vendredi 12 janvier 2018

"Pourquoi est-ce que toutes ces personnes issues de pays de merde viennent ici ?"


Donald Trump s'est emporté jeudi lors d'une réunion avec des parlementaires à la Maison-Blanche sur l'immigration qualifiant, selon le "Washington Post", plusieurs nations africaines ainsi qu'Haïti de "pays de merde". Une sortie jugée "raciste" par l'ONU 

Par L'Obs

"Commentaires choquants et honteux"


"Si c'est confirmé, il s'agit de commentaires choquants et honteux de la part du président des Etats-Unis. Désolé, mais il n'y a pas d'autre mot que 'racistes'", a déclaré vendredi 12 janvier le porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Rupert Colville, lors d'un point de presse à Genève.
Ces propos montrent le "pire côté de l'humanité, en validant et encourageant le racisme et la xénophobie", a-t-il asséné.
En Afrique du Sud, une responsable du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir, a jugé "extrêmement insultantes” les déclarations du président américain.
"Notre pays n‘est pas un pays de merde, pas plus qu'Haïti ou aucun autre pays en souffrance", a dit Jessie Duarte, secrétaire général adjointe de l'ANC.

Norvégiens oui, Haïtiens non

Le milliardaire républicain recevait jeudi dans le bureau Ovale plusieurs sénateurs, dont le républicain Lindsey Graham et le démocrate Richard Durbin, pour évoquer un projet bipartisan proposant de limiter le regroupement familial et de restreindre l'accès à la loterie pour la carte verte. En échange, l'accord permettrait d'éviter l'expulsion de milliers de jeunes, souvent arrivés enfants aux Etats-Unis. Selon le "Washington Post" qui cite plusieurs sources anonymes, le président Trump aurait lancé lors des discussions :
"Pourquoi est-ce que toutes ces personnes issues de pays de merde viennent ici ? "
Selon elles, l'homme d'affaires devenu président faisait référence à des pays d'Afrique ainsi qu'à Haïti et au Salvador, expliquant que les Etats-Unis devraient plutôt accueillir des ressortissants de la Norvège, dont il a rencontré la Première ministre la veille. 
"Pourquoi avons-nous besoin de plus d'Haïtiens ?




Le "New York Times", qui fait état également des mêmes propos du président, citant des participants non identifiés à la réunion, avait rapporté en juin que Donald Trump avait assuré lors d'une autre réunion sur l'immigration, que les Haïtiens "ont tous le sida".

 "L'honneur" des responsables politiques est de conserver un "langage châtié", en particulier à l'égard des pays les plus vulnérables, a estimé vendredi le porte-parole du gouvernement français, après les propos sur des "pays de merde" prêtés au président américain Donald Trump.
"Je crois que dans ces circonstances le silence est préférable à toute réaction", a déclaré Benjamin Griveaux, lors du compte rendu du conseil des ministres, à l'Elysée. "Il n'est évidemment pas souhaitable de caractériser quelque pays que ce soit - et encore moins des populations qui viennent de pays qui ont beaucoup souffert ces dernières années - de la manière dont ils ont été supposément qualifiés par le président américain".
"Il faut garder un langage châtié en particulier quand on parle de pays qui ont été victimes parfois d'intempéries, de grande pauvreté, et qui sont dans une grande détresse", a-t-il ajouté. " C'est aussi ça l'honneur de responsables politiques de pays qui ont des niveaux de développement plus élevés".
Selon l'entourage du président américain, Donald Trump s'est demandé jeudi si les Etats-Unis devaient accueillir des migrants en provenance d'Haïti et d'Afrique, pays et continent qu'il a qualifiés de "pays de merde".

Ces propos ont été dénoncés par le porte-parole du haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme qui a condamné des déclarations "racistes", "choquantes" et "honteuses"..

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