jeudi 6 avril 2017

Affaire Fillon : et maintenant des menaces de mort

Le mépris et la haine sont sans doute les écueils dont il importe le plus aux princes de se préserver.
        On ne doit jamais laisser se produire un désordre               pour éviter une guerre ;
car on ne l'évite jamais, on la retarde à son désavantage.
   Il y a deux manières de combattre, l'une avec les lois,      l'autre avec la force.
La première est propre aux hommes,  
l'autre nous est commune avec les bêtes.

Machiavel "Le prince"



                          

 Des lettres anonymes ont été adressées à des  collaborateurs de François Hollande.                               François Fillon, pour sa part,                                                  lance de nouvelles accusations sans preuves.   

   Baptiste Legrand "L'Obs" 

Des menaces de mort ont été adressées au secrétaire général adjoint de la présidence, Thomas Cazenave, ainsi qu'au conseiller en communication du chef de l'Etat, Gaspard Gantzer, a indiqué l'Elysée ce mercredi, confirmant des propos rapportés par "Le Parisien". "Des collaborateurs de l'Elysée ont reçu des lettres anonymes de menace de mort" après les accusations de François Fillon sur l'existence supposé d'un "cabinet noir", affirme l'entourage du président.
Ce n'est pas un hasard si l'Elysée a choisi de communiquer sur ces menaces de mort. Il s'agit d'une réponse directe à François Fillon, qui quelques instants plus tôt, sur France Inter, franchissait un nouveau pas dans sa stratégie complotiste. Une manière, pour la présidence de la République, d'appeler à la responsabilité un candidat qui manie accusations sans preuves et sous-entendus.
Car non content de se dire victime d'un supposé complot, le candidat LR à la présidentielle est passé aux menaces :
"Ça fait deux mois et demi qu'on m'empêche de faire ma campagne. Et j'ai toutes les indications qui me permettront le moment venu de poursuivre ceux qui ont fait ça. Parce qu'il ne faut pas croire que je vais lâcher les accusations que j'ai lancées contre ceux qui ont déclenché cette opération", a lancé Fillon sur France Inter.
"J'ai les dates, les jours, les personnes qui ont communiqué les documents, etc. Ça viendra, le moment venu je poursuivrai tous ceux qui sont à l'origine de cette affaire."
Est-ce François Hollande qui a déclenché l'affaire ? "Oui, bien sûr", a répondu Fillon, mis en examen pour détournement de fonds publics dans l'affaire des emplois présumés fictifs de son épouse.
Si Fillon dispose vraiment des "dates", "jours", "personnes", pourquoi ne porte-t-il pas plainte ? Pourquoi ne les communique-t-il pas ?

"C'est faux", a commenté l'Elysée auprès du "Parisien", "s'il avait la moindre preuve ; il l'aurait déjà produite."
Une remarque qui vaut aussi pour le travail de Penelope Fillon, dont on se demande toujours ce qu'elle a bien pu réaliser comme travail effectif, lorsqu'elle était rémunérée en tant qu'assistante parlementaire de son mari, puis du député Marc Joulaud, et simultanément pour un deuxième emploi (lui aussi à temps complet) à la "Revue des deux mondes".

"Il n'y a jamais eu de cabinet"

Invité sur France Info, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a lui aussi vertement répondu à François Fillon :
"Cela suffit, cette manière de faire de la politique, c'est diffamatoire [...] il n'y a jamais eu de cabinet, ni noir, ni blanc, ni gris, ni jaune, jamais !".
"La justice, et ça François Fillon ne veut pas l'accepter, a été indépendante dans la conduite des affaires judiciaires, c'est un acquis de ce quinquennat."
"Cette manière de faire de la politique n'est pas à la hauteur de l'engagement d'un homme politique qui entend gouverner un pays", a insisté le ministre de l'Agriculture.
La stratégie de communication de François Fillon - victimisation et stigmatisation des médias – s'est traduite par quelques incidents durant ses meetings, où des journalistes ont été pris à partie par des militants.
"Le Canard enchaîné", qui a révélé l'affaire des emplois fictifs, a lui aussi reçu des menaces de morts. Exemple, cité par l'hebdo le 1er mars : "Dernier avertissement, il n'y aura pas de survivants."
"II y a des pays où les hommes politiques appellent au calme, et il y a la France", commentait alors le journal satirique.

                                         

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