Le Président de la République, qui a mis du temps, a reporté sine die le projet de loi sur la famille qui n'aurait pas traité de la GPA mais abordé la question délicate de la PMA. Ce n'est pas la peine de crier victoire sur un mode arrogant. Au contraire il convient de féliciter François Hollande qui pour une fois a préféré l'écoute d'une partie non socialiste du peuple à son totalitarisme subtil et mou. Tous les dangers ne sont pas écartés puisque les députés socialistes ulcérés par ce report vont remettre sur le chantier des éléments non négligeables contenus dans le texte renvoyé aux calendes grecques.
La droite doit prendre garde aussi au fait de ne pas dénier la légitimité du président de la République. Certes il déçoit. Pour faire pièce à l'agitation de son prédécesseur, il s'est campé dans une attitude à la fois volontariste et apparemment plus sereine mais s'il a choisi la social-démocratie pour sa politique économique et financière, il va demeurer plus que jamais socialiste, pour le pire et pour compenser, sur tous les autres registres, notamment sociétaux, de sa mission. Ce n'est pas parce qu'il est tombé, et nous avec lui, dans le ridicule récemment qu'il faut oublier que le grand débat national aura lieu seulement en 2017. Jusque-là, l'opposition devra avoir de la tenue, vigoureuse si nécessaire, réceptive si besoin est mais en tout cas jamais sectaire au point de s'en prendre grossièrement et sur un mode grotesque à celui qui a été élu au mois de mai 2012.
« A quelques-uns l’arrogance
tient lieu de grandeur ;
l’inhumanité de fermeté ;
et la fourberie, d’esprit.
»
de Jean de La Bruyère
Elle devra d'autant plus se maîtriser et être intelligente que l'engagement fondamental de François Hollande d'être un président qui rassemble et unit a été clairement battu en brèche. François Hollande n'est plus qu'un homme qui parle de concorde. C'est trop peu.
La France doit résister à une double tentation contradictoire et perverse. A une double tempête.
Celle soufflée par la gauche pour discréditer, par avance, le combat de la droite contre ce qui menace subtilement ou ostensiblement.
Celle, en réaction, venue de la droite exaspérée par un suffrage universel qui en 2012, selon elle, s'est égaré.
Cette droite "revencharde" qui appelle à la démission du
Président, n'hésite pas à monter aux créneaux pour critiquer l'action de la
Garde des Sceaux dans son projet de mutation dans l'intérêt du service du
Procureur Général Falletti.
Christiane Taubira n'a pas tort !
Montesquieu (1689 -
1755)
Pour
le procureur général Falletti, je persiste. Le procès enflé qui est intenté à
la ministre n'a pas de sens.
Scandale d’état, faute politique, et quoi encore !
Les
médias tombent tous dans le panneau de ce conformisme à l'exception de Franck
Johannès qui, au milieu d'une idéologie compassionnelle et mécaniquement
"progressiste", ne peut pas s'empêcher de voir juste (Le Monde, Le Parisien, Bd Voltaire).
Pour
bien analyser, il aurait suffi de comparer le processus de mutation dans
l'intérêt du service de Philippe Courroye, totalement justifié, et la péripétie
relative au Procureur général de Paris.
Les pouvoirs précédents, de droite ou de
gauche, avaient le plus rapidement possible remplacé à Paris procureur et
procureur général par des hommes sûrs. C'est triste mais c'est comme cela.
La
garde des Sceaux avait semble-t-il déjà évoqué le possible départ de François
Falletti mais comme il l'avait refusé, on n'en avait plus parlé jusqu'à sa
récente convocation à la Chancellerie. Elle a été plus fine que cela : elle a
imprégné la Chancellerie de son dogmatisme mais pour le reste elle a été
correcte.
Il
est clair que la Directrice de cabinet et son adjointe qui l'ont accueilli ne
brillent pas par l'intuition politique car il semble acquis qu'elles ont évoqué
une incompatibilité idéologique avec un magistrat nommé en 2010 sous Nicolas
Sarkozy et qui n'a jamais caché ses convictions aux antipodes de celles de la gauche.
Il a fantasmé, c'est de bonne guerre, sur d'imaginaires menaces en alertant le
CSM.
Il
est évident qu'on désirait nommer au
poste de procureur à Paris Robert Gelli qui a remis de l'ordre et de l'équité à
Nanterre. Il fallait donc que l'actuel procureur François Molins devînt
procureur général et François Falletti Premier avocat général à la Cour de
cassation.
Ce
dernier a refusé cette proposition. Il
va donc demeurer procureur général mais de grâce qu'on ne parle plus de
scandale d'Etat quand on songe à beaucoup de brutalités dans les nominations
d'avant à Paris.
Je
le redis : amateurisme, maladresse.
Etonnant
comme la plupart des journalistes qui
pendant vingt mois ont voué un culte absurde et aveuglé à Christiane Taubira
l'accablent pour une séquence périphérique et dérisoire.
En l'occurrence elle n'a pas tort, elle me
semble de bonne foi, la gauche a raison de la défendre pour
cela et la droite a tant de matière pour dénigrer son bilan - je suis aimable !
Qu'elle ne devrait pas gaspiller ses cartouches intellectuelles et politiques
pour si peu.
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