Tchad, le Niger, le Mali et la Mauritanie.  Les Peuples nomades d'origine berbère, dont les plus nombreux sont les Touaregs, vivent de l'élevage et du commerce.
        De nombreuses ressources surtout souterraines.
Les ressources du Sahara sont considérables. Il s'agit avant tout de l'eau. Celle-ci est vitale dans un environnement où les précipitations sont presque absentes. Il s'agit de l'eau de surface dans les oasis. On trouve ensuite des nappes d'eau fossiles, non renouvelables et situées en grande profondeur et qu’il faut préserver. Le pompage des nappes fossiles est cher a été mis en œuvre de façon massive en Libye, grâce aux revenus des hydrocarbures. L'État libyen a réalisé à l'époque du gouvernement du colonel Khadafi un projet pharaonique de « grande rivière artificielle ». Celle-ci permet des transferts d'eau vers les zones plus peuplées du nord du territoire.
La seule eau courante de surface est le Nil, qui traverse le désert jusqu'à la Méditerranée.
Les hydrocarbures sont présents en grandes quantités, mais concentrés sous les territoires de l'Algérie et de la Libye (pétrole et gaz). Des découvertes récentes au Tchad semblent intéresser des pays comme la Chine. Le nord du désert, en Algérie et en Libye, est donc traversé par des gazoducs pour transporter le gaz naturel et des oléoducs pour transporter le pétrole. Ils aboutissent à de grands ports méthaniers ou pétroliers. La Tunisie a également développé ces infrastructures pour les quelques gisements qu'elle possède dans le sud de son territoire.
Des minerais rares existent également, comme l'uranium, au Niger L'exploitation de l'uranium au Niger est contrôlée par l'entreprise française Areva.
Les phosphates au Maroc qui détient 75% des ressources, mais aussi en Mauritanie et en Tunisie.

Tensions et conflits freinent le développement de la région.
Une région en mal de développement,
Les frontières de l'espace saharien ont été tracées par les puissances coloniales, surtout la France, mais aussi la Grande-Bretagne pour le Soudan et l'Égypte et l'Italie pour la Libye. Elles ont artificiellement divisé un espace qui fonctionnait comme un ensemble. L'espace de migration des peuples nomades a été coupé par des postes frontières, et ils ont été incités à se sédentariser. Le tracé de ces frontières a été contesté.  Des conflits frontaliers demeurent, notamment entre le Maroc et l'Algérie : Dans le cas du Sahara occidental. Depuis leur indépendance les états limitrophes du Sahara ont été gouvernés par des hommes proches des anciens colonisateurs ou des hommes plus intéressés par leur enrichissement personnel ou familial que par les progrès qu’auraient pu apporter les richesses minières à leur pays. Celles-ci sont exploitées par les sociétés occidentales qui influencent les élections régionales à leur profit. États fantoches n’ont déjà pas les moyens de se diriger eux-mêmes. La stabilité ne peut donc que venir de l’étranger. 

Un espace de flux, qui favorise les trafics,

Le Sahara est une mer de sable qui relie les hommes entre eux plus qu’elle ne les sépare.Le monde s’intéresse de nouveau au commerce transsaharien.  Le Sahara a de tout temps été une terre d’échanges : une région où, la survie des populations locales dépendait des stratégies de négoce avec leurs voisins plus ou moins proches. Le commerce y est au cœur des économies locales, essentiel pour leur subsistance, et il constitue dans bien des endroits la motivation majeure de l’établissement des lieux de sédentarisation. La vaste majorité de ces échanges se déroulait à une échelle plutôt modeste et concernait des marchandises bien prosaïques : des dattes, des céréales, du bétail, de la main-d’œuvre. Du point de vue des pouvoirs publics, ces échanges sont illégaux, mais localement ils sont considérés comme légitimes car indispensables au ravitaillement de la région. À côté d’un commerce légal se développe un trafic de contrebande, d’autant plus étoffé que les espaces sont mal contrôlés. Depuis une trentaine d’années, d’autres activités commerciales, transsahariennes voire transcontinentales, se sont greffées sur ces infrastructures transfrontalières : des cigarettes d’abord, puis des armes et des stupéfiants.

Ce commerce, en s’appuyant sur une main-d’œuvre locale, a entraîné la restructuration d’une partie des réseaux commerciaux régionaux et remis en cause d’anciennes hiérarchies sociales locales et régionales. La drogue vient de l’Amérique du Sud, et repart, pour la plus grande partie, loin du Sahara. Vu les distances parcourues et l’ampleur des capitaux requis, ce commerce demande une organisation sophistiquée et transnationale à laquelle les transporteurs sahariens ne participent que de manière marginale.
Depuis que le nord du Mali a déclaré son indépendance, sous le drapeau toujours inquiétant des « islamistes » de toutes les couleurs, les liens entre « trafics » et « djihad » semble aller de soi. Le postulat selon lequel « le trafic », c’est-à-dire les trafics de drogues et d’armes, alimente « le terrorisme » n’est jamais vraiment questionné. Une partie du Sahara est également en train de connaître une importante déstabilisation politique est sur le point de devenir une « zone grise » de la planète. Les Touaregs militent, parfois avec des armes, pour disposer d'une autonomie au sein des États sahariens.
Le développement des mouvements terroristes
Depuis 2003, le mouvement terroriste AQMI (Al-Qaida au Maghreb islamique) est actif dans le sud de l'Algérie et surtout en Mauritanie, au Mali et au Niger. Ses actions consistent à enlever des Occidentaux pour bénéficier de l'argent des rançons. Les membres d'AQMI ont passé un accord avec les rebelles touaregs au Mali, le nord du pays échappe au contrôle de l'État et devient une base pour les mouvements terroristes et les trafics illégaux dans la région.
Une intervention militaire de la part des puissances occidentales comme la France, ou participent d’autres États africains, n’a pu éradiquer totalement les actions terroristes dans la région. Cette intervention montrerait que le Sahara est une région clé de la géopolitique du continent africain.



C’est une zone habitée, où sont présentes de nombreuses ressources, et par où transitent les djihadistes, les migrants et les trafics.  Entre un monde arabisé et un monde divisé en fractures ethniques, entre des populations islamisées et d’autres animistes ou chrétiennes. Le Sahara a des ressources (gaz, pétrole, uranium) et donc il suscite les convoitises de ceux qui veulent les accaparer.  
Beaucoup utilisent d’ailleurs l’islam comme alibi pour justifier des oppositions beaucoup plus anciennes : volonté de contrôler des territoires riches en ressources, opposition entre ethnies ou bien confrontation entre peuples nomades et peuples sédentaires. Ils  oublient les problèmes découlants du partage artificiel de cette région dans le but de protéger les intérêts des anciens pays colonisateurs. Ce découpage ne prend jamais  en compte les aspirations des tribus,  des ethnies, des confessions des groupes de population vivant dans cette zone immense.

Le Sahara est d’un grand enjeu stratégique pour la France et l’Europe. Une zone qui risque la déstabilisation à cause de la faiblesse de ses États et de l’activité terroriste. Or le Sahara est à notre porte, de l’autre côté de la Méditerranée, Il est une charnière entre le monde méditerranéen et l’Afrique subsaharienne, entre un monde arabisé et un monde divisé en fractures ethniques, entre des populations islamisées et d’autres animistes ou chrétiennes. Outre le pétrole, le Sahara dispose de gisements de gaz, de fer, d’uranium et de phosphate. Grâce au soleil, une industrie photovoltaïque pourrait dans cette région de l’Afrique  amener l’électricité dans tous les villages et villes qui bordent le Sahara . Mais, comme le pétrole, encore faut-il savoir les gérer les ressources et les mettre au profit des pays et de leur population, ça reste de belles  promesses.
Le tourisme est l’autre ressource potentielle et future de la zone, tant la beauté des paysages peut attirer les randonneurs et les adaptes du trekking.
Mais les attentats et la présence des djihadistes dans la zone empêchent le développement de cette branche économique. L’islamisme est certes présent dans la zone, mais il n’explique pas tout.
Attention donc à ne pas en faire la cause unique de tous les événements