mardi 18 septembre 2012

Belkacem chahutée


Belkacem chahutée à la Fête de l’Huma !

 

Ils proclamaient avec furie le droit ;
 ils voulaient, fût-ce par le tremblement et l’épouvante, 
forcer le genre humain au paradis. 
Ils semblaient des barbares et ils étaient des sauveurs. 
Ils réclamaient la lumière avec le masque de la nuit.
En regard de ces hommes, farouches, nous en convenons, et effrayants, mais farouches et effrayants pour le bien, il y a d’autres hommes, souriants, brodés, dorés, enrubannés, constellés, en bas de soie, en plumes blanches,

 en gants jaunes, en souliers vernis, qui, 
accoudés à une table de velours
 au coin d’une cheminée de marbre, insistent doucement pour le maintien et la conservation du passé, du moyen-âge, du droit divin, du fanatisme, de l’ignorance, de l’esclavage, de la peine de mort, de la guerre, glorifiant à demi-voix et avec politesse le sabre,
 le bûcher et l’échafaud.
Quant à nous, si nous étions forcés à l’option entre les barbares de la civilisation et les civilisés de la barbarie, nous choisirions les barbares.

Victor Hugo, Les Misérables


 "Ce traité a été réorienté par François Hollande", insiste-t-elle. "La rigueur serait de découper dans tous les budgets, ce n'est pas ce que nous faisons""le rejet de l'austérité nous est fondamental", Porte-parole du gouvernement et ministre des droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem, chahutée le 15 septembre à la Fête de l'Huma. La question du traité budgétaire européen a été abordée. "Référendum, référendum !", a scandé la salle après avoir sifflé et hué la ministre, venue débattre de la question de l'égalité entre hommes et femmes devant une salle pleine, à l'agora de la fête de l'Humanité.
Laurence Cohen, sénatrice du Val de Marne, a déclaré que "ça ne sert à rien de hurler". Et peut-être ce serait mieux de ne pas s'énerver, mais, à force d'être sourd, Hollande risque de se heurter au mur des NON au traité de la honte ! Il est temps qu'il se ressaisisse.
Le traité budgétaire européen – élaboré en son temps par Mme MERKEL et M. SARKOZY et adopté tel quel lors du sommet européen des 28 et 29 juin derniers – sera présenté au mois d’octobre à l’Assemblée Nationale et au Sénat. Alors que le Président de la République, François HOLLANDE, s’était engagé lors de la campagne électorale à renégocier le traité européen issu de l’accord du 9 décembre 2011, force est de constater aujourd’hui que c’est mot pour mot le traité dit « Merkozy » qui viendra en discussion au parlement. Ce n’est pas le volet sur la croissance -au demeurant très limité et simplement annexé au traité- qui infléchira les orientations de ce pacte budgétaire.
En réalité, ce traité pour la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l’union économique et monétaire (TSCG) – en durcissant encore les traités de Maastricht et de Lisbonne – conserve toute sa nocivité au plan politique, économique et social.
C’est le TSCG qui ouvrira la voie à l’adoption par le parlement de la « règle d’or » qui n’est autre que l’inscription dans nos institutions de la soumission de l’économie française aux décisions européennes et aux marchés financiers. Ce traité – en conférant de nouveaux pouvoirs à la Commission de Bruxelles concernant les budgets et les choix économiques des Etats – met à mal la démocratie parlementaire et la souveraineté populaire. Rappel : cette commission, autorité supranationale non élue au suffrage universel qui émet des oukases en direction des états n'est pas une émanation de l'aspiration des européens en général et des français en particulier.
Concrètement, ce traité, s’il est adopté, implique de réduire encore plus drastiquement les déficits publics et aura des conséquences dramatiques sur la vie quotidienne de nos concitoyens.
Car toutes les administrations publiques sont concernées : l’Etat, la Sécurité sociale, les entreprises et les services publics, les collectivités territoriales. Ce qui va se traduire par moins de services publics, moins d’hôpitaux, moins d’écoles, moins de trains etc. Au-delà se dessinent de nouveaux reculs sociaux : pression sur les salaires, casse du code du travail, développement de la flexibilité, de la précarité, baisse du pouvoir d’achat, moins de moyens pour la protection sociale et les retraites etc. On l’a vu, chez certains de nos voisins européens où s’appliquent déjà les politiques d’austérité de la Commission, loin de relancer la croissance cela n’a fait qu’enfoncer un peu plus ces pays dans la crise et leurs peuples dans la misère. En réalité, seul est épargné par le traité le monde de la finance : les banques et les marchés financiers. Or, les Françaises et les Français ont voté en majorité en faveur du changement. Mais comment mettre en œuvre une politique dite de changement si l’on accepte la mise en place d’un tel carcan libéral ? La gauche de la gauche, et c'est pour l'instant la seule, appelle la majorité parlementaire, au Sénat et à l’Assemblée Nationale, à rejeter avec détermination ce traité aux conséquences néfastes pour notre pays et notre peuple. C'est un devoir de refuser cette politique d’austérité porteuse de calamités.
Le rejet de ce texte constituerait une première étape qui pourrait permettre d’ouvrir la voie à un grand débat public sur le contenu de ce traité suivi d’une consultation des Françaises et des Français pour créer les conditions d’une véritable renégociation.
Ne laissons pas des autorités supranationales non élues décider de notre avenir.

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