À Los Angeles, on a “clairement l’impression d’assister à l’avènement d’une autocratie”
Après plusieurs jours d’affrontements entre les forces de l’ordre et des manifestants opposés à sa politique répressive à l’égard de l’immigration clandestine, Donald Trump a pris le 9 juin la décision de déployer 700 marines à Los Angeles. Qui s’ajoutent aux membres de la garde nationale déjà envoyés. Ces mesures exceptionnelles, écrit cette chroniqueuse du “New York Times”, laissent craindre une dérive dictatoriale.
Depuis que Donald Trump a été réélu, j’ai redouté un scénario plus que tous les autres : qu’il envoie l’armée contre des gens qui contesteraient ses expulsions massives, engageant ainsi l’Amérique sur la voie de la loi martiale. Mais même dans mes inquiétudes les plus folles, je me disais qu’il lui faudrait un prétexte plus solide, pour déployer des troupes dans les rues d’une ville des États-Unis – contre la volonté de son maire et du gouverneur –, que les manifestations relativement modestes qui ont éclaté à Los Angeles la semaine dernière.
Or, apparemment, dans un environnement post réel, le président n’a pas eu besoin d’attendre une crise pour déclencher une répression autoritaire. Au lieu de cela, il n’a eu qu’à en inventer une.
On ne saurait nier que certains de ceux qui manifestent contre les raids de l’Immigration and Customs Enforcement [ICE, la police de l’immigration et des douanes] à Los Angeles se sont montrés violents. Chaque [voiture autonome] Waymo qui brûle, chaque vitrine fracassée est un cadeau fait au gouvernement.
Mais l’idée que Trump ait dû envoyer des soldats dans les rues de la ville parce que les émeutes échappaient à tout contrôle tient du fantasme pur et simple. “Aujourd’hui, Los Angeles a été le théâtre de manifestations pacifiques, et nous saluons celles et ceux qui ont ainsi exercé avec responsabilité leur droit prévu par le premier amendement [de la Constitution américaine]”, pouvait-on lire dans un communiqué de la police de Los Angeles dans la soirée de samedi.
Ce même jour, Trump faisait fi des prérogatives du gouverneur Gavin Newsom et fédéralisait la garde nationale de Californie en invoquant une loi rarement utilisée pour répondre à la “rébellion ou [au] danger de rébellion contre l’autorité du gouvernement des États-Unis”.
Trump appelle à l’arrestation du gouverneur Newsom
Alors que des milliers de soldats de la garde nationale étaient déjà déployés dans la ville, le gouvernement a annoncé qu’il allait également envoyer 700 marines. La police de Los Angeles n’a pas l’air de tenir à leur présence, comme l’a fait savoir Jim McDonnell, le chef de la police, dans une déclaration. Mais Trump ne s’est jamais soucié de la sécurité de la ville. Il est essentiel de comprendre que, pour ce gouvernement, il n’est pas nécessaire que les manifestations soient violentes pour être considérées comme un soulèvement dépourvu de légitimité.
Trump a appelé à l’arrestation de Newsom. Si vous étiez témoins de tout cela – des soldats envoyés pour écraser la contestation, des dirigeants syndicaux en état d’arrestation, des représentants de l’opposition menacés – dans n’importe quel autre pays, vous auriez clairement l’impression d’assister à l’avènement d’une autocratie. La question est désormais de savoir si les Américains qui haïssent la tyrannie peuvent se dresser et réagir. Beaucoup de gens avancent que le face-à-face de Los Angeles va faire le jeu de Trump, lui permettant de se poser en défenseur de la loi et de l’ordre qui met au pas des émeutiers criminels. Peut-être ont-ils raison. Trump est un démagogue accompli, qui a le don de créer des conflits dont ses partisans raffolent. Toutefois, l’opinion publique n’est pas immuable, et c’est pour cela qu’il importe que quiconque dispose d’une plateforme – politiciens, anciens combattants, autorités religieuses et culturelles – dénonce les abus autoritaires du gouvernement. Peut-être s’apercevra-t-on que la vérité ne fait pas le poids face à la propagande d’extrême droite. Mais si tel est le cas, alors, nous sommes déjà perdus.
Des mensonges grotesques sur une invasion étrangère
L’Amérique, c’est vrai, a basculé à droite depuis le premier mandat de Trump, et ce dernier peut aujourd’hui commettre en toute impunité des abus qui auraient auparavant soulevé un tollé. Toutefois, l’opinion publique n’est pas immuable, et c’est pour cela qu’il importe que quiconque dispose d’une plateforme – politiciens, anciens combattants, autorités religieuses et culturelles – dénonce les abus autoritaires du gouvernement. Peut-être s’apercevra-t-on que la vérité ne fait pas le poids face à la propagande d’extrême droite. Mais si tel est le cas, alors, nous sommes déjà perdus.
Des mensonges grotesques sur une invasion étrangère
L’Amérique, c’est vrai, a basculé à droite depuis le premier mandat de Trump, et ce dernier peut aujourd’hui commettre en toute impunité des abus qui auraient auparavant soulevé un tollé. Nombre de démocrates, encore sous le choc des réactions violentes suscitées par Black Lives Matter et l’immigration clandestine à grande échelle, préféreraient ne pas se retrouver impliqués dans une bagarre au sujet des troubles à Los Angeles. “Pendant des mois, les démocrates, traumatisés par la politique liée à ces questions, se sont efforcés de fermer les yeux sur la guerre menée par le président Donald Trump contre l’immigration – pour se concentrer sur l’économie, les droits de douane ou, dans le cas des expulsions, le respect de la procédure”, écrit Politico. encore sous le choc des réactions violentes suscitées. Toutefois, l’opinion publique n’est pas immuable, et c’est pour cela qu’il importe que quiconque dispose d’une plateforme – politiciens, anciens combattants, autorités religieuses et culturelles – dénonce les abus autoritaires du gouvernement. Peut-être s’apercevra-t-on que la vérité ne fait pas le poids face à la propagande d’extrême droite. Mais si tel est le cas, alors, nous sommes déjà perdus.
Des mensonges grotesques sur une invasion étrangère
L’Amérique, c’est vrai, a basculé à droite depuis le premier mandat de Trump, et ce dernier peut aujourd’hui commettre en toute impunité des abus qui auraient auparavant soulevé un tollé. Nombre de démocrates, encore sous le choc des réactions violentes suscitées par Black Lives Matter et l’immigration clandestine à grande échelle, préféreraient ne pas se retrouver impliqués dans une bagarre au sujet des troubles à Los Angeles. “Pendant des mois, les démocrates, traumatisés par la politique liée à ces questions, se sont efforcés de fermer les yeux sur la guerre menée par le président Donald Trump contre l’immigration – pour se concentrer sur l’économie, les droits de douane ou, dans le cas des expulsions, le respect de la procédure”, écrit Politico et l’immigration clandestine à grande échelle, préféreraient ne pas se retrouver impliqués dans une bagarre au sujet des troubles à Los Angeles. “Pendant des mois, les démocrates, traumatisés par la politique liée à ces questions, se sont efforcés de fermer les yeux sur la guerre menée par le président Donald Trump contre l’immigration – pour se concentrer sur l’économie, les droits de douane ou, dans le cas des expulsions, le respect de la procédure”.