jeudi 5 novembre 2015

En prison pour un jus d'orange qui offense le ramadan !



En prison pour un jus d'orange qui offense
le ramadan !
Lundi 13 Juillet 2015 à 5:00
Cinq jeunes Marocains sont embastillés à Marrakech pour avoir bu un jus d’orange le 6 juillet, place Djemaa el Fna. Accusés d’avoir violé le ramadan, ils passent en procès demain, mardi 14 juillet. Sacrée ambiance dans le royaume...

Il faisait 48°C vers 15 heures, sous le cagnard de la place Djemaa el Fna. Les cinq copains avaient soif, ils ont bu. C’est simple comme la vie, non ? Pas du tout : c’est un outrage car nous sommes au mois de ramadan. Quelques délateurs — des marchands, des passants — se ruent donc vers la police pour signaler le crime commis par ces jeunes assoiffés, manifestement marocains. Les voilà coffrés à la prison de Marrakech, la sinistre centrale Boulmharez, en application de l’article 222 du code pénal qui interdit à tout musulman d’enfreindre le jeûne. Les défenseurs des droits de l’individu demandent son abrogation depuis des années. Ces gens-là ont du mérite : ils prêchent l’humanisme le plus élémentaire dans le vide sidéral d’un pays confit en dévotion irascible. Le royaume, dont on nous vante avec entrain les ébouriffantes réformes, est un enclos de soumission comportementale à des codes archaïques.
INJURIÉES ET MOLESTÉES PARCE QU’ELLES FAISAIENT LEURS EMPLETTES EN JUPE, DES JEUNES FILLES D'INEZGANE ONT AUSSI EU UN PROCÈS. L’affaire du jus d’orange de Marrakech succède ainsi à celle des jeunes filles d’Inezgane, près d’Agadir, le 16 juin dernier : injuriées et molestées au souk parce qu’elles faisaient leurs emplettes en jupe, elles aussi sont passées en procès. Leur libération, voici quelques jours, n’est due qu’à une énorme mobilisation des associations féministes dans tout le pays. Il y a eu ensuite le lynchage d’un jeune homosexuel, à Fès, le 29 juin : une foule agglutinée auprès du malheureux sorti de son taxi qui lui avait volé argent et portable. Le chauffeur criait « Travelo ! » pour ameuter la populace. L’homosexualité, ici, est passible de trois ans de prison. En ces temps de « salafisation » galopante, la criminalisation renforce le préjugé et la haine. Mais devant la vidéo du tabassage qui tourne en boucle, la justice recule et poursuit les agresseurs.
Pour l’affaire de lèse-ramadan, c’est autre chose. « Alors que près d’un millier d’avocats s’étaient portés candidats à la défense des jeunes filles en jupe d’Inezgane, personne n’ose plaider la cause des jeunes au jus d’orange en dehors de nos deux avocats et de celui trouvé par la famille » constate Omar Arbib, responsable de l’Association marocaine des droits de l’homme à Marrakech.Marianne avait déjà rencontré Omar Arbib lors des affaires récurrentes de prostitution d'enfants, fillettes et garçons. Dans le ventre sombre de la ville ocre grouillent la misère, la honte, le non-dit, la corruption. Tout ce qui a forgé la victoire aux législatives de novembre 2011 des islamistes du PJD, le Parti de la justice et du développement. Les seuls islamistes au pouvoir dont, mystérieusement, personne ne semble s’inquiéter dans l’opinion internationale et surtout française. Pourquoi s’en faire puisque Sa Majesté les contrôle ? C’est devenu un dogme médiatique, relayé par toutes les complaisances.
Pourtant, sous la houlette d’Abdellilah Benkirane, le Premier ministre PJD, les islamistes se sont octroyés notamment les portefeuilles de la Justice et de la Communication. Mustapha Ramid, le ministre de la Justice, refuse catégoriquement la dépénalisation de l’homosexualité. Il défend avec acharnement le droit des imams à pondre des fatwas. Il attaque une chaîne de télévision pour avoir retransmis un concert à Rabat de la belle Jennifer Lopez, spectacle jugé « indécent ». Le dernier film de Nabil Ayouch, présenté à Cannes, Much love, qui retrace avec sensibilité et intelligence la tragédie des prostituées marocaines, est naturellement interdit.
LES SERPENTS DES FORAINS SONT MOINS DANGEREUX QUE CETTE PULSION REPTILIENNE QUI A ÉTÉ DÉCULPABILISÉE PAR L’OBSCURANTISME RELIGIEUX
C’est sur cette sinistre toile de fond que les cinq copains de Marrakech ont étanché leur innocente soif. Tout le monde n’était pas beau et gentil sur la place Djemaa el Fna. Les serpents des forains sont moins dangereux que cette pulsion reptilienne qui, comme à Inezgan et à Fès, s’est donnée libre cours, déculpabilisée par l’obscurantisme religieux. Les jeunes gens, venus de Rabat, raccompagnaient l’un des leurs vers l’aéroport d’où il devait rejoindre son père, journaliste marocain installé au Qatar. Pouvaient-ils seulement imaginer qu’un verre de jus les conduirait au cachot ?
« En réalité, l’affaire n’est pas surprenante, la pression du ramadan augmente d’année en année, explique Siham Chitaoui, animatrice avec Ibtissem Lachgar du Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (MALI), C’est en 2009 que nous avions organisé notre premier pique-nique public de déjeûneurs du ramadan pour affirmer le droit de manger en public ce mois-là. A l’époque de mes parents, le problème ne se posait absolument pas ! »
Ce grand bond en arrière pour un pays qu’on nous dit poussé vers l’avant par son souverain se traduit ainsi, au quotidien, par ces oukazes jaillis à la fois du code pénal, de l’aveuglement religieux, de l’ignorance (une femme sur deux est analphabète) et du conditionnement des esprits favorisé par le pouvoir islamiste. En profondeur, le salafisme chemine dans un pays déjà éprouvé par les attentats de Casablanca du 16 mai 2003 et celui du café Argana, à Marrakech, le 28 avril 2011.                                                                    Cette semaine, le magazine américain Foreign Policy s’inquiète des visées de Daech contre la stabilité du royaume. D’où la tentation de Mohammed VI et du PJD d’en remettre dans l’observance outrancière. Alors, même s’il existe une contre-société vigilante et moderne — on l’a vue dans la rue pour défendre les jeunes filles en jupe — est-elle de taille contre ce rabotage des cerveaux ? Va-t-elle se mobiliser le 14 juillet devant le tribunal de Marrakech ?
En attendant, en ce pays de vacances, étancher sa soif ces jours-ci est un crime.   

 
Il y a d’autres hommes, souriants, brodés, dorés, enrubannés, 
constellés, en bas de soie, en plumes blanches, en gants jaunes,    en souliers vernis, qui, accoudés à une table de velours au coin d’une 
cheminée de marbre, insistent doucement pour le maintien et la 
conservation du passé, du moyen-âge, du droit divin, du fanatisme, de l’ignorance, de l’esclavage, de la peine de mort, de la guerre, glorifiant à demi-voix et avec politesse le sabre, le bûcher et l’échafaud.
Quant à nous, si nous étions forcés à l’option entre les barbares de la civilisation et les civilisés de la barbarie, nous choisirions les barbares.
Victor Hugo, Les Misérables


NOUS LANÇONS CET APPEL, PARCE QUE L’ISLAMISME A RUINÉ LES PAYS D’ORIGINE D’UN GRAND NOMBRE D’ENTRE NOUS
Semant le plus souvent morts, larmes, tragédies et désolation. Souvent en raison – aussi – de la gabegie ou de la complicité passive ou active des pouvoirs en place et de certains gouvernements occidentaux qui choisissent la voie du laxisme ou celle du cynisme, comme ce fut le cas durant la décennie noire en Algérie.
Il suffit de voir, par ailleurs, l’état de déliquescence culturelle, sociale, politique, sécuritaire ou économique dans lequel se retrouvent les pays qui ont donné une place à l’islam politique, pour s’en convaincre. Nous poussons ce cri d’alerte parce que nous savons parfaitement – et mieux que quiconque - que le salafisme et les Frères musulmans, et plus largement tous les courants islamistes, sunnites et chiites, qui instrumentalisent l’islam à des fins politiques, sont un poison extrêmement nocif pour les sociétés et le vivre ensemble. Nous lançons ce signal d’alarme parce que nous refusons, à tout jamais, l’idée que la République puisse s’aventurer à prendre le risque de se retrouver déstabilisée et ébranlée, par l’hydre islamiste, devenu malheureusement un péril intérieur.
 Aux intellectuels de ne pas céder au chantage à « l’islamophobie », véritable escroquerie intellectuelle qui vise à anesthésier et à atrophier le débat, à interdire la critique d’idéologies ou de groupes extrémistes, voire d’une religion ou d’un dogme, et d’instaurer une sorte de délit de blasphème déguisé. Tout en luttant — auprès des organisations antiracistes — contre le racisme et les discriminations qui visent souvent des personnes de confession ou de culture musulmane, il convient de demeurer vigilant quant à l’instrumentalisation des combats antiracistes par d’obscurs groupuscules qui visent à empêcher la liberté d’expression et le droit au blasphème et qui, sciemment, se refusent de condamner les crimes abjects et surtout de nommer leurs auteurs : l’islamisme, le salafisme et/ou le salafisme djihadiste. Il n’est pas excessif de rappeler que la culture de la violence est consubstantielle à tous les courants de l’islam politique. À ce titre, il serait erroné et naïf de croire qu’il existerait des « islamistes modérés ». Lorsque ces derniers le sont en apparence, c’est pour obéir à de petites tactiques politiques conjoncturelles ;
Oui l’islam spirituel, lorsqu’il accepte de se soumettre aux lois et aux règles intangibles de la nation française, peut se fondre harmonieusement et s’exprimer sereinement et dignement dans la République. Mais nous affirmons très clairement que l’islamisme, ce totalitarisme, est un fléau qui nous menace tous sans exception.
C’est pourquoi nous déclarons avec la plus grande gravité, qu’il est vital pour nous citoyens, pour la République, pour la France, que nous soyons lucides, responsables et vigilants à chaque instant !



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire