mardi 26 août 2014

La tragédie grecque, se termine en mascarade de théâtre de boulevard.

Le roi est nu... et le petit prince bien désarmé. La charge d'Arnaud Montebourg, qui traduit les aspirations de l'ensemble de la gauche, a fini de lever le voile sur cette présidence socialiste qui ne s'assume pas. A force de tergiverser, le pédalo a fini par chavirer et François Hollande et Manuel Valls se retrouvent seuls. Sans cap ni majorité pour diriger la France.

La tragédie grecque avec complot international, 
trahison des proches 
se termine en mascarade de théâtre de boulevard.
Malheureusement il s'agit de l'avenir socialiste de la France qui est en jeu ! ...
Je t’embrasse, Brutus, pour la dernière fois.
Amis, il faut tomber sous les débris des lois.
De César désormais je n’attends plus de grâce;
Il sait mes sentiments, il connaît notre audace
Notre âme incorruptible étonne ses desseins;
Il va perdre dans nous les derniers des Romains.
C’en est fait, mes amis, il n’est plus de patrie,
Plus d’honneur, plus de lois; Rome est anéantie:
De l’univers et d’elle il triomphe aujourd’hui;
Nos imprudents aïeux n’ont vaincu que pour lui.
Ces dépouilles des rois, ce sceptre de la terre,
Six cents ans de vertus, de travaux, et de guerre
César jouit de tout, et dévore le fruit
Que six siècles de gloire à peine avaient produit.
Ah, Brutus! es-tu né pour servir sous un maître?
La liberté n’est plus.
VOLTAIRE LA MORT DE CÉSAR

Nous aurons droit dans les heures à venir à la formation d'un gouvernement Vall 2 dont on connait peu ou prou la composition dans la mesure où il semble clair que les ministres voulant rester devront prêter allégeance à Manuel Valls et à sa ligne socio-libérale. Un remaniement qui ressemble à la dernière cartouche tirée en l'air pour François Hollande, dont la présidence aura été pavée de renoncements et de trahisons.
Oublié l'ennemi de la Finance, le président de la République et son premier ministre sont sagement devenus les toutous de la droite allemande et de sa maitresse Angela Merkel. Tant pis pour les Français exsangues après 5 ans de Sarkozy et 10 ans de droite dure. Leur voeu de changement est passé à la trappe et tout indique que Hollande mourra avec ses idées (ou plutôt celles qu'il a emprunté à l'UMP).
La vraie question qui se pose aujourd'hui est de savoir si la majorité parlementaire de gauche va accepter de se joindre au couple exécutif dans ce qui ressemble à s'y méprendre à un suicide politique en bonne et due forme. Que la sortie d'Arnaud Montebourg soit emprunte de cynisme ou pas n'est finalement qu'anecdotique. Lui au moins à compris que la voie choisie (et qu'il assumait tant bien que mal jusqu'à présent) menait dans le mur économiquement, socialement et politiquement.
Et la majorité socialiste semble le comprendre de mieux en mieux. Au point de ne pas voter la confiance au nouveau gouvernement qui n'a même plus la pudeur de se cacher derrière les faux-semblants pour mener sa politique libérale ? On peut rêver, mais il y a fort à parier que les réflexes militaires prendront le dessus. A fortiori si Manuel Valls parvient à débaucher quelques écologistes ambitieux...
Mais que se passera-t-il dans six mois, peut-être moins ? Aux premiers chaos à venir (un mouvement social par exemple), la majorité va se disloquer en un rien de temps et il ne restera plus que deux options à François Hollande. La dissolution ou la démission. Connaissant le personnage, il y a fort à parier qu'il choisisse la première option.
Tant pis si François Hollande lui-même commentait par avance la situation qu’il traverse aujourd’hui dans son livre d'entretien avec Edwy Plenel, Devoir de vérité, publié aux Éditions Stock. Le passage est désormais célèbre :  
« Je ne crois plus à la possibilité de venir au pouvoir sur un programme pour cinq ans dont il n'y aurait rien à changer au cours de la mandature. Je pense qu'il y a forcément un exercice de vérification démocratique au milieu de la législature. La réalité change trop vite, les circonstances provoquent des accélérations ou, à l'inverse, des retards, des obstacles surgissent, des événements surviennent [...] Le devoir de vérité, c'est d'être capable de dire : "Nous revenons devant la majorité, peut-être même devant le corps électoral afin de retrouver un rapport de confiance".»   
Par rapport à son discours de campagne, Hollande a inconstestablement changé «en cours de mandature», et même dès le lendemain de son élection. Mais le chef de l'Etat ne se résout pas à dire : « Nous revenons devant la majorité, peut-être même devant le corps électoral afin de retrouver un rapport de confiance. »
Et on pourrait avoir la situation cocasse d'un président en cohabitation avec un gouvernement de gauche, mené par Arnaud Montebourg et auquel participeraient pêle-mêle Cécile Duflot, Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon... On peut toujours rêver, mais tout laisse à penser que le remaniement de demain va voir se poursuivre le cauchemar dans lequel on est empêtré depuis deux ans.

Cécile Duflot a jeté la première pierre

 "Il reste trois ans. La responsabilité, c'est de s'exprimer maintenant 

quand il est encore temps d'éviter l'iceberg." 

Cécile Duflot, 21 août 2014.

un pavé, un roc dans le jardin pourtant rangé de cette rentrée hollandaise. Le président venait d'expliquer comment il comptait accélérer dans la même direction qui pourtant déçoit et fait déserter ses soutiens.   
  
L'ex-ministre de  François Hollande a sans doute accéléré une prise de conscience. A l'Elysée, on n'avait pas vu ni perçu que le nouveau bouquin de Duflot serait si grave et violent. Arnaud Montebourg a fait vaciller le dispositif Hollande. On ne sait plus quand l'onde de choc a été réellement déclenchée, mais elle fut grande, forte et décisive. 
Hollande et Valls se rabattent sur un gouvernement primaire. Une nouvelle équipe, rétrécie à ce qui ressemble à un gouvernement des plus primaires.

  
La crise est celle de la Vème République. Un président peut nommer, changer, renouveler un gouvernement alors qu''objectivement tout concourt à prouver que la majorité n'est plus là, surtout au sein de son ex-majorité. La démocratie doit-elle s'aligner sur la ligne Valls - moins de 5% à la primaire socialiste de 2011 ? François Hollande défend sa ligne jusqu'au bout. Jusqu'à sa perte ? Une grosse moitié des parlementaires socialistes seraient hostiles ou grognons contre la ligne officielle. 
  
Qu'ils le prouvent dans les rangs de l'Assemblée. 
 

« Il y a des jours où je regrette d’être née arabe. »



L’héritage de Bourguiba, émancipateur de la femme
 Tunisienne lorsqu’il était un président progressiste
et encore lucide, n’est heureusement pas mort...
Fawzia Zouari, née au Kef, est une écrivaine et journaliste tunisienne.
Docteur en littérature française et comparée de la Sorbonne, Zouari vit à Paris depuis 1979. Elle travaille durant dix ans à l’Institut du monde arabe – à différents postes dont celui de rédactrice du magazine Qantara1 – avant de devenir journaliste à l’hebdomadaire Jeune Afrique en 19961.
Fawzia Zouari, fille de Carthage & des Lumières. Elle a donc trahi le tombeau des Ancêtres, en sortant du village familial et en tirant sa Tunisie éternelle vers le métissage: dans’J'ai épousé un Français’ elle raconte le tremblement identitaire vécu dans son couple: elle, Maghrébine attachée à la laïcité, lui Français, converti à l’Islam, limite’barbu’. Mais c’est dans l’humour et l’érudition que cette journaliste à Jeune Afrique trouve l’équilibre.

« Il y a des jours où je regrette d’être née arabe. »
 Les jours où je me réveille devant le spectacle de gueules hirsutes prêtes à massacrer au nom d’Allah,  et,  où je m’endors avec le bruit des explosions    diffusées sur fond de versets coraniques.
 Les jours où je regarde les cadavres joncher les rues de Bagdad ou de Beyrouth par la faute des kamikazes; où des cheikhs manchots et aveugles s’arrogent le droit d’émettre des fatwas parce qu’ils sont pleins comme des outres de haine et de sang; où je vois des petites filles, les unes courir protéger de leur corps leur mère qu’on lapide, et les autres revêtir la robe de  mariée à l’âge de 9 ans.
Et puis ces jours où j’entends des mamans chrétiennes confier en sanglotant que leur progéniture convertie à l’islam refuse de les toucher sous prétexte qu’elles sont impures.
Quand j’entends pleurer ce père musulman parce qu’il ne sait pas pourquoi son garçon est allé se faire tuer en Syrie. À l’heure où celui-ci parade dans les faubourgs d’Alep, kalachnikov en bandoulière, en attendant de se        repaître d’une gamine venue de la banlieue de Tunis ou de Londres, à qui l’on a fait croire que le viol est un laissez-passer pour le paradis.
Ces jours où je vois les Bill Gates dépenser leur argent pour les petits      Africains et les François Pinault pour les artistes de leur continent, tandis que les cheikhs du Golfe dilapident leur fortune dans les casinos et les     maisons de charme et qu’il ne vient pas à l’idée des nababs du Maghreb de penser au chômeur qui crève la faim, au poète qui vit en clandestin, à l’artiste qui n’a pas de quoi s’acheter un pinceau.
Et tous ces croyants qui se prennent pour les inventeurs de la poudre alors qu’ils ne savent pas nouer une cravate, et je ne parle pas de leur incapacité à fabriquer une tablette ou une voiture.
Les mêmes qui dénombrent les miracles de la science dans le Coran et sont dénués du plus petit savoir capable de faire reculer les maladies.
 Non ! L’Occident, ces prêcheurs pleins d’arrogance le vomissent, bien qu’ils ne puissent se passer de ses portables, de ses médicaments, de ses progrès en tous genres.
 Et la cacophonie de ces « révolutions » qui tombent entre des mains        obscurantistes comme le fruit de l’arbre.
 Ces islamistes qui parlent de démocratie et n’en croient pas un mot, qui clament le respect des femmes et les traitent en esclaves.
 Et ces gourdes qui se voilent et se courbent au lieu de flairer le piège, qui revendiquent le statut de coépouse, de complémentaire, de moins que rien !
 Et ces « niqabées » qui, en Europe, prennent un malin plaisir à choquer le bon Gaulois ou le bon Belge comme si c’était une prouesse de sortir en    scaphandrier ! Comme si c’était une manière de grandir l’islam que de le présenter dans ses atours les plus rétrogrades.
 Ces jours, enfin, où je cherche le salut et ne le trouve nulle part, même pas auprès d’une élite intellectuelle arabe qui sévit sur les antennes et ignore le terrain, qui vitupère le jour et finit dans les bars la nuit, qui parle principes, se vend pour une poignée de dollars, qui fait du bruit et qui ne sert à rien !
 Voilà, c’était mon quart d’heure de colère contre les miens. Ouf !