dimanche 2 mars 2014

L'Histoire contemporaine fait "la ronde"



On ne doit jamais laisser se produire un désordre pour éviter une guerre 
 
car on ne l'évite jamais, on la retarde à son désavantage.

Machiavel "Le prince"

septembre 1938 / Février 2014

 "Poutine agit selon le même principe qu'Adolf Hitler"

C'est ce qu'affirme Karel Schwarzenberg, ancien ministre des Affaires étrangères tchèque pro-européen

"Ce qui se passe en Ukraine est une répétition de l'Histoire", dit-il, rappelant les invasions de l'Allemagne nazie en Autriche, Tchécoslovaquie et Pologne en 1938 et 1939, avant d'ajouter: "Poutine agit selon le même principe qu'Adolf Hitler""Comme il voulait envahir la Crimée, il avait besoin d'un prétexte et a expliqué que ses compatriotes étaient opprimés", explique Karel Schwarzenberg, ajoutant que les Russes de Crimée ne sont victimes d'aucune discrimination.  "Quand Hitler voulait annexer l'Autriche, il a expliqué que les Allemands y étaient opprimés",


 Hitler réalise ses projets de regroupement des populations germaniques en annexant l’Autriche en mars 1938: c'est l'Anschluss. Ensuite, il revendique l'annexion de territoires à l'ouest de la Tchécoslovaquie peuplés majoritairement d'Allemands, les Sudètes.
L'annexion des Sudètes est entérinée à Munich en septembre 1938, lors d’une conférence où le Français Édouard Daladier et le Britannique Neville Chamberlain se fient aux promesses d’Hitler, selon lesquelles l’obtention des Sudètes satisferait la « dernière revendication » du Troisième Reich, et interdisent à la Tchécoslovaquie de se défendre.
Ces accords furent signés par l'Allemagne, l'Italie, la Grande-Bretagne et la France, la Tchécoslovaquie ne fut pas autorisée à participer à la conférence. Aux termes des accords de Munich, l'Allemagne annexa cette région majoritairement germanophone de la Tchécoslovaquie. Le point culminant est le passage triomphal de la frontière par Hitler.
 Le dictateur, qui par sa victoire diplomatique a obtenu davantage que par une guerre, inspecte son butin.

Hitler au cours d’une tournée triomphale dans les Sudètes

 Pourtant, ces scènes de jubilation cachent une tragédie. Car, pendant que des milliers de personnes sont en liesse ici, des milliers d'autres sont en fuite, minorité dont les droits sont complètement bafoués. Ici la jubilation, ailleurs la terreur.
Plus tard, Hitler devait violer les accords en détruisant l'Etat tchèque en 1939. Il a bénéficié de l'aide des nationalistes slovaques, qui créent un état slovaque indépendant, de la Hongrie et de la Pologne qui récupèrent chacun des territoires.


Février 2014 "La Crimée de fait est sous contrôle russe",

affirme aussi Laurent Fabius. "Clairement, s'installer dans un pays contrairement au droit international, c'est violer la loi internationale",




Les milices et les forces spéciales russes ont pris le contrôle de la Crimée

La capitale régionale de la Crimée, Simferopol, vit depuis dimanche dans un calme qui n'est qu'apparent. Une armée sans insigne, de fait constituée par les forces spéciales russes, contrôle  tous les sites stratégiques de la péninsule et bloque les casernes des troupes ukrainiennes, imposant à cette région de deux millions d'habitants une occupation qui ne dit pas son nom.

  
Une nouvelle encore plus alarmante est tombée : la Douma de la Fédération de Russie aurait donné l'autorisation à Vladimir Poutine d'intervenir directement en Ukraine et de déployer "les forces armées de la Fédération sur le territoire de l'Ukraine jusqu'à ce que la situation politique et sociale soit revenue à la normale dans le pays," précise le Kyiv Post.
Pour le quotidien ukrainien en ligne Oukraïnska Pravda, il n'y a aucun doute à avoir,

"la Russie déclare la guerre à l'Ukraine".



"Samedi [1er mars], Poutine a déclaré la guerre à l'Ukraine.

Le matin, le président autoproclamé du conseil des ministres de Crimée

 Avait appelé son homologue russe à l'aide pour rétablir la paix et l'ordre

dans la république autonome.

Poutine a réagi avec une rapidité foudroyante."

« La scène politique attirera toujours des aventuriers irresponsables,

des ambitieux et des escrocs,

on ne cessera pas si facilement que cela de détruire notre planète. »

Vaclav Havel

Tout peut désormais basculer.
La Crimée semblait ce dimanche se détacher de plus en plus du pouvoir central et basculer sous le contrôle d'une occupation qui ne dit pas son nom. Sur la base militaire de Perevalnoye, de jeunes garde-côtes ukrainiens étaient bloqués par des soldats russes. En fin de journée, le commandant en chef de la marine ukrainienne, l'amiral Denis Berezovski, a en outre prêté allégeance au nouveau gouvernement de Crimée, et ce, depuis l’état-major de la flotte russe à Sébastopol... L'amiral avait été nommé vendredi à la tête de la marine ukrainienne par le président du pays par intérim, Olexandr Tourtchinov. Les pro-Russes de Crimée depuis jeudi avançaient leurs pions. Cette fois, ils ont conquis de nouvelles positions.
Face à la crise ukrainienne, l’administration Obama laisse entendre qu’elle veut réagir, mais toute la question est de savoir comment. Depuis samedi et l’approbation par le Sénat russe de l’envoi de troupes en Crimée, les Américains et les Européens redoublent d’efforts diplomatiques pour éviter l’explosion d’un conflit armé. 
« Que peut-on faire ? » s’interroge encore Fiona Hill dans les pages du New York Times. « Nous allons parler de sanctions, nous allons parler de lignes rouges. Nous allons nous exciter. Puis nous allons prendre du champ et juste regarder. Il (Vladimir Poutine) sait qu’aucun de nous ne veut une guerre. »

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