lundi 26 mai 2014

L'ARRIVÉE AU POUVOIR DES "FRONTISTES"

Marine Le Pen remercie Libération pour sa Une :



L'ARRIVÉE AU POUVOIR DES « Frontistes »
Aux totalitarismes de XXe siècle ont succédé la tyrannie
D’un capitalisme financier
Qui ne connait plus de bornes, soumet États et peuples
À ses spéculations,
Et le retour de phénomènes de fermeture xénophobe, raciale,
Ethnique et territoriale.
Le chemin de l'espérance
Edgar Morin


Avant le début de la grande crise en France, le Front national n'était qu'une petite formation située à l’extrême-droite de l’éventail politique Français. Aux élections législatives (Parlement) du 10 et  juin 2012 , les « Frontistes »  ne remportèrent que 3,66% des voix, soit un déclin relatif par rapport au score de 2007 (4,5% des votes). Ces élections portèrent au pouvoir le partis socialiste,  l’Ump (centre catholique), le Modem, les Verts, le Front de Gauche.  La  coalition de la gauche sociale démocrate dirigea La France  durant les deux  premières années en pleine crise économique.
Depuis  2007, l’atmosphère en France ne prêtait guère à l’optimisme. La crise économique mondiale frappa particulièrement durement le pays et il y eut jusqu'à 10,4 % de chômeurs. Des millions de Français  associèrent la crise à l’organisation de l’Europe libérale. Ils considéraient la coalition comme un gouvernement faible, incapable de lutter contre la crise. La misère largement répandue, la peur d’un avenir plus sombre encore, ainsi que la colère et l’impatience devant l’échec apparent du gouvernement à gérer la crise, préparèrent un terrain propice à la montée du Front National.
Orateurs puissants  et envoûtants, Le Pen, et sa fille exploitèrent  la colère et l’impuissance ressenties par un grand nombre d’électeurs. Il attira un grand nombre de français qui aspiraient désespérément au changement. La propagande électorale promettait de sortir la France de la crise. Les « Frontistes »   s’engagèrent à restaurer les valeurs culturelles du pays, à annuler les clauses de l’Accord de Schengen, à conjurer la menace d’une révolution libérale mondialiste, à remettre le peuple français au travail et à recouvrer pour la France son "rang légitime" de puissance mondiale. Les propagandistes frontistes  remportèrent d’éclatants succès en dirigeant la colère et la peur de la population contre les musulmans, les roms, les socialistes (communistes et sociaux-démocrates) et contre ceux que les frontistes tenaient pour responsables de la signature des traités européens, ils réclamaient l’instauration d’une république parlementaire qui  prenne  en compte la proportionnelle.
Les orateurs Frontistes adaptaient prudemment leurs discours à chaque auditoire. Par exemple, lorsqu’ils s’adressaient à des hommes d’affaires, ils atténuaient les thèmes antisémites, privilégiant plutôt l’anticommunisme et critiquaient le recouvrement injuste des impôts. Devant des soldats, des anciens combattants ou d’autres groupes d’obédience nationaliste, la propagande mettait l’accent sur le renforcement militaire et policier le retour de la sécurité. Les orateurs promettaient aux agriculteurs le soutient des prix agricoles en chute. Dans l’ensemble de la France, les retraités s’entendaient dire que le montant et le pouvoir d’achat de leurs versements mensuels demeureraient stables.
Prenant prétexte de l’impasse entre les partenaires de la " coalition", les frontistes demandent  au Président à dissoudre le parlement et à organiser de nouvelles élections. Pour dissoudre la Chambre. Le Président Hollande (illégitime pour l’ancien parti, au pouvoir pendant + de 12 ans) jaugeait mal l’état d’esprit de la nation après 5 ans  de dépression économique. Les Frontistes remportèrent 25,4 % du vote, devenant le deuxième parti politique du pays  après celui des abstentionnistes. Une grande instabilité politique devint la règle.
Le futur ne notre république ne doit pas ressembler à ce qui fut déjà vu dans les années trente en Allemagne…
L'ARRIVÉE AU POUVOIR DES NAZIS
http://www.ushmm.org/wlc/fr/article.php?ModuleId=227
Avant le début de la grande crise en Allemagne en 1929-1930, le Parti national socialiste des travailleurs allemands (en abrégé, le parti nazi) n'était qu'une petite formation située à l’extrême-droite de l’éventail politique allemand. Aux élections du Reichstag (Parlement) du 2 mai 1928, les Nazis ne remportèrent que 2,6% des voix, soit un déclin relatif par rapport au score de 1924 (3% des votes). Ces élections portèrent au pouvoir une "grande coalition" qui réunit le partis social-démocrate, le Zentrum (centre catholique), le parti démocratique allemand et le parti du peuple allemand. Cette coalition dirigea l’Allemagne de Weimar durant les six premiers mois de la grande dépression.                           
  De 1930 à 1933, l’atmosphère en Allemagne ne prêtait guère à l’optimisme. La crise économique mondiale frappa particulièrement durement le pays et il y eut jusqu'à 30% de chômeurs. Des millions d’allemands associèrent la crise à l’humiliation nationale de l’Allemagne après la défaite de la Première Guerre mondiale. Ils considéraient la coalition comme un gouvernement faible, incapable de lutter contre la crise. La misère largement répandue, la peur d’un avenir plus sombre encore, ainsi que la colère et l’impatience devant l’échec apparent du gouvernement à gérer la crise, préparèrent un terrain propice à la montée d’Adolf Hitler et de son parti nazi.
Orateur puissant et envoûtant, Hitler, exploita la colère et l’impuissance ressenties par un grand nombre d’électeurs. Il attira un grand nombre d’Allemands qui aspiraient désespérément au changement. La propagande électorale nazie promettait de sortir l’Allemagne de la crise. Les Nazis s’engagèrent à restaurer les valeurs culturelles du pays, à annuler les clauses du Traité de Versailles, à conjurer la menace d’une révolution communiste, à remettre le peuple allemand au travail et à recouvrer pour l’Allemagne son "rang légitime" de puissance mondiale. Hitler et les autres propagandistes nazis remportèrent d’éclatants succès en dirigeant la colère et la peur de la population contre les Juifs, les marxistes (communistes et sociaux-démocrates) et contre ceux que les Nazis tenaient pour responsables de la signature tant de l’armistice de novembre 1918 que du traité de Versailles, ainsi que de l’instauration d’une république parlementaire. Hitler et les Nazis qualifiaient ces derniers de "criminels de novembre".
Hitler et les autres orateurs nazis adaptaient prudemment leurs discours à chaque auditoire. Par exemple, lorsqu’ils s’adressaient à des hommes d’affaires, les Nazis atténuaient les thèmes antisémites, privilégiant plutôt l’anticommunisme et le recouvrement des colonies allemandes perdues en application du traité de Versailles. Devant des soldats, des anciens combattants ou d’autres groupes d’obédience nationaliste, la propagande nazie mettait l’accent sur le renforcement militaire et le retour des autres territoires perdus après Versailles. Les orateurs nazis promettaient aux agriculteurs du Schleswig-Holstein, land situé dans le nord du pays, qu’un gouvernement nazi soutiendrait les prix agricoles en chute. Dans l’ensemble de l’Allemagne, les retraités s’entendaient dire que le montant et le pouvoir d’achat de leurs versements mensuels demeureraient stables.
Prenant prétexte de l’impasse entre les partenaires de la "grande coalition", le chancelier du Reich, Heinrich Brüning, du parti du Zentrum, décida, en juillet 1930, le vieux président du Reich, le maréchal et héros de la Première Guerre mondiale, Paul von Hindenburg, à dissoudre le parlement et à organiser de nouvelles élections pour le mois de septembre. Pour dissoudre la Chambre, le président appliqua l’article 48 de la constitution qui permettait au gouvernement allemand de gouverner sans l’accord parlementaire et qui ne devait être appliqué qu’en cas d’urgence nationale immédiate.
Brüning jaugeait mal l’état d’esprit de la nation après six mois de dépression économique. Les Nazis remportèrent 18,3% du vote, devenant le deuxième parti politique du pays. Une grande instabilité politique devint la règle.
Pendant deux ans, recourant à plusieurs reprises à l’article 48 pour promulguer des décrets présidentiels, le gouvernement Brüning chercha en vain à constituer une majorité parlementaire excluant les sociaux-démocrates, les communistes et les Nazis. En 1932, Hindenburg destitua Brüning pour nommer au poste de chancelier Franz von Papen, un ancien diplomate membre du Zentrum. Von Papen procéda à une nouvelle dissolution du Reichstag, mais aux élections de juillet 1932, le parti nazi remporta 37,3% des voix, devenant le plus grand parti politique d’Allemagne. Les communistes (prenant des voix aux sociaux-démocrates dans un climat économique en constante dégradation) remportèrent 14,3% des suffrages. En conséquence, dans le Reichstag de 1932, plus de la moitié des députés étaient des représentants de partis qui s’étaient publiquement engagés à mettre fin à la démocratie parlementaire. Tous les partis traditionnels avaient perdu des voix, à l'exception du Zentrum catholique, en faveur des partis extrémistes.
Von Papen s’avérant incapable d’obtenir une majorité parlementaire pour gouverner, ses opposants parmi les conseillers du président Hindenburg l’acculèrent à la démission. Son successeur, le général Kurt von Schleicher, dissolut une fois encore le Reichstag. Aux élections suivantes, en novembre 1932, les Nazis perdirent du terrain, avec un score de 33,1% des scrutins. Les communistes, par contre, progressèrent, obtenant 16,9% des voix. A la fin de 1932, l’entourage du président Hindenburg en arriva à croire que le parti nazi représentait l’unique espoir de prévenir le chaos et la prise du pouvoir par les communistes. Les négociateurs et propagandistes nazis contribuèrent puissamment à renforcer cette impression.
Le 30 janvier 1933, le président Hindenburg nomma Adolf Hitler chancelier. Hitler parvint à cette fonction, non pas par suite d’une victoire électorale lui conférant un mandat populaire, mais plutôt en vertu d’une transaction constitutionnellement contestable, menée par un petit groupe d’hommes politiques allemands conservateurs qui avaient renoncé au jeu parlementaire, qui espéraient utiliser la popularité d'Hitler auprès des masses pour favoriser un retour à un régime conservateur autoritaire, voire à la monarchie. En deux ans cependant, Hitler et les Nazis prirent de vitesse les politiciens conservateurs et instaurèrent une dictature nazie extrémiste entièrement soumise à la volonté personnelle du Führer.
… 2014, la plus grande faute revient à l'UMP, et sa stratégie de droitisation à outrance inaugurée par Nicolas Sarkozy et Patrick Buisson lors de l'élection présidentielle de 2007, et rééditée en 2012, avec les appels du pied de certaines subtiles personnalités de droite, telles que Nadine Morano et Gérard Longuet, sous l'œil bienveillant de Jean-François Copé. Et tant pis si cela déplaisait à une partie de son propre camp.
Dans un discours extrêmement lucide, mais aussi bien tardif, François Baroin a ainsi déclaré : "A trop courir derrière le Front national, on le crédibilise, c'est indiscutable", en reconnaissant que l'ex-parti majoritaire n'avait pas à "aller braconner" sur les terres du FN, car "on ne doit pas s'éloigner du pacte fondateur" de l'UMP. Le FN a profité de cette double crédibilisation menée de l'intérieur et de l'extérieur, ainsi que de la situation économique exceptionnellement grave, pour entrer à l'Assemblée Nationale. Il n’y a plus qu'à espérer que ce parti incapable de gouverner, aux valeurs humaines parfois douteuses même si elles sont tues, ne soit qu'une passade au Palais Bourbon.

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